vendredi 30 mai 2008

Boissons

Après avoir parlé de trucs à manger, parlons des trucs à boire qui se font au Japon. Je ne parlerai pas des cérémonies du thé ou des subtilités diverses liées à la préparation de ce breuvage (parce que je n'y connais rien) mais des boissons de tous les jours, du genre de ce qu'on trouve dans les distributeurs ou en magasin (parce que c'est plus fun).


Dans les distributeurs

Ci-dessus, le distributeur de la résidence, il donne un bon aperçu des différents types de boissons qu'on trouve. Au delà des différences d'aspect de la machine ou de forme des canettes, la gamme des produits proposés sont différents de ce qu'on a en France.
On a bien sûr l'omniprésent Coca Cola (et des dérivés) et d'autres produits du groupe comme du Sprite ou du Fanta. Premier truc qu'on n'a pas en France : le Fanta grape. Comme l'indique le nom, c'est au raison. Le goût est un peu particulier, c'est pas mauvais mais pas en trop grandes quantités ; on conçoit tout à fait que ce produit n'ait pas de succès chez nous.

Autre classique, pour les Japonais : le thé (la bouteille en haut avec marqué 茶花, et celles juste à droite). Il s'en vend beaucoup et plusieurs marques se partagent le marché (même pas d'illusions, elles appartiennent aux gros groupes multinationaux). Il y a deux grands types de parfums : thé vert et thé rouge. Je ne suis personnellement pas très adepte du thé en bouteille, il a un goût âpre (pas anormal pour du thé, ceci dit en passant) ; je préfère le thé (froid ou chaud) qu'on a dans pas mal de restaurants (à la place de l'eau) qui est moins agressif.
Comme boissons douces on trouve aussi différentes boissons comme l'Aquarius qui sont des sortes de boissons aromatisées (histoire de donner du goût), principalement au citron et à des trucs chimiques quelconques (du style boissons pour sportifs).

À droite du thé, on a du Real Gold, une des marques de boissons énergétiques qu'on peut trouver, des équivalents de Red Bull. Je n'en bois pas (n'en déplaise à certaines mauvaises langues), j'ai juste goûté une fois, donc je ne saurais vous dire si c'est vraiment énergétique.
Toujours dans la gamme des produits caféinés, mais en en plus soft, on a le café. Là non plus je n'en bois pas, mais il paraît qu'il n'est pas très fort... c'est pas ça qui va aider un drogué du café à tenir debout. Si vous voulez un truc un peu fort, prenez bien du café black, ça vous évitera d'avoir un truc trop fadasse ou coupé au lait : parfois c'est écrit clairement dessus café au lait (besoin de traduction ?), mais ça n'est pas toujours le cas.


Les boissons normales
Il y a bien sûr tout plein de boissons qu'on trouve en magasin, du même style que ce qu'on a chez nous : jus d'orange, équivalent Canada Dry, limonade, etc. Il y a cependant certaines marques que vous ne trouverez pas au Japon (en tout cas j'en ai pas vu), comme par exemple du Schweppes, du Pepsi.
C'est tout pour cette partie ridiculement petite d'un intérêt ridiculement petit.


Calpis du lait qui vient pas des vaches

Calpis

C'est le moment d'attaquer les boisons un peu space. Une très connue est le Calpis (カルピス). Après un rapide tour sur le net, il semblerait que ça ait été exporté dans quelques pays. C'est une boisson qui fait penser à du lait : opaque, blanche, texture similaire. Par contre le goût est différent. J'aurais du mal à le décrire (surtout que j'en ai pas sous la main), le mieux c'est de goûter. En tout cas c'est particulier : parmi les Européens, y'a ceux qui aiment et ceux qui trouvent ça trop spécial pour eux. Moi j'aime bien.
J'aime tester les trucs bizarres (est-il encore nécessaire de le préciser ?), j'ai donc goûté plusieurs des variations existantes : la version de base (Calpis Water), la version pétillante (Calpis Soda) et la version aromatisée à la pêche (Calpis... Peach, je crois), et il en existe d'autres.


