mercredi 30 avril 2008

Canal City

Hier, pour mon premier jour de congé, je suis allé du côté de Nakasu (中州), un quartier tout en longueur qui longe la rivière qui le sépare (entre autres) de Tenjin. Le long de ladite rivière on trouve des tas de petits magasins ambulants de râmen (ou équivalent) et qui sont plus ou moins prit d'assaut quand la nuit tombe. D'ailleurs quand il fait nuit, y'a un nombre impressionnant de néons et panneaux lumineux divers (dont certains qui n'y ressemble pas quand on y va de jour).
Nakasu c'est aussi le coin des yakuza, on tombe sur des bars à hôtesses et autres enseignes douteuses laissant présager des activités peu orthodoxes, avec parfois même des types en costard qui te font un signe de la main accompagné d'un « Hey Mister, come come. » ... non merci, je ne suis pas là pour ça.

Si je suis allé à Nakasu c'est pour aller à Canal City, un autre complexe de magasins de Fukuoka avec une architecture assez spéciale. C'est pas un bête immeuble tout carré avec des tas de néons dessus comme les autres. Il est construit en arc de cercle, avec de la végétation sur les façades et des étages biscornus. En bas il y a quelques endroits pour des animations, une tête géante du Roi Lion et des statues de quelques personnages Disney. Le tout avec des petits jets d'eau un peu partout.



Si je n'avais pas vu d'activités ailleurs (à part le tournoi SEGA de palets ou la chanteuse dans le métro pour une campagne Coca-Cola), là y'avait quelques animations qui attiraient du monde : spectacle d'eau, jongleur, ... Il y a beaucoup d'enfants parce que dès qu'on entre on tombe sur des magasins pour eux, les p'tits jaunes jeunes (ou les plus grands aussi d'ailleurs). On notera notamment la boutique Pokémon avec plein de gamins autour et tout plein d'activités pour les attirer. À côté le Jump Shop qui vend tout plein de produits dérivés des séries phares du Shônen Jump, un hebdomadaire de manga très connu et publiant un bon nombre de séries à succès. Tout est bon pour attirer les mômes et les faire dépenser avec notamment des mini bornes de jeux Pokémon, Naruto et autre. Pas loin on trouve même des genre jeux de hasard style pachinko ou bandit manchot, mais pour les enfants. Ça fait une joyeuse marmaille agglutinée autour de trucs tout petits.

Le premier niveau est assez vivant et assez varié : on voit des étalages installés à l'arrache, des dessinateurs pour vous tirer le portrait, etc. Par contre c'est assez étriqué et pas tellement étendu.
Dans les autres étages, ça reste classique : des boutiques de bibelots, des restaurants, boulangeries et autres, des magasins de vêtements ; comme d'habitude on a droit à des noms tordus tels que Comme Ça Store, Joli Coin ou le très bon congés payés Adieu Tristesse. Le bâtiment a aussi sa salle d'arcade avec plein d'UFO Catcher avec des lots à (essayer de) ramasser originaux : des empilements de barres chocolatées, des ChupaChups géantes, etc. (le tout habilement disposés pour donner de l'espoir même si c'est quasi-impossible).

Et c'est tout, on a vite fait le tour, surtout quand on a rien à y acheter (d'autant plus que les restaurants sont chers).

mardi 29 avril 2008

Golden Week

Aujourd'hui commence la Golden Week, même si cette année elle sera à cheval sur deux semaines. La Golden Week c'est quoi ? c'est un ensemble de jours fériés à quelques jours d'intervalle. Les Japonais en profitent souvent pour prendre une semaine de vacance complète, faire du tourisme, etc.
Comme j'ai du temps vu que c'est férié, j'ai fait cherché les quelques renseignements de base pour vous. Il y a eu quelques petits changements récents sur les jours fériés, actuellement il y en a 4. Note linguistique : le kanji 日 (hi, mais il y a d'autres prononciations) qui apparaît dans les noms signifie jour, le (qu'on rencontre très souvent) est une particule qui indique un déterminant.

  • 29 avril : 昭和の日 (Shôwa no hi), anniversaire de la naissance de l'empereur Shôwa ;
  • 3 mai : 憲法記念日 (Kenpô kinenbi), fête de la Constitution ;
  • 4 mai : みどりの日, (midori no hi), jour de la nature (midori signifiant verdure) ;
  • 5 mai : こどもの日, (kodomo no hi), jour des enfants (kodomo signifiant enfant)

Cette année la Golden Week comporte donc le 29 avril (aujourd'hui), et un week-end prolongé du 3 au 6 mai. Si vous avez suivi vous devez être en train de vous dire : « Il essaie de nous avoir, le 6 mai c'est un mardi et c'est pas dans la liste des jours fériés qu'il a donnée ! ». Oui, mais c'est parce qu'au Japon il y a une loi qui dit que tout jour férié tombant un dimanche est repoussé au prochain jour non férié. Le 4 mai étant un jour férié tombant un dimanche il est repoussé au 6 mai (le 5 mai étant déjà férié). Une autre loi, qui ne s'applique pas cette année, stipule qu'un jour qui tombe entre deux jours fériés (les dimanches étant considérés comme fériés) devient férié. Tout est prévu.

Aujourd'hui, c'était donc un jour férié. L'orchestre du lycée d'à côté en a profité pour se rassembler comme le samedi, même chose pour le club de base-ball et sûrement d'autres. Je suis allé faire un tour en ville à tout hasard, pour voir s'il y avait des événements quelconque, mais y'avait rien (c'est pas une fête qui correspond à des festivités particulières). Par contre y'avait du monde dans les magasins, dans les transports, dans les restaurants (et bien sûr devant les pachinko). Et chose plutôt inhabituelle, il y avait beaucoup d'enfants avec leurs parents qui venaient profiter de la journée.

Samedi il y aura des festivités avec notamment un défilé de chars dans Fukuoka, ça sera donc plus intéressant qu'ajourd'hui. Stay tuned!

dimanche 27 avril 2008

I'm a legal alien

Je suis un Français à Fukuoka, et je me dois donc d'avoir mon alien card. Lundi dernier je suis allé la retirer au Higashi Ward Office (Higashi-ku étant le quartier où je réside). Cette carte doit être faite dans les 90 jours qui suivent l'arrivée au Japon (pour les séjours de longue durée bien entendu).

L'aventure commence trois semaines plus tôt, le lundi de mon arrivée. L'objectif était juste d'aller ouvrir un compte en banque, mais ce fut plus compliqué que ça. Les banques au Japon ça ne marche pas comme en France. Il n'y a pas plein de petites agences avec quelques guichets mais quelques grosses, le reste étant des machines automatiques. Les agences sont ouvertes moins longtemps qu'en France (si si !), mais surtout les distributeurs, qui ne sont pas en pleine rue, ferment également (moi non plus je ne vois pas l'intérêt d'interdire l'accès à des machines automatiques, mais bon...), et puis si on ne retire pas en semaine pendant la journée, on a droit à 100+5 yens de frais... C'est pas terrible les banques au Japon, on comprend pourquoi beaucoup de transactions se font en espèces (versement de cautions, paiement d'un loyer, ...).

Nous sommes donc quatre Français à nous rendre à la Fukuoka Bank de Nishijin (près de là où on bosse) pour ouvrir les comptes. Il y a du monde qui attend, en regardant la télé ou en lisant le journal (disponibles dans la salle d'attente). Pendant ce temps on voit les employés qui s'activent derrière la dizaine de guichets. Nous on préfère discuter et faire des commentaires sur tout et n'importe quoi. L'avantage c'est qu'on peut dire tout ce qu'on veut, on sait que personne ne comprend le français, c'est bien pratique. Vu qu'on était en période de cerisiers en fleurs, on avait droit aux décorations appropriées : des pétales en papier rose collés un peu partout.
Les guichets sont très caractéristiques de la culture nippone en matière d'accueil des clients. Au moment d'appeler un nouveau client la guichetière appuie pour passer au numéro suivant, une voix invite très poliment le client numéro 42 à aller se présenter au guichet 7. Pendant ce temps la guichetière se tient debout, bien droite. Une petite courbette au début, on traite la demande du client, une petite courbette à la fin accompagnée de remerciements, et on passe au suivant.

Notre tour arrive, on se présente au guichet et on commence à remplir les formulaires. Il faut faire très gaffe au Japon avec les noms et prénoms. Un détail qui sort un peu de la procédure prévue ou un cas un peu particulier à tendance à les perturber, alors les noms d'étrangers... il faut faire attention. L'accent circonflexe ça les a complétement bloqué : ils voulaient que je translate in English, ça ne leur est pas venu à l'idée de le retirer d'eux-même. En plus du nom écrit normalement (en japonais ou en caractères latins anglais), on donne également sa prononciation en utilisant des katakana, ceci avant de lever l'ambiguité de l'écriture en kanji et d'établir une correspondance pour les noms non japonais. Pour moi ça sera リデル ベノワ (Rideru Benowa, ça aurait pu/dû être Benuwa, mais un coucours de circonstances à fait que...). Et (pour la banque) mon nom complet sera RYDER BENOIT, et surtout pas RYDER Benoit. J'insiste, c'est important : ils n'ont pas été capable de faire l'association quand j'ai marqué mon prénom en minuscules dans un formulaire pour une démarche quelconque.

Pour la signature, là encore, c'est problématique. On n'avait pas apporter nos inkan et il a donc fallu en faire une manuscrite : pas question de leur faire un griffonage, il faut que le nom soit lisible, on a donc bêtement recopié notre nom et prénom et ils étaient contents. Et un inkan, c'est quoi ? C'est un sceau gravé à son nom qui sert de signature. Le sceau est utilisé avec une encre rouge et il peut en exister de plusieurs tailles. Le mien est un sceau basique (l'étui se trouve facilement pour 100 yens) : petit et circulaire, avec le nom gravé dedans. Mais il en existe des bien plus gros, notamment les cachets des administrations. Certaines démarches importantes nécessitent d'avoir un inkan plus imposant (donc plus cher), on peut donc en avoir plusieurs : celui qu'on a toujours sur soi et celui qu'on garde soigneusement chez soi pour les trucs importants.




Après avoir écrit l'adresse du dormitory (qui est loin d'être courte), on laisse de l'argent pour l'ouverture du compte : 3 yens (même pas 2 centimes d'euro) suffiront. Et on retourne attendre. Cinq ou dix minutes plus tard j'entends un Rideru-sama ... ah ouais c'est moi ça. Un employé qui avait l'air d'être le boss est tout perturbé, on n'a pas d'alien number, qui n'était pas demandé un an auparavant pour ouvrir un compte... Pour une raison obscure il s'obstine à s'entretenir en anglais alors que le Français qui était toujours pour nous dépanner lui répondait en japonais. Il ne devait pas avoir son TOEFL, on a eu droit à un anglais très... spécial qui continue de nous faire marrer. Y'a pas le choix, va falloir commencer les démarches pour l'alien card. Direction le métro pour se rendre au Higashi Ward Office.

Là encore, de l'attente, des papiers à remplir (on commence à la connaître l'adresse du dormitory), des photos d'identité à faire, ... des champs obscurs à remplir, ... je vous passe les détails. Encore des voix d'annonce aux guichets (et pas un simple bip comme chez nous), avec un système bien au point qui regroupe les annonces quand il y en a plusieurs à faire à la suite (ouais je sais, y'a que moi pour m'intéresser à ce genre de trucs). Comme à la banque, une télé est là pour aider à attendre. Y'a aussi le floor staff qui a trois fonctions majeures : dire aux gens d'aller se mettre à l'endroit approprié pour remplir leurs formulaires, se ranger à côté de l'entrée, saluer (paroles + courbette) quand quelqu'un entre ou sort.
Pendant qu'un papier temporaire est établi pour la banque (en attendant la vraie carte en plastique), on va se ballader près du temple voisin et on fait la visite (si on peut appeler ça comme ça) d'un jardin (pendant certaines périodes c'est payant, pour voir des fleurs quand même). Retour aux guichets pour récupérer le précieux papier ; après avoir essayé de comprendre quelque chose au panneau qui semblait annoncer l'ordre de passage pour le guichet de retrait, on est passé dès que la place s'est libérée, y'a des trucs pas clairs quand même...

Retour à la banque, re-remplissage de formulaires (elle est longue cette adresse...), et on peut enfin avoir notre compte. Le moins qu'on puisse dire c'est que la guichetière n'a pas eu de pot de tomber sur nous. Finalement on est arrivé à l'ouverture de l'agence et on est reparti peut avant la fermeture. C'est long les formalités...

vendredi 25 avril 2008

Sanctuaire de Kashii

Samedi dernier je suis allé me promener plus à l'est de Kashii pour aller voir le 香椎宮 (kashiiguu, le A sur la carte). Il s'agit d'un sanctuaire shinto assez ancien, et le plus imposant de Kashii ; la gare de Kashii-miyamae (香椎宮前) où je me rends chaque matin porte son nom (la pronciation du kanji est différente mais ça désigne la même chose).

Je commence l'ascension, car les temples et sanctuaires sont en général en hauteur. Au début du trajet on tombe (en bifurquant un peu) sur un temple bouddhiste (petit et fermé). Il y a deux principales religions aux Japon : le bouddhisme et le shintoïsme. Ce ne sont pas des religions comme le christianisme ou l'islam, c'est plus de la superstition.
Le long de la route on croise quelques petits sanctuaires (si on peut dire ça), un peu comme les statues ou croix qu'on trouve aux carrefours dans la campagne française. Certains sont indiqués sur la carte, symbolisés par 卍 pour les bouddhistes, et par un toripour les shintos.



Le tori (photo de droite) est le symbole shinto par excellence. On trouve ces grands portails (celui-ci est loin d'être le plus gros que j'ai vu) portails à l'entrée des sanctuaires ainsi qu'à l'intérieur, ils sont censés repousser les mauvais esprits. Pour des raisons historiques diverses, il n'est pas rare de voir des temples bouddhistes qui en ont également. Un fois passé le jardin situé devant le sanctuaire, on franchit l'enceinte de ce dernier via une grosse porte pour entrée dans le sanctuaire proprement dit.
Sur la gauche on trouve des godets à long manche pour se laver les mains avant d'aller prier. On se dirige ensuite vers le lieu de prière (ici ils sont petits et isolés, mais ça n'est pas toujours le cas), on tient ses mains à plat verticalement, on tape dedans deux fois (il faut les entendre claquer), et on les laisse jointes pour méditer. Quand on a fini, on donne quelques coups de la grosse cloche (dont on voit la corde pendre), on peut aussi verser une petite offrande. Avant de partir, la Japonais a jugé bon de s'incline bien bas devant le grand arbre situé juste derrière.


Dans le bâtiment principal, plus gros et entouré d'une petite cour, on peut trouver un petit autel, des gros tambours, des moines (en blanc et vert vif) qui s'occupaient du temple, ... À côté se trouvent un objet non identifié (j'ai pas compris si ça avait une utilité), une petite boutique où on peut acheter différents bibelots, des bandes de papiers avec des écritures (des charmes ou sorts de protection je suppose), ou encore tirer une petite baguette avec un présage (petite malchance, énorme chance, ...). On trouve également un panneau où les gens accrochent (lors des festivals entre autres) deux choses : des petits bouts de papier noués sur lesquels ont écrit un vœu, et des plaques de bois (plus grosses) suspendues où on écrit là aussi un vœu, une intention ou ce qu'on veut (c'est fait à la main de manière très personnelle, on voit souvent des dessins, c'est très varié et amusant à voir).


Il faisait bon et c'était bien agréable de se promener. Surtout qu'il y avait encore quelques arbres en fleur pour la vue. Les bâtiments sont tous de couleur rouge, ça fait des couleurs très vives qui se détachent bien. On a vite fait le tour et il n'y a rien de transcendant, mais s'y balader est sympathique, et ça vaut le coup d'y aller au moins une fois pour voir.

mercredi 23 avril 2008

Ah... la France... le français...

Le français est une langue difficile, certes, mais une belle langue, et au Japon aussi. Y'a des filles qui craquent quand elles en entendent du style ouaah du français, trop joli ! (même quand ce sont des slogans Enseirbiens bien gras) ça veut dire quoi ? (euuh...).
Il y a les noms qui font sourire les Français, mais qui sont le fruit de coïncidences, comme les urinoirs Cefion
Et puis bien sûr la France, c'est la mode, ce qui nous vaut de très bons noms de magasins (j'ai réussi à en retrouver un bien) comme HumeR par Perle Pêche. Non c'est pas une blague, voyez vous-même (ils expliquent même pourquoi humer). Les Japonais ont des problèmes avec la prononciation, mais même quand ils peuvent prononcer (à peu près) correctement ils font des fautes : le nom du restaurant Bon Repas se prononce bon repasse. Si on peut excuser l'absence de t final à bistrot, 7 écritures différentes pour café ça fait beaucoup : (café, caffé, cafè, cafe, caffe, ...). ... Snif...

Le Japonais aime peut-être le français, mais il ne saura pas faire la différence entre un Français et un États-Unien ou un Anglais (ou au moins il ne saura pas l'exprimer). Un gaijin (étranger) ça se repère facilement. Et parfois je croise des adolescentes qui quand j'arrive à leur niveau me lancent un Nice to meet you. voire même insistent (face à l'absence de réponse) en lançant plusieurs Hello ! HELLO !. Y'en a même qui demandent de but en blanc 「何人?」 (Quelle nationalité ?). Je peux vous dire que ça surprend, d'autant plus qu'on ne sait pas trop ce qu'ils attendent/espèrent.
Dans le même genre, y'a un des employés (le chef semble-t-il) de la boulangerie pseudo-viennoiserie du Hallo Day qui chaque fois qu'il nous (l'autre stagiaire et moi) voit est tout content et s'incline bien bas en nous lançant des Thank you! sous le regard amusé de la jeune caissière ; nous forcément on est morts de rire. La prochaine fois faudra lui dire qu'on est Français...

Eh oui, parce que la France, c'est aussi la cwouizine : le chocolat, le jus de poire le fromage, ... mais surtout le pain. On voit beaucoup de paquets de pain avec un petit drapeau français dessus, une Tour Eiffel, un gros label NATUREL (marqué en français s'il vous plaît) même si on ne voit pas ce qu'il y a de particulièrement naturel, (comme pour le gaz). Certains n'hésitent pas se déclarer フランスパン (pain français) alors que franchement... ça n'a rien à voir : le pain japonais (comme beaucoup de produits japonais d'ailleurs) il doit être moelleux, donc plutôt du genre brioche. Il y a quelques pains qui ressemblent à du pain complet, un peu moins moelleux que la moyenne, mais d'ici à trouver une baguette (ou à défaut d'avoir la même forme, un simple pain) qui craque quand on appuie dessus, qui croustille quand on croque dedans...

mardi 22 avril 2008

Salles d'arcade

Suite de l'article d'hier, sauf que là ça ne concerne pas particulièrement Tenjin, comme prévu ça va parler des salles d'arcade et de ce qu'on peut y trouver. On en trouve assez facilement au Japon (même si celles de Kashii sont bien plus petites que celles de Tenjin), la difficulté étant parfois de déterminer s'il n'y a pas uniquement du pachinko.
Je précise que sur la fin de l'article, je commence à fatiguer, ça risque de se sentir...

Dans une salle d'arcade on trouve grands trois types de machines :

  • les pinces pour attraper des peluches et autres babioles ;
  • les jeux de hasard et d'argent ;
  • les jeux d'arcade à proprement parler.


Les pinces ça s'appelle des prize catcher, il y en a toujours au moins quelques uns à l'entrée des salles et ça ressemble à ça. C'est une grosse boîte dans laquelle il y a des lots et on déplace une pince pour tenter d'en attraper. On a droit à un mouvement de déplacement et une descente de la pince qui est hyper sensible, ce qui fait que c'est pas facile pour réussir à attraper quelque chose. Le quelque chose c'est en général une peluche (y'en a des très grosses) ou sinon des accessoires divers. C'est plus un truc pour filles (ou pour les garçons qui vont se ruiner pour attraper LE truc sur lequel mademoiselle à complétement flashé).

Les jeux de hasard, il y a bien sûr toujours quelques pachinko (au moins pour la forme, même si les trois bâtiments voisins en sont remplis), des bandits manchots, d'autres jeux divers, et... du PMU. Aller à l'hippodrome c'est trop contraignant alors on joue via l'interface qu'on a sur son écran (et qui a l'air très complète et sophistiquée). Un écran géant projette le déroulement de la course, comme à la télé. Et il y a même une reproduction de la piste avec les chevaux qui courent (on voit les pattes bouger !).