Furu-furu, secouez-moi, sinon le jus il coulera pas
Furu-furu Shaker

Vous avez devant les yeux une canette de Furufuru Sheikaa (ふるふるシェイカー), une boisson vraiment très spéciale. La canette est très colorée, ça annonce un goût spécial... mais ça ne s'arrête pas là.
C'est une nouvelle boisson, sortie il y a deux ou trois mois tout au plus. Vendredi dernier, je vois mon camarade français avec un exemplaire du produit dans les mains et qui me dit, partagé entre rire et stupéfaction, que « C'est vraiment trop space, y'a pas que du liquide dedans. » Deux minutes plus tard j'étais de retour avec une canette dans les mains. J'ouvre la canette, je la porte à mes lèvres, je l'incline... rien ne coule si ce n'est un mince filet de liquide. En fait, la canette est remplie de liquide mais également surtout d'une espèce de gelée (qui forcément ne passe pas par l'ouverture). Et là on comprend que sheikaa c'est pour shaker et que le dessin en haut de la canette c'est pour nous dire de la secouer dix fois avant d'ouvrir.
Il fallait le faire, la boisson pétillante en canette-shake. C'était un peu trop tard pour secouer, je n'ai pas pu profiter pleinement de la boisson, mais le goût n'était pas aussi spécial que la consistance, mais pas quelconque pour autant. Il faudra que j'en reprenne une pour tester dans de bonnes conditions.


Melon Cream, breuvage psychédélique
Melon Cream Soda

Pour terminer sur cette série, voici l'énormissime Melon Cream Soda (メロンクリームソーダ). Après une boisson blanche, une boisson jaunâtre en gelée, voici une boisson vert fluo. Ça ne se voit pas trop sur la photo mais c'est vraiment fluo, et ça le vaut bien. C'est vert parce que c'est (censé) être du melon (les melons japonais sont des melons verts), mais ça n'explique pas le fluo.
Le Melon Cream, quand on le voit on ne sait pas ce qu'il y a dedans mais c'est sûrement plein de trucs chimiques, quand on le goûte on n'a pas la réponse mais on a confirmation pour les trucs chimiques, et quand on demande à un Japonais de traduire la liste des ingrédients il n'est pas capable de lire l'inscription sur la bouteille (les kanji pour bicarbonate de sodium ou acide nitrique, ça ne sert pas tous les jours). Le mystère reste donc entier quant à la composition de ce singulier breuvage.
Le goût de cette boissons pétillante est en effet très particulier, ça fait penser à un bonbon (du genre Arlequin). Je ne sais pas ce qu'il mettent dedans mais c'est la première fois que je bois un truc comme ça. C'est très particulier mais c'est vraiment bon, j'adore.



J'ai épuisé toutes les boissons bizarres sur lesquelles je suis tombé. Ce sont des produits qui ont l'air de changer régulièrement, et comme l'été approche, j'ai bon espoir de pouvoir tester d'autres trucs du style d'ici la fin de mon séjour.

dimanche 25 mai 2008

Fukuoka Dome et Comic City

N'étant allé nulle part hier en raison de la météo, et n'ayant aucun endroit particulier à visiter, j'ai décidé de faire un tour du côté du Fukuoka Dômu (Dôme de Fukuoka), pour voir ledit dôme et me balader dans le coin. Il est situé à quelques minutes de là où je travaille (juste à l'ouest, après la rivière).
Le dôme est le (grand) stade de baseball de la ville, premier dôme à toit ouvrant du Japon, et qui abrite l'équipe locale à savoir les Hawks.
Suite au rachat de droits par Yahoo! Japan, le dôme a changé de nom pour devenir le Fukuoka Yafuu Domu (faut savoir que Yafuu est la transcription de Yahoo, on début on se demande ce que ce mot fait là), comme on peut le voir sur la photo.

En arrivant au pied de l'escalier, je trouvais qu'il y avait un peu de monde pour un simple stade ; et les matchs à cette heure-là, ça m'étonnerait. Après avoir gravi l'escalier je vois des masses de Japonais parqués dans des carrés entourés de barrières tandis qu'une personne annonce je ne sais quoi dans un mégaphone. Y s'passe un truc...



En regardant ce qu'il y a autour j'apprends (plus tard aidé d'une rapide recherche sur le net) qu'aujourd'hui est le jour de la 17e édition du Comic City de Fukuoka, une convention de dôjin (j'explique plus loin) qui se déroule plusieurs fois par an, dans plusieurs villes. N'ayant rien de prévu pour la journée, je décide de tenter l'expérience, ça pourrait être marrant. Bénéficiant de l'effet mouton couplé aux compétences exemplaires des Japonais en matière de files d'attente (longues mais rapides), je troque quelques modestes deniers contre un panfuretto (pamphlet), un genre de guide qui sert également de pass d'accès avec tout ce qu'il y a à savoir sur l'event : plan, disposition des stands, liste des cercles présents (y'a des noms qui en tiennent une couche), règles à suivre, règles à suivre, conseils pratiques et informations sur la sécurité, ... La convention est ouverte au public de 11h à 15h, j'ai trouvé ça restreint comme horaires, mais pour le visiteur ça suffit.


Maintenant un brin d'explication sur ce quoi porte la convention (je vais essayer de ne pas faire trop long). Comme vous devez le savoir, le Japon est gros producteur (et gros consommateur) de manga et d'anime (BD et dessins animés à la sauce nippone) ainsi que de jeux-vidéos (surtout certains genres, qu'on ne trouve parfois que là-bas). En plus des produits qu'on pourrait qualifier de commerciaux et qu'on peut trouver sur les étalages des magasins standards (ce qui s'exporte en Europe, entre autres), il existe un marché annexe alimenté par des amateurs. Ceux-ci produisent toute sortes de manga, de jeux (PC) et de livres d'illustrations, très souvent basés sur (ou dérivés de) produits commerciaux (mais de taille plus modeste). C'est comparable aux fan-fictions/fan-arts, mais plus général que ça. Le terme dôjin (同人) a évolué et désigne maintenant les productions des ces groupes, appelés des cercles).
C'est un moyen pour les artistes en herbe ou développeurs indépendants de se faire connaître, mais aussi de diffuser leurs produits sans avoir à lancer toute la mécanique commerciale. Il existe des magasins spécialisés dans ce genre de produits (par exemple Mandarake) et la vente sur Internet existe, mais les conventions restent un bon moyen de vendre ses produits (surtout quand débute). À noter que certains groupes sont plus célèbres que d'autres (vu la quantité, tout le monde n'a pas sa place dans les boutiques), voire carrément (très) connus (et deviennent parfois des entreprises à part entière).

Le stade est suffisamment grand, il y a la place qu'il faut pour circuler, et la pelouse moquette verte gomme les bruits de pas (et c'est agréable de marche dessus). Du coup, malgré ce qu'on pourrait penser (et un fond sonore discret), c'est calme. En se balladant à travers les stands d'environ 1 mètre chacun, classés par genre, on voit un peu de tout. Rarement des œuvres originales (c'est pas non plus une grosse convention) mais essentiellement des trucs basés sur des univers existants, avec les plus connus qui reviennent souvent et d'autres plus curieux (y'en a qui reprennent des jeux de rythme quand même). Au niveau de la qualité, y'en a qui se débrouillent clairement très bien, et d'autres qui font plus peine à voir.
En plus des livres d'illustration, jeux et compagnie on trouve aussi tout un tas de vêtements et accessoires pour poupées, fait main bien évidemment (les poupées ça m'étonnerait par contre), et aussi divers accessoires de déguisement à taille humaine. Tout ça intéresse fortement la gente féminine...