Le plus intéressant ce sont bien évidemment les jeux, les vrais. Toutes les parties sont à 100 yens (environ 0,60 €), ce qui permet selon les jeux de jouer assez longtemps pour pas si cher. On peut répartir les différents jeux en plusieurs catégories que je reprendrais (dans un autre ordre) :
  • les jeux de combat, les plus nombreux ;
  • les jeux de course et les jeux de tir ;
  • les jeux à base de cartes ;
  • les jeux de rythme, évidemment ;
  • les puzzle-game ;
  • les shoot-them-up.
  • les autres jeux, les inclassables.


Pour commencer les jeux de course et les jeux de tir (avec flingues, voire sniper), il n'y en a pas énormément, moins que dans les quelques salles françaises dans lesquelles je suis allé. Possédant la version console, j'ai juste essayé F-Zero AX et je ne me suis pas trop mal débrouillé pour une première fois : premier sur Lightning (ça aide de connaître le circuit). J'ai été un peu déçu de ne pas avoir vu une seule borne Metal Slug, peut-être trop américain pour eux...

Les jeux à base de cartes, il y en a de types variés : sport, action/combat, ... Je ne pourrais pas dire grand chose sur le fonctionnement des jeux parce que contrairement à un jeu de combat où l'objectif est clairement défini, là c'est assez chaotique et on ne pige rien. Le (ou les, dans le cas de duels) joueurs disposent de cartes (de leur collection personnelle j'imagine) qu'il disposent et déplacent sur la table de jeu face à eux (la reconnaissance étant magnétique). Il se passe des trucs sur l'écran (qui est parfois tactile), le joueur réorganise ses cartes, ça explose, y'a de la lumière... et on n'y comprends toujours rien.

Viennent ensuite les jeux de combat, très prisés. On trouve bien sûr les grands classiques qui ont fait leurs preuves comme Street Fighter, King of FighterS ou encore Tekken. Mais les Japonais ont bien entendu leur jeux à eux, dont certains qui marchent très fort comme Melty Blood. Certains de ces jeux ont un chara-design très... nippon. Pas (ou rarement) de gros mec baraqué en sueur, de pectoraux virils, ou de femme fatale. Ça va plutôt être une gamine de 15 ans sur une grosse bulle d'eau, l'attaque à coups de mobilier (chaises, tables) de la domestique, etc. Ceux qui me connaissent savent que ça n'est pas le genre de truc qui me dérange (contrairement à d'autres), mais dans le tas y'en a qui font bien ridicule.

Dans les puzzle-game il y a bien sûr Tetris (c'est la base quand même), Puyo Puyo, j'ai aussi vu Magical Drop ainsi qu'un jeu de réflexion où il faut noircir des cases (image, car y'a trop de noms différents pour ce jeu). Mais pour ces derniers il n'y en a pas partout. Il n'existe pas de version arcade de l'excellentissime Panel de Pon et c'est bien dommage, surtout quand on voit qu'il y en a pour cette bouse de Zoo Keeper.

Dans les inclassables on peut mettre les jeux de Mahjong (le poker asiatique en quelque sorte) qui ont du succès. Sur la vidéo de présentation de certains on peut voir des photos de vrais filles : comme au poker, y'a des variantes qu'on devine douteuse (mais ça ne décode pas du captcha Yahoo). Il y a aussi les quizz, à faire en couple ; j'ai pas creusé la question mais ça semble des sortes de QCM. On trouve aussi des véritables bombes comme Bomberman (drôle) et même... et ça m'a vraiment surpris : Super Mario Bros., premier du nom (si si ! y'en a qui mettent 100 yens pour y jouer).

Avant dernière catégorie, les shoot-them-up, plus rares. À côté quelques classiques du genre comme R-Type (je n'ai pas vu d'Arkanoid quand même) on trouve le très bon Ikaruga. Le reste ce sont des jeux Cave (note à nos amis Québecois : et pas pour caves, quoique...). L'un d'eux, Mushihime-sama a suscité mon attention : je l'avais déjà repéré lors de mes recherches sur les danmaku (le même genre que Touhou, pour ceux à qui j'en ai déjà parlé). Je n'ai pas pu résister à une petite partie. Passé le petit temps d'adaptation au joystick (oué, j'suis un novice à ça moi) ça n'allait pas trop mal. Sauf qu'en fait, en voyant un pro y jouer, j'ai constaté que j'avais raté une partie importante du gampleay, n'a pas facilité la tâche. Faut avoir les yeux bien accrochés, mais c'est plaisant, j'aime (mais ça ne vaut pas un bon Touhou à mon goût).

On termine sur les jeux de rythme, un autre genre que j'affecte tout particulièrement. Pour commener y'a Drum Master où on tambourine en rythme, c'est fun (surtout à deux) et c'est pas très dur, même pour une première fois à difficulté élevée (suffit d'avoir le rythme dans la peau). Il y a bien sûr Dance Dance Revolution, j'ai vu un gars qui ne jouait pas aussi vite que le club DDR de l'Esial mais lui il jouait sur 8 notes à la fois le bougre. Pas tellement plus difficile y'a DrumMania et GuitarFreaks (simulation de batterie et de guitare). Pour ceux qui trouvent que Stepmania c'est dur avec juste 4 notes sous les pieds, là c'est autre chose quand même : on a ses deux baguettes en main, la pédale sous le pied (pour la percussion) et on tape en rythme sur les 5 autres instruments, ça demande plus d'habilité.
Mais bon, tout ça ce sont des jeux faciles, les vrais bourrins qu'on voit jouer ils ne font pas ça. Ils jouent à Beatmania et son clavier de 5 ou 7 touches, ou pire, à Pop'n Music et ses 9 grosses touches. Pour ceux qui me prennent pour un fou en me voyant jouer à Stepmania sur mon clavier, là c'est 10 fois pire : déjà on n'a pas toutes les touches sous les doigts (4 c'est peu) et puis elles sont grosses donc pour appuyer sur plusieurs à la fois avec la même main c'est chaud et quand il faut appuyer sur 5 ou 6 à la fois il faut mettre à contribution les poignets voire les coudes. Mais bon, je me devais d'essayer.
Bah même en mode 5 touches, j'ai du mal... Passé le petit temps de familiarisation on arrive à peu près à faire un truc correct quand la musique n'est pas trop dure... Comparé à la fille juste à côté qui te maîtrise les 9 touches à une vitesse ahurissante, ça fait n00b (et ça calme). Ne me dites plus que je suis bon maintenant (mais j'ai plus de 4 mois pour progresser).
Tout ça m'a bien plu, malgré le fait qu'avec le bruit ambiant on ait du mal à entendre la musique qui passe (c'est pas ça qui va aider le novice que je suis). J'ai pas parlé des musiques d'ailleurs, oubli de taille, car sans musique y'a pas le jeu. Comme on peut s'y attendre, pour les trucs que j'ai essayés, il y a de la musique japonaise, essentiellement des trucs d'anime. Ça aide de (re)connaître quelques titres dans la liste (au son où en lisant), ne serait-ce que pour pouvoir suivre le rythme malgré le bruit ambiant. Ça sert aussi pour pouvoir vous retrouver quelques liens, parce que je suis gentil... ou pas, les vidéos (qu'il ne sont pas dans le jeu) peuvent faire peur. Il y a donc des morceaux plus ou moins anciens comme Tank! ou Get Wild, et puis du récent avec Hare Hare Tsukai ou du complétement dingue (mention spéciale Motteke! Sailur Fuku)... je crois que je vais m'arrêter là.


Et qui qui joue à tout ça ? Encore un truc réservé aux ados. Eh bien pas du tout. On en voit vraiment de tous âges. Évidemment, la majorité sont des jeunes (hommes), surtout pour les jeux de combat, mais ça serait bien réducteur d'oublier les autres. On verra ainsi un nostalgique faire une partie de Super Mario Bros., un quinquagénaire dépasser les 150 lignes à Tetris dans un mode de jeu difficile, des adolescentes s'essayer aux jeux de combat, une mère de famille et sa petite fille dans un duel de Mario Kart 2, sur le shoot-them-up de fou (soit-disant inhumainement difficiles et réservés aux aliens, n'est-ce pas JD ?) on voit souvent des ménagères de 40 ans qui se débrouillent plutôt bien (ça calme n'est-ce pas ?). Sur les jeux de rythmes on ne voit pas de grands adultes (les musiques c'est pas leur époque), mais le niveau est le même entre filles et garçons.

Quand on sort de là après y être resté longtemps, on a les oreilles et/ou les yeux un peu bizarres, mais on a passé de bons moments.
Sur ce, je vais me coucher.

dimanche 20 avril 2008

Tenjin, ascension du paradis de l'otaku

De la musique, un bentô, des baguettes, un Vim, ça y'est j'suis prêt. Ça fait quelques temps que j'avais dis à certains que j'en parlerai, cette fois c'est bon. Le moment est venu de parler d'un autre aspect de la culture japonaise : manga, jeux-vidéo, anime, ... Je regrouperai tout ça sous le label otakisme, bien que le terme ne colle pas exactement (même dans le sens moins fort qu'il a en France). Je n'ai pas trouvé de meilleur terme englobant, donc par soucis de commodité...
Avis aux profanes : je ne m'attarderai pas à expliquer tous les termes et noms qui pourraient ne pas être connus, Wikipédia explique ça très bien (même sans avoir à aller chercher sur la version anglaise). Moi-même j'ai bien été obligé d'y aller pour trouver des titres, des termes ou autres infos.


On trouve bien dans les différents immeubles dont j'ai parlé la dernière fois quelques boutiques qui vendent des goodies tirés de manga, jeux et animes (figurines, maquettes à peindre et même poupées avec de tous les accessoires), les librairies vendent des manga et on trouve des DVD sans trop de mal. Pour pour trouver certains produits ou avoir vraiment du choix, il y a des gros magasins spécialisés. Le Mandarake (まんだらけ) est l'un de ceux là (c'est clairement affiché à l'entrée), c'est même le plus gros de Fukuoka. Il s'étale peu en surface (tout est bien serré) mais occupe 4 niveaux ; la tradition voudrait que plus on monte, plus ça fait peur, mais c'est pas totalement vrai.
Une description des étages (en japonais) et quelques (petites) photos sont disponibles cette page (sinon, moteur de recherche habituel).
Là encore, trois Français qui se baladent en montrant des trucs du doigt avec parfois un air horrifié, ça ne fait pas très discret (surtout au deuxième étage).