Côté public, c'est la tranche des 20-30 ans qui domine, avec autant de filles que de garçons, que ça soit devant ou derrière les stands (peut-être même plus de filles d'ailleurs). On voit néanmoins pas mal d'adultes plus âgés, parfois des couples avec un enfant, pas trop de jeunes adolescents par contre. Et puis bien sûr, je devais être le seul vrai blond présent. Je précise vrai, parce que des faux y'en avait, pas autant que des personnes à cheveux roses par contre.

Parce qu'en plus de la vente sur les stands, une des activités majeures du salon c'est le cosplay (pour ceux qui ne sauraient pas, ça consiste à se déguiser en un personnage de fiction, ça n'existe pas qu'au Japon). Qui dit cosplay dit bien sûr photos. Celles-ci n'étant pas autorisées sur les stands (les Japonais sont assez pointilleux sur le droit à l'image, etc.), tout le monde se rassemble dans la zone prévue à cet effet (à gauche sur la photo d'ensemble). Sur simple demande, les cosplayeurs sont ravis de poser pour qu'on puisse les prendre en photo : ça va du cliché déconne au téléphone portable aux photos en rafale avec du matériel professionnel style mannequin.
Au niveau des déguisements, il y a les séries populaires qu'on voit en plein d'exemplaires. Il y a les trucs très connus (à gauche, y'avait aussi un Jack Sparrow très réussi) et ceux qu'on préfère ne pas connaître (à droite, les candidats étaient nombreux).


Il y a quelques personnes qui portent un costume disponible dans le commerce, mais les vrais sont ceux qui font leur costume eux-même. Il sont plus ou moins bien réussis mais dans l'ensemble c'est ressemblant et bien réalisé (y'avait un type d'environ 40 ans avec un costume immonde, c'était bien ridicule). Attention toutefois habillé bizarrement n'implique pas être déguisé, ça c'est rapidement acquis au Japon ; mais plus trompeur, la réciproque est fausse : y'en a ça se limite à un t-Shirt bien choisi ou à un uniforme très proche de ce qu'on peut voir tous les jours.
Un point important c'est la pose. Pour certains c'est une pose toute bête, pour d'autres (et/ou sur demande du photographe) il y a des photos de groupe avec mise en scène voire accessoires divers : les cosplayers étant souvent en groupes, il y a possibilité de faire des photos avec plusieurs personnages du même univers. Il y a la pose debout classique, la pose mise en scène, la pose (plus ou moins) comme dans la série, ...
Le modèle


Ce qui est amusant à voir ça n'est pas tellement les cosplayeurs eux-mêmes : même si c'est plus sympa de voir ça en vrai, on peut trouver toutes les photos qu'on veut (ou pas) sur Internet ; c'est surtout l'ambiance qui règne : ça rigole, ça discute (non pas moi, j'étais tout seul et j'ai pas le niveau, y aller à plusieurs ça doit être plus marrant), ça commente, etc. On sent que (comme pour le dontaku) les Japonais présents aiment bien se déguiser, c'est un bon prétexte pour s'amuser. Ils aiment également beaucoup prendre des photos avec des poses pour délirer, alors ça forcément ça y va fort. Ça créée parfois des mouvements de masse où tout le monde se rassemble, plus ou moins en se jetant l'un sur l'autre, tout en rigolant, comme sur la photo ci-dessous. (Ce qu'on ne voit pas c'est que par terre, hors du cadre, il y a une trentaine d'appareils amassés, pour que chacun ait sa photo.)



Quand l'événement touche à sa fin, tout le monde rassemble ses petites affaires, ce qu'il reste (ou pas) sur son stand, une longue queue se forme devant les vestiaires, les gros acheteurs rassemblent leurs récentes acquisitions dans des cartons pour qu'ils soient envoyés directement chez eux par l'entreprise proposant ses services de livraison... C'est l'heure de rentrer, un peu fatigué.
Tout s'est déroulé très gentiment, dans une bonne ambiance, sans avoir besoin de tout un service d'ordre ou je ne sais pas quoi. Ce qu'il est amusant de remarquer c'est que contrairement aux événements similaires approchants qui ont lieu en France (comme la JapanExpo), les deux seuls (petits) stands professionnels qu'il y avait vendaient des ramettes de papier et du matériel informatique pour dessiner. On pourrait dire que seule la logistique est assurée par des professionnels, tout le reste est animé et construit par les participants.

vendredi 23 mai 2008

Dazaifu

Dimanche dernier (oui, je n'ai pas écrit grand chose ces derniers temps), je suis allé visiter Dazaifu (大宰府), et surtout le temple dédié à Tenjin, pour lequel l'endroit est célèbre. Le site est au sud-est de Fukuoka, en dehors de la ville. Pour y aller il a fallu prendre le train. Et contrairement à la ligne que je prends tous les jours, c'est beaucoup plus compliqué. Le plan est un joyeux mélange de lignes qui se croisent dans tous les sens, encore plus que le RER parisien : bien faire attention de prendre le bon train, sachant que le premier ne sera pas forcément le plus rapide.

Une fois arrivé dans la ville de Dazaifu, il reste encore à se rendre sur le site. L'entrée est située dans le prolongement d'une longue rue en pente (le temple étant évidemment en hauteur) avec plein de boutiques diverses et variées (et même un soit-disant duty-free, je me demande s'ils savent vraiment ce que c'est). Le temple lui-même n'a rien de très exceptionnel, en gros, c'est comme le sanctuaire de Kashii mais en plus grand : on retrouve les trucs classiques : de quoi se rincer les mains, les endroits où accrocher les tablettes en bois avec des vœux dessus, etc. Il n'y aura donc pas grand chose à dire dessus.
À l'entrée il y a une statue de bœuf apparemment célèbre : le touriste caresse la tête de la bête (puis se fait prendre en photo avec, bien entendu). Un peu plus loin, on tombe sur un dresseur avec son singe qui faisait une petite animation pour gagner quelques pièces. Puis on arrive à la partie centrale du temple où les gens vont prier et où un prêtre déclamait une longue prière.



Sur le site on trouve également, parfois un peu planqué, quelques tombes et curiosités, souvent recouvertes d'inscriptions (que des kanji, du japonais ancien pas forcément lisibles par les Japonais eux-mêmes). Sur la photo de gauche, un genre de monument à la forme étrange. D'après une inscription, il n'y en aurait que huit au Japon. Je ne saurais pas vous dire ce que c'est, mais on peut reconnaître sur la pierre ce qui semble être le symbole de Tenjin : la fleur à cinq pétales, parfois uniquement représentée par cinq disques. À droite, une des tombes qu'on peut voir sur le site, celle-ci étant couverte d'un gros pinceau (lié à la profession de la personne commémorée).


D'après ce que j'ai pu lire et entendre, le site possède quelques autres éléments célèbres comme un prunier attaché à une légende ou un jardin Zen que nous n'avons pas pu visiter cette fois-ci. Je n'ai pas les détails de tout ça, mais si vous êtes intéressés vous pourrez facilement trouver plus d'informations avec une petite recherche.


Pas loin du temple on peut trouver le Kyushu National Museum installé dans un grand bâtiment moderne. Pour y accéder, on doit emprunter une série d'escalators et de tapis roulants, le musée étant placé en hauteur. Détail inutile d'un truc typique du Japon : le tapis roulant prend soin d'annoncer au touriste qu'on est bientôt arrivé, c'était pas nécessaire...
On a fait une visite dudit musée qui rassemble divers objets anciens : débris archéologiques, poteries, armes et armures, maquettes, cartes peintes (assez jolies), etc. Sympathique à voir mais rien de transcendant pour autant, un musée ordinaire et dont la visite est relativement rapide.


La journée a été sympathique mais il n'y a pas grand chose de particulier à raconter. Je donne peut-être l'impression d'être complétement blasé, mais c'est juste qu'il n'y a rien qui m'ait particulièrement marqué.

samedi 17 mai 2008

L'outil de base du Japonais

Certains disent qu'en France les gens ont toujours leur téléphone portable dans la main. Ça n'est pas totalement faux, mais quand on voit comment c'est au Japon, on apprend à relativiser. Des keitaidenwa (携帯電話, abrégé comme chez nous en keitai qui signifie juste portable) on en voit partout. Prendre le métro est un bon moyen de constater le phénomène qui concerne toutes les générations.