Une fois passés les manga en présentoir à l'entrée, on entre dans le magasin. L'oreille experte reconnaît tout de suite la musique qui passe : un remix du thème de Tina de FF6. Un panneau vous fait bien comprendre que les photos sont interdites (avec un logo, pas d'excuse comme quoi on ne parle pas la langue). Juste avant la caisse, quelques grosses figurines comme Astroboy, un costume de cosplay de je ne saurais dire qui et d'autres babioles du genre.

Au rez-de-chaussée, comme à chaque étage, on trouve quelques figurines, goodies et cartes qui se battent en duel (n'espérez pas trouver du Magic). Il y a ensuite un bon nombre de manga qu'on pourrait qualifier de normaux (par opposition à ce qui suivra). Mais ce qui prend le gros du niveau c'est tout ce qui est jeux-vidéo console. Et il y a de tout. On trouve bien sûr en grosse quantités tout ce qu'il faut pour les consoles récentes (PS, Wii, GC, XBox, NDS, GBA, ...) mais également des présentoirs réservés aux consoles de la grande époque (Super NES, Megadrive, ...) ou moins répandues (Neo-Geo Pocket, ...). Les Game & Watch sont soigneusement exposés derrière une vitre, les prix oscillant entre 25000 et 60000 yens (150 et 375 €). On trouve également des OST, essentiellement du Final Fantasy mais je suis aussi tombé sur l'OST de SD3.
Parmi les gens qu'on peut trouver, beaucoup de connus mais surtout beaucoup de jeux qui ne sont jamais sorti (et qui ne sortiront sûrement jamais) en Europe (on comprend sans grand mal pourquoi) : des visual-novels, des boîtes avec du rose, des filles et des petits cœurs sur la boîte, une grosse quantité de titres dérivés de manga ou anime à succès (... ou pas), et plein d'autres.

Après avoir emprunté l'escalator, on arrive au premier étage avec de quoi lire, voir et jouer pour les garçons. On commence par tomber sur quelques cel(lulo(ïd))s de Miyazaki, des DVD de grands classiques (Gundam, DBZ, ...) ou récents (Lucky Star, Death Note, ...). Il y a vraiment de tout, du mécha au shônen en passant par le fan-service. On tombe même sur de vieilles séries (dans le sens d'ancien et de pourri) qui paraît-il cartonnent au Japon (malgré un chara-design assez naze) et des nouveaux épisodes passent encore à la télé, j'ai nommé Ultraman. Toujours dans les vieilleries, un coin du magasin regroupe des anciennes séries qui tranchent par leur couleur et leur réalisation avec les productions et ouvrages récents.
Après il y a bien sûr tout ce qui est manga, dôjin (de tout types : manga, quelques jeux, musique, ...), artworks, etc. Il y a d'ailleurs une quantité énorme de dôjin, je n'aurais pas imaginé. Pas question de lire par contre, tout est sous cellophane. Un coin Dans un couloir orné à l'entrée d'une pseudo-tenture rose (couleur prédominante des reliures dudit couloir) et surmonté de deux gros trucs en plastique comme on peut en voir dans DoA (vivent les périphrases). La peur s'installe...
Tout est en général bien tassé dans des étagères, sauf bien sûr les figurines, certaines licences à succès et des artworks ou dôjin qui sont exposés. Ceux-ci occupent les quelques vitrines du magasin. J'ai eu l'agréable surprise d'en voir une quasiment exclusivement réservée à Touhou : en fait c'est vraiment connu là-bas (na !). Vu que pour ce qui était dans les étagères on s'est contenté de la tranche, ce qu'on a vu c'est surtout le contenu des vitrines, et il y a vraiment de tout : ça va du soft au tr'H (si vous voyez ce que je veux dire).

On avait l'étage des garçons, le suivant est réservé aux filles. Le contenu est globalement le même, mais pour les filles : toujours du soft et du tr'H, juste que vous remplacez les filles par des garçons, que vous ajoutez du rose et une bonne couche d'eau de rose (et des roses tout court d'ailleurs). C'est là notamment qu'on trouvera les shôjô, magical girls et autres (là encore du vieux et du plus récent). On voit surtout des filles, mais quelques mecs se promènent aussi dans les rayons.
Ah au fait, j'avais oublié de le dire mais la musique est différente à chaque étage, même si à chaque fois c'est un peu le même type : des musique de jeux, d'anime et compagnie (ma culture personnelle m'ayant permis de reconnaître quelques titres).
Ce qu'il y a de plus par contre sur cet étage c'est le coin cosplay avec une bonne dizaine de costume exposés, plus ceux alignés sur des cintres. Certains pas trop extravagants ressemblent à ce qu'on peut voir dans la rue, d'autre carrément non. Curieusement c'est pas si cher que ça. Surtout que c'est bien réalisé et pas moche à voir (tant qu'on ne tombe pas dans les cas extrêmes bien sûr). À propos de cosplay, un de ces quatre il faudra que je vous parle de quelqu'un que je connais... (je sens la peur sur les yeux de certains).

Le dernier étage est réservé aux toys c'est à dire tous les goodies basés sur les manga, anime, jeux, mais également films (qui a eu peur ?). On trouve ainsi toutes sortes de figurines, à monter (ou à démonter, hum). Là encore ça couvre vraiment une gamme énorme : des séries mignonnes aux trucs plus... spéciaux. Parmi les choses à remarquer il y a bien sûr tout ce qui est mécha (avec tout plein des modèles très classes de Gundam, encore et toujours), les petites figurines de personnages d'anime divers, les classiques comme Doraemon (avec certaines éditions collector pour lesquelles les prix peuvent grimper très haut), quelques plus grosses figurines de Dragon Ball, Saint Seiya (Les Chevaliers du Zodiaque chez nous), etc. Quelques vitrines remplies de grosses bébêtes type Godzilla.
Les amateurs de science-fiction (s'il ont réussi à passer les étages précédents) trouveront aussi leur compte puisqu'on trouve un grand choix de figurines de Star Wars souvent en (très) gros format : un Chewbacca de 50cm ou Han Solo sur sa monture bipède dans une boîte de près d'1m de large... ça impressionne. On trouve des trucs encore plus insensés comme des modèles en plastique de l'univers de Tron ou même l'espèce de jeu de motos que l'on trouve dans le film.
Le choix est vraiment très vaste et j'oublie sûrement plein de choses, ça vaut le coup de monter jusque là.

Je ne sais plus trop (en trois semaines bien remplies j'ai eu le temps d'oublier) si c'est à cet étage qu'on trouve les CD de musiques (officielles ou non) basées sur les jeux et anime ainsi que le gros des dôjin softs, mais y'en a également (évidemment). Si on regroupe les quatre niveaux le choix est vraiment impressionnant, même s'il ne peut pas tout couvrir tant la production japonaise est importante à ce niveau là. Je n'ai pas réussi à trouver un truc que je cherchais, mais le contenu de certains rayons a l'air de changer assez régulièrement, donc je ne perds pas espoir (d'autant plus que ça n'est pas le seul magasin).



J'avais prévu de parler aussi des salles d'arcade et de ce qu'on peut y trouver, mais j'ai déjà pas mal tapé, et qu'il se fait tard (j'ai commencé y'a plus de deux heures, ça me prend un temps fou tout ça), ça sera pour la prochaine fois.

samedi 19 avril 2008

Tenjin, ses rues, ses grands magasins

Tenjin (天神, dieu des cieux) est le centre de Fukuoka. Quand on parle de Tenjin on parle de bien entendu de la gare de métro mais surtout de la grande galerie marchande souterraine (en rouge sur le plan) et des nombreux grands magasins voisins.

J'y suis allé deux fois : une première il y a trois semaines, dans le but de régler quelques points d'ordre administratif (et de visiter un peu). À cette occasion, on a eu plusieurs périodes de vide et on en a profité pour visiter quelques magasins permettant de découvrir quelques aspects plus ou moins typiques du Japon. La seconde fois c'était cet après-midi où j'ai erré parfois au hasard, parfois non. Je me suis moins éloigné du centre que la dernière fois mais ça ne m'a pas empêché de bien marcher.
Première chose, autant prévenir tout de suite, je n'ai pas pris de photos, et ce pour plusieurs raisons :

  • la première fois je n'avais pas mon appareil ;
  • dans les rues pleines de monde c'est pas trop la peine d'y penser ;
  • idem dans les magasins (et pourtant y'a des trucs qui vaudraient la photo)
  • c'est difficile de ne pas avoir des gens qui gênent ce qu'on veut prendre ;
  • les gens qui passent dans la rue ne s'arrêtent pas pour attendre de se faire photographier ;
  • dans certains magasins il est interdit de prendre des photos ;
  • ...

Si vous voulez absolument des photos pour savoir à quoi ressemblent les rues, Google est votre ami. Si vous voulez encore râler, je vous rappelle que j'accepte les mails d'insultes.
Il risque aussi d'y avoir pas mal de fautes d'inattention, fatigue et heure tardive aidant.

Vu qu'il y a beaucoup de choses à dire pour un seul article et que je suis un peu fatigué, je vais faire ça en deux fois : dans un premier temps les trucs normaux et dans un deuxième temps les trucs plus orientés otaku.


La galerie de Tenjin

La galerie de Tenjin relie les deux lignes de métro qui passent à Tenjin. Elle est souterraine et s'étale sur... une bonne distance, en suivant le tracé d'une très large avenue de Fukuoka. Elle est relié avec l'extérieur par 13 fois 2 sorties (ouest et est à chaque fois), si ça peut vous donner une idée de la longueur... Ce qui est pratique c'est qu'on peut faire une bonne partie de chemin sans voitures, traverser plus rapidement qu'en attendant le feu, et l'été il y fait plus frais.

Après ce qu'on y trouve c'est assez classique. Aux extrémités il y a bien sûr les deux stations de métro. Entre les deux c'est un mélange de magasins de vêtements (la majorité) ou assimilables (cosmétiques, ...) et bien sûr de quoi manger (sur place ou à emporter). Les boutiques japonaises aiment bien prendre des noms anglais mais aussi français, parce que ça fait chic. On trouve ainsi pour la frime ou Vie de France, ceux-là sont bien écrits et ne sont pas ridicules mais c'est loin d'être toujours le cas. Il y a aussi des boutiques consacrées à des trucs typiquement japonais comme un petit magasin avec que du Hello Kitty dedans.