Au Japon, le leader du secteur c'est SoftBank. À l'origine c'était une banque mais depuis que la société a racheté une boîte de téléphones portables... C'est également LE sponsor de l'équipe de base-ball de Fukuoka, qui n'est pas une petite équipe (au Japon on aime le base-ball). Au niveau des tarifs, je ne sais pas trop ce qui se fait en France, mais de ce qu'on m'a dit c'est beaucoup moins cher ici (si vous voulez comparer). Par exemple pour les abonnés SoftBank, avec un forfait basique, les appels et envois de mails vers un téléphone de la marque sont gratuits (sachant qu'ils sont leaders...).

Avec un téléphone, qu'est-ce qu'on fait ? On ne fait pas que téléphoner bien entendu (personne ne téléphone dans les rames de métro et de train, ceci dit en passant). Contrairement à la France, personne n'écrit de SMS, c'est dépassé : on envoie des e-mails, et pas qu'un peu. Il faut dire que la langue permet d'écrire plus rapidement. On commence à taper la prononciation et y'a une auto-complétion à double usage : lister les mots possibles et faire la transcription en kanji. Certes, il y a aussi de l'autocomplétion en France mais elle est moins performante. Le japonais étant plus compact et avec moins de petits mots perdus ; c'est beaucoup plus rapide et pas besoin de langage SMS tout crade. Un défaut tout de même, ils utilisent le SJIS (un encodage vraiment pourri) : si vous envoyez un mail en UTF-8 avec du japonais à un portable n'espérez pas qu'il soit interprété correctement.

Bien entendu, l'usage du portable ne s'arrête pas là. Comme en France il y a un appareil photo intégré (cela va de soi) et des jeux, avec certains bien japonais (en z'yeutant un peu je suis tombé sur un jeu de pêche). Dans les transports, les Japonais ne se contentent pas de jouer et d'envoyer des mails. Suivant les modèles on les voit incliner leur téléphone et/ou faire pivoter l'écran et/ou déplier une antenne. Recevoir la télé sur son téléphone est une chose tout à fait banale, et y'a un bon réseau de diffusion.
Y'a un autre truc bien utile quand on est avec des japonais (je ne sais pas si c'est dans le téléphone ou si ça se fait via Internet) : un dictionnaire anglais/japonais.

Pour finir, l'accès au net pour les téléphones portables est très développé : les portables sont équipés pour et beaucoup de sites ont une version pour mobile et certains services ne sont proposés que par l'intermédiaire de cette version. On voit aussi un peu partout (produits, pubs, ...) des codes barre 2D de ce type qui codent une adresse Internet ; en photographiant le code barre avec son portable, on peut accéder au site (sans avoir à taper l'adresse). Il doit probablement y avoir d'autres usages plus spécifiques de ce système d'ailleurs.

lundi 12 mai 2008

Questions pour un (non) nippon

Petit grand jeu (ou l'inverse) aujourd'hui, pour stimuler les méninges... ou pas.
Une (courte) série de questions sur tout et rien, les réponses et explications sont rassemblées à la fin.


Et on commence tout de suite par une question à 1 point.
Q1 : Nous sommes le 12 mai 2008, vous avez votre correspondance train vers métro à prendre à Kaizuka. Vous êtes devant les pseudo-portillons de contrôle et avez en main votre carte de transport qui expire le 20.05.08.
Que faîtes-vous ?

On enchaîne tout de suite avec une question musique, pas d'indice, mais vous avez la main.
Q2 : Où et quand faut-il aller pour entendre une version instrumentale de Ce n'est qu'un au-revoir ?

Sans transition, une question sur la télévision.
Q3 :À quelle heure se terminent les programmes télévisés au Japon ?