Dans la rue

Quand on sort on se retrouve au pied de grands immeubles décorés d'un grand nombre de panneaux lumineux voire d'écrans de télévision, avec le son en général. Mais ils sont largement couverts (autant visuellement qu'auditivement) par les passants.
Je suis tombé sur un autre groupe d'étudiants pour la même association que ce matin. Mais ils n'étaient pas seuls. Des filles qui distribuaient des prospectus à la sortie des grands magasins féminins, des types habillés en jaune et vert fluo de la casquette au pantalon et qui semblaient mener une opération en faveur des vélos, ... Tout ce beau monde qui crie ça fait du bruit.
Ensuite il y a les tenues vestimentaires, parce que la mode des jeunes au Japon c'est quelque chose... Les femmes et hommes d'affaire sont le plus souvent en tailleur ou costard cravate. Pour les personnes plus âgées, rien de spécial, à part les quelques femmes qu'on voit habillées en kimono traditionnel (avec la ceinture, obi, si compliquée à mettre et les sandales, geta). Et puis il y a les jeunes... À Paris, dans le métro ou dans la rue, on tombe parfois sur des gens habillés de manière étrange, rigolote ou tout simplement bizarre. À Tenjin y'en a plein, surtout du côté des filles. Les tenues sont très hétéroclites, de toutes les formes de toutes les couleurs, ... un vrai spectacle que je ne saurais vous retransmettre : il faut y être. Globalement ça aime les froufrous, les mélanges de couleurs et ça s'habille plutôt court (quitte à mettre quelque chose en dessous).
Il y a aussi des trucs marrants comme les Crocs (qui viennent des États-Unis où elles ont fait un tabac) : c'est pas pour aller à la plage, c'est pour faire fashion (et ça l'est paraît-il). Après il y a aussi les cas plus japonais, plus spéciaux, celui de deux personnes qui mangent une glace, l'une avec un costume de je ne sais quoi, l'autre avec un costume de Pikachu : la tenue intégrale, des pieds à la tête, inclus.


Les grands magasins

Tenjin compte un grand nombre de grands magasins qui occupent des immeubles de 7 ou 8 étages. Ça en fait des trucs à voir. Par contre on s'y perd vite : ils sont tous plus ou moins à cheval les uns sur les autres et parfois on passe de l'un à l'autre sans s'en rendre compte. Pour s'y retrouver c'est pas facile. Parmi les plus gros on pourra citer Tenjin Core, Solaria, Mina-Tenjin (mina signifiant tout le monde) et le 天神VIVRE (tiens, du français).

Le tour des magasins de vêtements est à faire au moins une fois. On voit des trucs vraiment spéciaux (voire space), des tas de styles différents comme les gals (le style r3b3lZ). Du côté mode masculine c'est pas mal non plus, là encore c'est très varié. Surtout qu'à chaque fois les vendeuses et vendeurs sont dans le style de ce qu'ils vendent et n'hésitent pas à se montrer pour vous lancer des irasshaimase. Côté discrétion, trois étrangers habillés de manière quelconque qui zyeutent partout d'un air amusant, ... on a bien dû se faire remarquer.

Mais (heureusement) il n'y a pas que des vêtements. Plusieurs magasins vendent des jouets, accessoires divers et autres babioles. Donner une liste de tous les trucs qu'il y a là-bas et pas en France serait trop long, et puis je n'ai pas tout en tête. On notera surtout le grand nombre de trucs kawai (mignons) : que ça soit des immenses peluches (Hello Kitty, (mon voisin) Totoro, ...) ou des trucs (j'connais pas le nom) à mettre dans ses bottes pour qu'elles restent droites, faut que ça reste mignon.
Pour les filles il y a des portions de magasins où le rose est plus que la couleur dominante (ça se repère facilement).Pour les garçons on trouve d'imposants modèles de Gundam (une série très connue au Japon... et pas seulement). Dans genre japonais il y a aussi les costumes dont certains modèles sont exposés de manière bien visible. Ça va de l'uniforme d'écolière au bikini léopard en passant par le costume de soubrette (version rose également disponible), la panoplie complète Hard Gay (avec accessoires) ou encore la même combi moulante que dans le Human Tetris. Non non, la partie otaku n'a pas commencé, tout ceci est accessible à tous, et on en voit souvent (dans les magasins, portés j'ai jamais vu encore).


C'est tout pour cette fois. J'ai l'impression d'avoir oublié plein de choses, et c'est le cas (notamment tout plein de babioles sur lesquelles on s'était arrêté). Mais difficile de se rappeler de tout, surtout vu la quantité... J'espère avoir au moins réussi à donner une vision d'ensemble.
Suite au prochain épisode avec l'ascension du plus gros magasin d'otaku de Fukuoka et un tour des salles d'arcade. Si les sigles FF7, DBZ, DDR, KoF ne signifient absolument rien pour vous, il y a toutes les chances pour que vous ne soyez pas concernés, ou tout du moins intéressés.

Tranche de vie à Kashii

Ce samedi matin, je suis allé faire un petit tour vers le centre de Kashii où j'avais quelques trucs à faire. Bien que la résidence soit un peu éloignée, c'est tout de même assez bruyant, surtout le week-end j'ai l'impression. Déjà il y a l'environnement naturel : au Japon il y a pas mal de corbeaux, et pas des petits. Le matin ce ne sont pas les oiseaux qui gazouillent mais les corbeaux qui s'y mettent. À cela il faut ajouter le passage des quelques avions : l'aéroport de Fukuoka étant situé dans la ville, on les entend assez bas.

Les matins de week-end on a aussi droit aux activités de clubs des lycées et collèges, et vu qu'il y en a un juste à côté de chez moi... Quand je suis arrivé au Japon, c'était encore les vacances scolaires, mais c'était assez difficile à deviner. Les élèves sont très motivés : tous les matins vers 8h on en voyait dans les rues, et même le dimanche à 7h30 (du matin oui, j'étais dehors à cette heure là un dimanche, je sais que ça peut surprendre). Habituellement on entend les joueurs de base-ball, ce matin j'ai aussi eu droit à l'orchestre du lycée quand je suis passé à côté.

Et puis il y a aussi la musique dans les rues marchandes, les vendeurs qui attirent le client à la voix, etc. En approchant du centre j'ai entendu plein de ~masu. C'était un groupe de 10 ou 15 élèves qui distribuaient des tract pour une association caritative, une écharpe de ladite association sur l'épaule, et qui criait en cœur des yoroshiku onegaishimaaaassssu et autres arigatô gozaimaaaassssu. (Quand je vous disais qu'ils étaient motivés.)
À ce propos, petit aparté sur la langue... En japonais il existe deux formes pour les verbes : la forme neutre et la forme polie (pour le vouvoiement, les formules de politesse, etc.) qui se termine par masu (prononcer masse) au présent (le cas standard). De ce fait, beaucoup de formules de politesse (ou phrases dites pour faire poli) se terminent par ce son. Quand des vendeurs ou autres remercient, ils prononcent très vite le début et allonge la fin si bien que parfois on ne distingue qu'un début-super-rapide-incompréhensible-maaaaaassssu ; mais c'est pas grave si on a zappé le début. Intérêt pour les étrangers : pour toute forme de remerciement ou équivalent il suffit de sortir un aaasssssu et ça passe très très bien, même si on ne met rien avant !

Je savais que les Japonais aimaient bien donner des sacs plastique, mais en fait c'est pire que ça : parfois c'est juste pour la forme : je ne vois toujours pas l'intérêt d'avoir attaché un sac au bout d'un balai puisque primo je le porterai par le manche et secondo on ne peut même pas l'utiliser pour porter le produit. Y'aurait de quoi faire hurler Martoni, notre écolo-réac. Surtout qu'au Japon, bien qu'ils soient (soit-disant) très discipliné, ils conduisent vraiment n'importe comment... aussi bien vélos que voitures. Dans les rues étroites de Kashii, quand y'a des rencontres c'est le bazar.


Fin des trucs en vrac. Cet après-midi ça sera ballade à Tenjin. J'y suis déjà allé le samedi qui a suivi mon arrivée (il y a 3 semaines) mais je n'ai pas encore pris le temps de faire un article dessus. Vous aurez droit à un mix ce soir ou demain.

vendredi 18 avril 2008

Y'a quoi à la télé ?

Ouais, un article sur la télévision ! Allez raconte, t'as vu des jeu débiles ? des anime à la con, des émissions loufoques ? Bah non en fait... Moi aussi j'espérais... mais j'ai été déçu. En fait les trucs qu'on trouve sur Youtube sont tout de même très limités.

À la résidence où je regarde de temps en temps la télé en mangeant (avec toujours un peu d'espoir de tomber sur un truc bien), on capte 4 ou 5 chaînes locales ainsi que NHK, la chaîne publique nationale. À part sur NHK où ils passent de temps en temps des reportages intéressants, le reste, faut pas se voiler la face, c'est plutôt naze. Il faudrait que j'essaie de choper une grille des programmes compréhensible ou essayer à d'autres heures, mais je n'y crois pas trop.
À la limite les pubs sont ce qu'il y a de plus intéressant : c'est plus universel (donc plus facile à comprendre), on découvre des types de produits ou de pubs qu'il n'y a pas chez nous, ... Même pas de pub très spéciale, malheureusement. Un truc qui surprend par rapport à la France : il n'y a aucun jingle ou autre pour signaler le début ou la fin de la pub, sauf éventuellement si ça a été ajouté dans le programme qui est interrompu, c'est parfois assez perturbant.

On peut classer le contenu que j'ai eu l'occasion de voir en trois catégories :

  • les documentaires et le journal télé ;
  • les films et drama ;
  • les émissions faites pour le grand public avec un plateau et des invités.


Je ne suis tombé qu'une seule fois sur une chaîne où y'avait ce qui ressemblait à un journal d'informations, et pourtant j'ai le plus souvent été devant la télé aux alentours de 20h-21h. Il faut croire que l'actualité ça ne passionne pas les Japonais ou qu'ils se contentent des journaux papier (bien plus présents qu'en France). Les documentaires on en voit sur NHK... et c'est tout je crois. J'ai suivi un reportage sur le jeu de go qui n'était pas inintéressant du tout (les schémas de parties, ça aidait à comprendre).

Pour ce qui est des films, rien de spécial à dire, à part qu'au Japon il y a toujours de la VO (avec potentiellement deux pistes audio : versions originale et doublée), ce qui n'est pas une mauvaise chose. Pour ce qui est des drama, là c'est une autre affaire. Un drama est un terme générique pour désigner une série télévisée filmée (les anime, dessins animés japonais, n'en sont pas). Ils peuvent aborder un peu tous les thèmes mais montrent souvent des gens (normaux à la base) auxquels il va arriver des trucs peu communs. Le jeu d'acteur y est souvent pas terrible, voire carrément mauvais : ça fais très préparé, très artificiel. Mais il semblerait que ça soit voulu : dans un film, on peut retrouver les mêmes acteurs avec un jeu tout à fait normal. Y'a parfois des concepts... japonais bizarres. Mardi je suis tombé sur un drama, ça devait être un des premiers épisodes (la rentrée était y'a quelques semaines, donc à raison d'un par semaine...) : une fille se fait livrer chez elle un robot (la raison était expliquée dans les épisodes précédents) à forme humaine (là j'ai eu plus de mal à comprendre pourquoi), un homme bien sûr (faut bien une histoire... on devine la suite) et elle doit l'embrasser pour l'allumer (là j'ai arrêté de chercher à comprendre et je suis remonté dans ma chambre).

Et maintenant le gros de la télévision : les émissions qui parle de bouffe et de rien (mais surtout de bouffe). Prenez un plateau au décor très cheap et fait plus ou moins à l'arrache, plongez-y des invités qui rigolent et ont toujours l'air heureux, ajoutez des morceaux de courts reportages, saupoudrez de grosses inscriptions très colorées reprenant mot à mot certaines phrases des invités en question, mélangez le tout : c'est prêt.
Et les reportages tournent très très souvent autour de la bouffe, et c'est moins marrant que ça et moins loufoque que ça : on vous présente un gentil papi qui cultive ses daicons et qui vous montre comment il cuisine je ne sais pas trop quoi. Et là tous les invités sortent des oishiiiiii (délicieux, trop bon), tabetaaaaaiiiii (je veux [en] manger), etc. Ils sont toujours très enthousiastes et le moindre grain de riz devient LE plat que tout le monde veut goûter (comme tous les plats précédents).
Ça n'est pas toujours aussi direct que ça, mais il y a comme un axiome qui dit que tout émission avec de joyeux invités passe par un point de nourriture. Au début on n'est pas au courant, on se laisse surprendre...
  • Le reportage vous montre des types dans une station spatiale. Ça parle un peu, mais très vite John te sort la bouffe spatiale, spécialement préparée par le chef cuisinier machin, qui doit faire attention à plein de trucs parce que ça ajoute des contraintes particulières. Et hop, on a droit à des tsugooooi (génial, trop fort) tabetaaaaiii, etc.
  • Un jeune adulte vous montre ses quelques ordinateurs, parmi lesquels quelques modèles un peu anciens (un vieux portable Toshiba, comme celui qu'on avait, guère plus récent que ceux qu'on a récupérés Eirbot), on distingue clairement des mots relatifs à l'informatique, ... Cool, un truc un peu geek ! Et là la femme du type appelle à manger et on à droit à des images de comment ils préparent la popote, ce qu'il aime, etc. Les PC passent complètement à la trappe. Cruelle déception...

Bon, même s'ils diffusent des cours de cuisine et autre, il y a aussi des émissions un peu comme en France. Je suis tombé sur une émission une émission que deux ou trois Japonais regardaient. C'était un genre de Star Academy avec tout de même des différences notables :
  • nettement moins de mise en scène ;
  • des candidats plus quelconques et pas sélectionnés pour s'affronter ;
  • les paroles qui défilent en sous-titres style karaoké...
  • ... pour que les téléspectateurs puissent eux-aussi chanter...
  • ... ce qu'ils firent.



Certains se plaignent de la télévision française, mais par rapport à ce que j'en ai vu, c'est nettement mieux que la télévision japonaise, du moins pour ce qui est des chaînes gratuites. Après il y a aussi des chaînes payantes, plus spécialisées et sûrement plus intéressantes, mais ce que j'ai vu m'a déçu.

mercredi 16 avril 2008

C'est l'heure des courses

Le RU est fermé, le frigo est vide, pas même des pâtes sous la main... l'étudiant va au supermarché le plus proche acheter de quoi survivre se sustenter. Pris d'une flemmingite aiguë il a mal prévu son coup : on est vendredi soir et y'a une queue pas possible. Il place ses produits sur le tapis roulant en râlant contre la mémé d'en face qui n'en finit pas ranger ses trois carottes et sa pâtée pour chat. Après avoir traîné les produits pour passer les code barre la caissière annonce le prix d'un air fatigué. Pendant que l'étudiant rentre son code de carte bancaire elle est vautrée dans son siège prête à arracher le ticket de caisse dès son apparition. Une fois tous les achats rentrés dans le sac recyclable vous partez sans savoir si cette fois la caissière aura laissé échappé un semblant de remerciement.

Quelques mois plus tard le même étudiant rentre dans un hyakuen shop (100 yens shop, un magasin où (presque) tout est à 100 yens, environ 0,6 €) histoire de s'acheter un peu de vaisselle et des baguettes. On est dimanche matin et il n'y a pas de queue à l'unique caisse, tout comme le vendredi soir à 19h. Il pose son panier et la caissière, debout derrière sa caisse, l'accueille d'un irasshaimase avant de commencer à passer les produits tout en les transvasant dans un autre panier. En voyant que le client a acheté un produit à 210 yens (et non 100) elle fait une petite courbette et le remercie d'un arigatô gozaimasu. Pendant que l'étudiant prépare sa monnaie, la caissière range les différents produits dans un ou plusieurs sacs en plastiques. Au moment de rendre la monnaie, elle compte les billets de 1000 yens devant l'étudiant avant de les lui donner (à deux mains, avec une petite phrase en sus), lui remet les quelques pièces restantes et le ticket de caisse avant de saluer le client d'un n-ème arigatô gozaimasu (merci beaucoup) tout en s'inclinant.


Dans ces deux cas il s'agit de vécu : la première fois en France, la deuxième au Japon. Ils donnent un assez bon aperçu des différences qu'il peut y avoir. Quelque chose que l'on remarque très vite : le client est toujours bien accueilli. Même si parfois les caissières font un peu la tronche, on a toujours le droit à un bonjour et à un merci. Et c'est souvent plus verbeux avec régulièrement quelques courbettes. Toujours dans le rapport client/caissière, il n'y a pas de caisses à tapis roulant : on pose ses produits et la caissière les fait passer de l'autre côté. Il y a des sacs en plastique tout le temps et partout, même quand on achète un petit produit. Dans les (pseudo-)grandes surfaces la caissière donne quelques sacs plastique au client qui va ranger ses produits (enfin ceux que la caissière n'a pas déjà rangés) un peu plus loin après avoir payé.
Quand on achète, il faut faire attention aux taxes. Parfois les prix sont TTC, parfois non, auquel cas il faut ajouter 5% (ce qui fait notamment que les 100 yens shops sont en réalité des 105 yens shops).

Du fait de la présence de très nombreux kombini (ces petits magasins ouverts 24h/24, 7j/7 qui proposent un peu de tout), il n'y a pas de vraie grandes surfaces comme on les conçoit en France. De manière générale, les magasins ferment tard (22h contre 20h en France). Par contre, quand on arrive trop tard n'est pas sûr qu'il y ait encore un bentô pour le repas du soir.
Cette organisation différente doit sûrement jouer dans le fait que (du moins là où je suis allé), je n'ai jamais vu de queue avec plus de 3 personnes ni attendu plus de 2 minutes pour passer. Les gens achètent généralement par petits lots et il n'y a pas d'heure de pointe comme en France. Cela doit aussi pouvoir s'expliquer par le fait que les dates de péremption (affichées, en pratique on peut déborder) sont souvent (beaucoup) plus courtes : les bentôs sont à consommés le jour même (et vendu à -20% passé une certaine heure), le pain se conserve rarement plus de 4 jours, ...

Pour en revenir aux formalisme dans les magasins, il y a un truc qui est vrai quasiment dans tous les types de magasins, que ça soit un restaurant, un magasin d'électronique, un magasin de vêtements dans une galerie marchande ou autre : dès que vous croisez le regard d'un membre du personnel vous avez droit à un irasshaimase (un bonjour/bienvenu version magasin). C'est caractéristique quand on se ballade dans une galerie marchande : les vendeurs sont debout à attendre et dès qu'on croise un regard on y a droit ; au début on est limite un peu gêné et puis on s'y fait. Dans les restaurants normaux (du genre de ceux où on va manger le midi, pas les restaurants un peu plus haut de gamme) c'est un automatisme chez le personnel : porte qui s'ouvre => irasshaimase, porte qui se ferme => arigatô gozaimasu. À certains endroits c'est limite s'il n'y a pas une personne à la sortie rien que pour dire au-revoir en saluant.


Et dans les magasins ? c'est comment ? À part quelques grands magasins ou spéciaux dont je commenterai la visite une autre fois, je vais exclusivement au Yamada Denki qui est pas loin, un complexe sur plusieurs étage où on peut trouver un peu de tout.
Au rez-de-chaussée c'est la partie plutôt électronique, avec jeux-vidéos (avec des titres qu'on ne verra jamais chez nous, et bien moins chers), DVD, TV, etc. Pour l'ami Jean-Loup ils vendent même des répliques d'armes (type d'airsoft je suppose), et y'a du choix. Juste à côté des consoles de jeu ça fait bizarre quand même. (Je prendrai des photos un de ces quatre si j'ai l'occasion.)

Au sous-sol ce sont plus des consommables et pour la vie de tous les jours. C'est amusant parce qu'il n'y a pas vraiment de limite entre le magasin et l'extérieur. Il serait vraiment facile de sortir sans payer le panier sous le bras (parfois on se retrouve même dans le magasin d'à côté sans le vouloir). Et il y a notamment Hallo Day, supermarché (essentiellement) alimentaire. C'est là que je me prends de quoi manger le matin et le soir. Si on oublie le radio-cassette à moitié planqué derrière un panneau de prix et qui joue une tyrolienne en japonais au dessus des fromages, ils passent de la musique, japonaise évidemment, récente ou ancienne, remixée ou originale... il m'est déjà arrivé de reconnaître des trucs (si si !). Mais le top du top (ou pas), la chanson qui passe le plus souvent (avec le volume plus fort) et qui tranche avec le reste, c'est la chanson thème d'Hallo Day. En gros ça dit que faire ses courses à Hallo Day c'est trop bien, y aller en famille c'est trop bien, ça apporte le sourire, etc.

Elle est loin la France...

mardi 15 avril 2008

Bienvenue à l'ISIT

Ce soir été organisé une petite soirée au restaurant pour fêter la bienvenue aux deux Enseirbiens arrivés depuis peu à l'ISIT.
L'ISIT est un laboratoire privé, financé par des fonds privés mais aussi par la mairie de Fukuoka il me semble, et qui travaille dans le domaine de l'informatique. Dans le cadre de mon stage j'ai à travailler sur un processeur avec une mémoire (type FPGA) reconfigurable dynamiquement. Pour ceux qui voudraient de plus amples informations, vous pouvez me demander ça en privé (ou relouter Martoni qui a pris les devant).

Avant de parler de la soirée, histoire de remplir un peu, j'en profite pour vous parler un peu de l'ISIT d'un point de vue purement social. Je ne vous parlerai pas de la difficulté à comprendre un Windows tellement tout en japonais qu'on dirait du chinois, ou de la familiarisation avec le clavier japonais avec sa barre d'espace très réduite, son QWERTY avec les caractères spéciaux (parfois très mal placés) pas au même endroit que l'US (~goudal aurait pris le clavier Sun que j'ai vu, avec les touches Ctrl et Caps Lock inversées), etc. ... Ah bah si en fait je viens de le faire, tant pis.

La journée de travail normale débute à 9h00 et se termine à 17h45 avec une heure de pause le midi, soit 38h45 par semaine. Vu que je suis payé à l'heure, j'ai la possibilité de faire des heures en plus (ou en moins) et d'être payé (ou pas) en conséquence. Je travaille en collaboration avec les deux autres français qui sont à l'ISIT donc pour la communication (et l'ambiance) ça aide. Le déjeuner se fait au restaurant, avec en général un ou deux collègues japonais.
Les locaux sont situés au 7e 6e étage d'un immeuble de bureau (les Japonais comptent le rez-de-chaussée comme premier étage). On a droit à des ascenseurs vocaux (comme beaucoup de choses au Japon), polis (évidemment) qui nous gratifient de la porte s'ouvre, la porte se ferme, 7階でございます.

Avril étant le début de l'année fiscale au Japon il y a eu changements dans l'équipe : départs et arrivés de plusieurs personnes. À chaque fois, tout le monde se réunit dans l'open-space (un coin réunion où y'a assez de place) pas au garde-à-vous mais presque. On a alors droit à un discours (plus ou moins long) de la personne concernée et également du plus haut placé présent (avec des morceaux d'humour dedans, n'allez pas non plus croire que c'est ultra-coincé). Le tout est accompagné de courbettes à plusieurs reprises, d'applaudissements à la fin, et agrémenté de ありがとうございます (merci beaucoup) et よろしくお願いします (qui signifie plus ou moins : je m'en remets à vous).
Quand une personne revient d'un voyage, il est d'usage qu'elle rapporte des omiage (お見上げ, le お étant une marque de politesse). De manière générale c'est un souvenir (de voyage), dans le cas précis c'est un gâteau local ou autre sucrerie. La personne fait la tournée des popotes et chacun a droit au sien. (Il y a même des magasins spéciaux omiage, histoire de pouvoir prendre un truc, même pris à l'arrache.)


Revenons à la soirée : le rendez-vous était donné à 19h dans un restaurant de Tenjin (天神). Tenjin c'est le centre de Fukuoka, je n'en ai pas encore parlé mais ça viendra (j'ai encore plein de choses à dire en réserve). Étaient présents les 4 français de l'ISIT (dont les 2 stagiaires de l'ENSEIRB), un Brésilien (un vrai, mais qui est là depuis quelques temps et se débrouille très bien en japonais) et 5 Japonais. La soirée n'était pas un vrai repas classique mais un nomikai (飲み会, 飲み = boire, 会 = réunion), quelque chose de fréquent au Japon, surtout entre collègues.
Ça peut dépendre des établissements et de ce qu'on demande, mais quelques plats défilent accompagnés de boissons (alcoolisées de préférence). Suivant les cas l'alcool ou la nourriture peut être à volonté pendant la durée du repas (là c'était 2 heures).

Les Japonais tiennent mal l'alcool, très mal pour certains, mais paradoxalement (ou pas) ils aiment bien se pinter et il n'est pas rare de voir des hommes en costard cravate tituber (ou l'étape d'après) dans les rues en ville passée une certaine heure. Je sens déjà l'inquiétude monter chez certaines personnes alors rassurons-les tout de suite : il ne s'agit pas forcément d'une beuverie (c'est pas un OB à l'Enseirb), et il y a toujours moyen de ne pas boire alcoolisé si on ne veut pas.

Niveau nourriture, c'était pas très fourni ce soir là. Tout d'abord, quelques sashimis en entrée : différents crustacés (calamar, pieuvre, ...) que l'on trempe dans de la sauce soja. Avec ça, un petit truc bizarre que je ne saurais décrire : un genre de sauce avec quelques trucs à picorer dedans, et du foie (d'après ce que j'ai compris, mais du foie de quoi...). Ensuite il y a eu des trucs plus européens et plus classiques, à chaque fois en petites portions (servies dans un plat commun) : salade, viande, pizza, karage (poulet frit), ... Rien de bien exceptionnel.
Côté boisson alcool, ce fut l'occasion de goûter quelques alcools japonais. Il y en a des plus ou moins fort, de plus ou moins bons. Il convient de ne pas mélanger le sake (酒), alcool à base de riz, avec les autres alcools japonais (qui utilisent toutefois le même kanji). Voici ce que j'ai eu l'occasion de goûter :

  • l'alcool de prune est plutôt léger et sucré, pas mauvais du tout ;
  • le shôchû (焼酎) qui peut être de riz, de blé, de soja ou de patate douce, fort pour un alcool japonais mais pas si fort dans l'absolu.
  • le nihonshu (日本酒, littéralement alcool japonais), servi chaud dans des petits tasses en céramiques (hauteur d'environ 5cm, diamètre d'environ 3cm), il est moins fort que le shôchû et pas désagréable à boire.


Après le repas, quelques collègues restent en ville pour aller (re)boire un coup, voire plus...

lundi 14 avril 2008

Ôhorikôen

En début d'après-midi nous sommes partis à 4, deux Enseirbiens et deux habitués de la résidence (un Japonais et un Coréen), en direction de Ôhorikôen (大濠公園, 大 = grand, 濠 = douve, 公園 = parc). En approchant de la gare nous sommes tombés tout à fait par hasard sur un cortège de moines du temple voisin. L'occasion de prendre quelques photos, malgré les voitures qui ne rendaient pas la tâche facile.



Le parc est situé approximativement au centre de Fukuoka et s'étale sur une grande surface. À l'ouest : un château et ses enceintes successives ainsi que les ruines d'un château plus ancien. À l'est : un grand lac (2km de périmètre). Ce n'était pas une visite à proprement parler mais plutôt une grande promenade. Nous avons eu quelques vagues explications historiques du Japonais qui nous accompagnait mais c'est tout. Ne vous attendez donc pas à des décors très variés et des découvertes extraordinaires. Par contre j'ai pris des photos (plus ou moins réussies).

En entrant, on tombe sur des grandes étendues de gazon où se déroulent et se sont déroulés (comme le témoignent les ordures qui s'accumulent près des poubelles) des hanami. Un hanami (花見) est un événement traditionnel japonais. Le nom est formé de hana (花, fleur) et mi (見, voir), la traduction en découle directement. En pratique c'est un pique-nique (bien arrosé pour certains) sous les cerisiers en fleurs. Il y en avait un de prévu à la résidence, mais la météo et des problèmes organisationnels ont fait qu'il n'a finalement pas eu lieu.
Sur la photo ci-dessous, un petit hanami, avec juste quatre personnes. De nombreux pétales tapissent déjà le sol. On avait peur que la période soit déjà terminée, mais les craintes ont vite été dissipées. En tout cas c'est très joli à voir.


Après avoir mangé quelques takoyaki, des boulettes de pâte (normale, à base de farine) fourrées à la pieuvre (tako) et encore et toujours yaki (frites, pour ceux qui auraient besoin d'un rappel), commence l'escalade pour arriver jusqu'en haut de la colline d'où le château surplombe les alentours. Ledit château est entouré d'enceintes successives formant un pseudo-labyrinthe pour obliger l'ennemi à faire du chemin (comme pour le TD à War3). Et encore et toujours des cerisiers en fleurs. Les pétales sont roses et/ou blancs, plus ou moins selon les cas. Quand il y a du vent (ou que quelqu'un s'amuse à secouer une branche, c'est plus efficace) les parfaits pétales de cerisiers* s'envolent : ça fait très cliché, mais ça existe vraiment (mais pas aussi dense que dans l'imaginaire de certaines fictions japonaises).


Une fois en haut, on a une vue sur toute la ville et sur une grande partie du parc. Les cerisiers en fleurs se distinguent très nettement des autres arbres. La visite de la cour intérieure du château se terminant tôt, nous n'avons pas pu y entrer. Et de l'extérieur il n'y a pas grand chose à voir. Étape suivante : le lac.


Le jardin japonais qu'on aurait pu aller voir ferme aussi ses portes tôt. Nous avons donc juste fait un demi tour de lac avant de le traverser : quelques îles et ponts permettent de le franchir par le milieu. Quelques étudiant(es) en uniforme rentrent de l'université toute proche, un naginata ; le moins qu'on puisse dire c'est que pour bosser le cadre est sympa. Dans le lac on peut voir quelques poissons vicieux : ils se postent à la limite (extérieure) de la zone où il est permis de pêcher ; ainsi que des tortues. Au centre il y a même des faucons à qui des enfants jettent du pain : c'est quand même plus classe que les pigeons et corbeaux (qui sont là aussi). Autour on peut aussi voir quelques petits piliers avec des comptines et mimes associés pour les enfants, ça fait très japonais.


Fin de la promenade, après avoir bien marché et sans avoir de pluie.

dimanche 13 avril 2008

Une journée chez Matsuda-san

Aujourd'hui on (un étudiant de l'ENSEIRB qui fait le stage avec moi, et moi) avait prévu d'aller à Ôhorikôen (大堀公園, kôen signifie parc) aujourd'hui. Mais finalement une fête prévue pour demain a été avancée pour des raisons météorologiques. Nous sommes donc parti de la résidence en groupe en début d'après-midi en direction de la résidence de Matsuda-san (san est un suffixe de politesse équivalent à Monsieur/Madame).
Vous ne savez pas qui est Matsuda-san... pour comprendre il faut que je vous parle un peu de la vie à la résidence, c'est l'occasion.

Le Jikyogakusha Kyûshû Dormitory est une résidence qui accueille beaucoup d'étrangers. Il y a pas mal de chambres mais elles sont loin d'être toutes occupées je pense (on ne voit pas beaucoup de têtes différentes). Pour les curieux, cette page donne des détails sur ce qu'il y a (avec photos à l'appui). Ce n'est pas le but de cet article donc je ne m'y attarde pas.
Il y a des Japonais, des Coréens, des Brésiliens, des Boliviens, ... et deux Français, les seuls à ne pas comprendre et parler le japonais couramment. Ça peut surprendre mais les Brésiliens et Boliviens sont d'origine japonaise et parlent donc la langue. Heureusement dans l'ensemble l'anglais suffit pour se comprendre.
Il y a aussi quelques jeunes, des habitués, qui ne logent pas ici mais qui viennent quand même parce qu'ils sympathisent avec les résidents qui se succèdent.

Et Matsuda-san dans l'histoire ? Lui aussi est un habitué de la résidence, à chaque fois qu'il y a une petite fête ou soirée d'organisée il rapporte une bouteille de vin (c'est un connaisseur). Des fêtes il y en a déjà eu quelques unes, j'en parlerai peut-être une autre fois, même si ça fait désordre que le récit ne soit pas chronologique...

Chez Matsuda-san, il y avait pas mal d'étrangers, surtout venant d'Amérique du Sud. Entre les Brésiliens, les Argentins et autres, ça parlait même parfois plus portugais ou espagnol que japonais. Chose rare (pour ne pas dire exceptionnelle), il y avait une personne qui pouvait parler français ! Il y a une collection impressionnante de pantoufles, largement suffisante pour tout le monde. Près de l'entrée (couverte de chaussures) on trouve même un petit meuble ou racker verticalement des paires de pantoufles, dans un style très japonais.
Tout le monde s'est réuni sur le toit pour un déjeuner mélangeant barbecue, paella, tacos, ... La petite table est vite totalement remplie, comme le montre la photo ci-dessous (où il ne reste plus grand chose à manger).


Mais ce n'est que le début du repas, des invités arrivent, d'autres partent, ça discute beaucoup. J'ai été plutôt agréablement surpris en constatant que j'arrivais tout de même à suivre certaines conversations en japonais. Même si ça reste modeste, ça fait plaisir. Après les spécialités plutôt sud-américaines (cuisinées par le maître de maison), des trucs plus japonais arrivent. Par exemple des petits bouts de pain avec du fromage, le tout frit. (Quand je vous disais qu'ils aimaient ça...) ; un alcool assez fort (style rhum) apporté par un Brésilien et placé dans une bouteille style jus de pomme en a surpris plus d'un(e). Une fois n'est pas coutume, j'ai eu l'occasion de tester des sucreries, notamment une sorte de crème blanche sucrée, avec une consistance étrange, et en portions très très petites, bizarre... Pas encore de dangos mais je me suis renseigné sur la question, les informations devraient bientôt arriver.
Je suis également content (si on peut dire ça) d'avoir eu l'occasion de goûter le produit en conserve coréen que avez déjà dû voir avec effroi au moment où vous lisez ces lignes.

Ce sont des larves de ver à soie. Il paraît que c'est bon pour la santé... j'espère bien, parce que ça n'est pas terrible comme goût. Ça n'est pas mauvais, mais ça n'a vraiment rien d'exceptionnel, je n'en mangerais pour le plaisir. C'est petit, ça craque quand on le croque et puis l'intérieur est tout effrité. Les Japonais aussi sont repoussés par ce genre de nourriture, on n'a pas été beaucoup à essayer.

La soirée se termine tranquillement, parmi ceux qui sont encore là on est quelques uns à regarder avec un film (heureusement, y'avait des sous-titres en anglais). C'est la première fois que je vois un home-cinéma dans une pièce si petite. Il y en a pour une fortune en matériel : vidéo-projecteur, son 5.1, ordinateurs, synthés, etc. Mais il n'y a plus place pour être bien placé devant l'écran et au milieu des enceintes. Seul ça doit aller, et encore...
On termine en grignotant un peu autour d'un kotatsu, une table entourée d'une couverture sous laquelle est placé un radiateur. On se met autour en tailleur, les pieds sous la couverture et on est bien au chaud. C'est bien agréable.

En plus de l'intérêt purement matériel d'avoir pu faire deux bons repas, ce fut une journée très intéressante d'un point de vue culturel. L'occasion de découvrir des plats qui ne seront jamais servis dans un restaurant, de voir comment ça se passe quand on est invité chez quelqu'un, la confrontation de plein de nationalités, ... et, encore et toujours, progresser un peu en japonais.

vendredi 11 avril 2008

いただきます

La nourriture au Japon est sensiblement différente de ce qui se fait en France et plus généralement en Europe et ceci à plusieurs niveaux : déroulement du repas, organisation de la table, ingrédients, ... Premier tour d'horizon de la cuisine japonaise avant d'aborder les plats plus en détail.
Remarque : prendre des photos en plein restaurant n'étant pas forcément bien vu, je n'ai pas encore eu l'occasion de prendre des photos de repas, heureusement il y a ce qu'il faut sur le net.

Contrairement à la France où aller au restaurant coûte assez cher, au Japon il est très courant d'y aller, notamment pendant la pause quand on travaille. On en trouve un bon nombre et ils ne sont jamais vides (le midi ils sont même souvent pleins). Les prix tournent en général autour de 700 yens (4,5 €). Le soir, pour l'instant c'est surtout des plats préparés type bentô dont j'ai parlé hier. Le problème des bentôs c'est qu'ils sont fait pour être consommés le jour mais et ne se conservent pas donc longtemps. Quand c'est vraiment la dèche il y a les cup noodles ou équivalents, des nouilles instantanées pas chères mais qui ne remplissent pas trop l'estomac. Eh oui, au Japon aussi le plat du pauvre de l'étudiant ce sont des pâtes.

En France le repas est divisé en trois phases : entrée, plat principal et dessert, avec dans la plupart des cas un plat unique dans son assiette. Le repas japonais fonctionne différemment, un peu à la manière d'un plateau repas : on a devant soi tout une série d'éléments et on pioche dedans dans l'ordre qu'on veut jusqu'à ce qu'il n'y ait plus rien. Le contenu dépend bien évidemment du repas, mais certains éléments reviennent souvent.

  • La soupe miso : servie chaude dans un petit bol, on y a toujours droit. Elle est essentiellement composée d'algues, d'herbes et de soja qui trempent dans une sauce opaque. On y va un peu au feeling avec ses baguettes pour y pêcher quelque chose avant de la boire.
  • Les trucs frits (frit se dit yaki) : les Japonais en sont très friands (hum, pardon). Tamagoyaki (sorte de rondelles d'omelette enroulée sur elle-même, pas mauvais du tout), yakisoba (les soba sont un type de nouilles), karage (poulet frit), etc. Beaucoup de repas en contiennent.
  • Le riz, bien sûr. Servi dans un bol qui sert aussi à retenir ce qui pourrait tomber (quand les bouchées sont trop grosses). C'est dur riz rond (et non long, comme en France), toujours collant (sinon avec des baguettes c'est même pas la peine).
  • Du choux, des mélanges de légumes : le choux est mangé cru et remplace en quelque sorte la salade, les légumes accompagnent le poisson ou la viande. Il y a aussi régulièrement des légumes en lamelles, finement découpés et qui se picorent. (Pas vu de courgettes pour l'instant, juste des aubergines.)
  • Du daicon : la première fois que j'en ai goûté c'était dans l'avion et c'était pas fameux, ce n'est qu'après que j'ai appris ce qu'étaient ces rondelles jaunes et croquantes. Ceux qui sont sur place sont meilleurs mais c'est pas exceptionnel. Le daicon est un gros radis blanc et on a souvent droit à quelques tranches.
  • Des nouilles, de plein de types différents : soba, nouilles de soja (elles sont translucides, c'est rigolo), spaghettis comme chez nous (il paraît que c'est plutôt un plat de filles là-bas), udon (des grosses pâtes), pâtes à ramen, plus d'autres sûrement.
  • De la sauce à base de soja (y'a beaucoup de soja au Japon) : il y en a toujours un pot sur la table, pour assaisonner son chou, son tofu (il paraît que dans le riz, ça ne se fait pas).

Pour ce qui est des fruits, il faut aller faire ses courses soi-même. Certains fruits (bananes, ananas) sont tout à fait corrects, autant au niveau du goût que du prix, d'autres comme les tomates ont une tête bizarre et sont beaucoup plus cher quand France. On trouve également du thé (en bouteille également) et pas mal de produits/arômes bizarres/étranges, mais ça sera pour une autre fois.

Comme vous le savez, au Japon on utilise des baguettes, ou hashi (はし). On utilise tout de même des cuillères pour certains plats japonais (comme le riz au curry) ou produits européens (le yahourt à la baguette c'est pas super). Les baguettes japonaises sont courtes (contrairement aux baguettes chinoises) et en bois (les baguettes coréennes sont en métal, c'est lourd...). La nourriture est adaptée à l'utilisation des hashi mais parfois c'est tout de même dur, par exemple pour découper le poisson (il résiste) ou le tofu (tout mou, il se dépiaute complètement, pour réussir à choper les morceaux après...).
Quand les morceaux sont trop gros (une grosse bouchée de poulet par exemple), on croque un bout et/ou on laisse tomber le reste dans son bol de riz.
Les Japonais n'ont pas du tout la même notion de propreté quand il s'agit de manger. Manger bruyamment c'est le signe qu'on trouve ça bon et peut être vu comme un compliment à la personne qui a préparé le plat. Quand on mange des ramens, on aspire les pâtes bruyament, c'est la bonne manière de faire. Il n'est pas rare non plus de voir des Japonais la bouche collée au coin de leur plateau et y ratissant les dernières bouchées de leur repas.

Et tout ça, c'est beau ? c'est bon ? c'est bof ? C'est nippon ni mauvais ?
N'étant ni gastronome ni très exigeant (je ne trouve pas le RU mauvais, c'est pour dire), je ne saurais donner d'avis valable. Dans l'ensemble je trouve ça bon. Les bentôs sont pas mauvais dans l'ensemble, même chose pour les restaurants. Les repas sont variés et j'aime bien le concept du repas à choix multiples où on choisit ce que va être la bouchée suivante au gré des envies.


ごちそうさま



いただきます (itadakimasu) est une formule de début de repas, l'équivalent de bon appétit.
ごちそうさま (gochisôsama) est une formule prononcée quand on a fini son repas, pour remercier.