Pour varier les plaisirs, une question en images.
Q4 : Où travaille cette charmante personne (je dénie toute responsabilité pour les sensibilités heurtées).
Avec un indice.

Et pour finir, une question gastronomie.
Q5 : Que peut-on manger au Japon ? Des têtes de crevettes ou du cartilage de poulet ?



C'était dur ? Je sais... Mais sans plus attendre, les réponses.


R1 : Vous allez renouveller votre carte périmée depuis 4 jours déjà.
Il faut le savoir, les japonais ont deux systèmes pour compter les années, à peu près autant utilisés l'un que l'autre : celui que tout le monde utilise (et qui dit que nous somme en 2008) et un à eux basés sur le nombre d'années de règne de l'empereur (dans celui-ci, on en est à l'année 20).
On peut penser que ça peut prêter à confusion, mais en fait non. Déjà parce que les Japonais écrivent l'année complète (2008 et pas juste 08). Et puis parce qu'ils ont la bonne idée de toujours écrire dans l'ordre année/mois/jours. Comme séparateurs on voit souvent le point ou le tiret, mais (curieusement) pas le slash. En japonais une date s'écrit comme ceci (par exemple pour le 12 mai 2008) : 2008年5月12日, des kanji très classiques. Les dates sont aussi fréquemment suivie du jour de la semaine, marqué entre parenthèses (chaque jour correspondant à un kanji). Les mois n'ont pas de noms en japonais (comme nous avons janvier, février, etc.), du coup les dates, on est sûr de pouvoir les lire.

R2 : Dans une gare, à l'heure du dernier train.
Je sais que c'est le cas dans une des gares de Kashii (je l'ai entendu ce soir, ça dure longtemps en plus), et j'ai entendu dire que c'était pareil pour le métro. En tout cas, ils ont le sens de l'humour (imaginez le type qui rate son train de justesse, avec cette musique dans les oreilles).

R3 : Aux alentours de 28h, en moyenne.
J'ai trouvé un programme télé sur le net, et en voyant ça j'ai d'abord cru à un bug du système, mais en fait c'est tout à fait normal : les programmes qui débordent sur la nuit sont comptés dans le jour précédent, sans remettre l'horloge à zéro. Heureusement qu'il n'y a pas que l'heure pour programmer des enregistrements, ça ne doit pas être simple sinon...

R4 : À environ 3 mètres de moi.
Oui, c'est un collègue d'un box à côté, qui travaille sur le même projet que nous, et on mange régulièrement avec lui. Comparez-donc avec la personne en haut à droite de la photo donnée en indice. Qui soupçonnerait ça d'un ingénieur en informatique ? surtout qu'il en a tout une collection de photos de cosplay sur son site, et que (dixit un des Français) il est très enthousiaste quand il en parle, il vous montre d'autres photos, etc. Les Japonais ont des goûts... particuliers quand même. Il ne faut pas non plus aller croire que c'est ultra banal et répandu, y'a aussi des Japonais qui trouvent ça bizarre et que ça amuse. Mais globalement on dirait qu'ils aiment bien se déguiser les Japonais, et ça n'est pas le même genre de costumes que ce qu'on a chez nous (y'a qu'à voir ce qu'on peut trouver dans les magasins).

R5 : Les deux bien sûrs, et frits bien évidemment.
J'ai goûté, ça n'est pas transcendant. Le plus étrange c'est le cartilage. Ça craque sous la dent de manière un peu spéciale, ça se mange mais je préfère de loin du vrai karaage (avec une bonne sauce).

samedi 10 mai 2008

Afficheurs et chenillards

Ceux qui étaient à la coupe de France de robotique en 2006, et d'autres également, savent que j'aime bien faire clignoter des leds (aaah... mon premier K2000...). Au Japon ils ont l'air de bien aimer ça les chenillards (c'est quoi un chenillard ?). Je me devais donc d'en toucher deux trois mots, au moins pour les gars d'Eirbot qui sont dans le même cas que moi.

Première chose : les Japonais ont beaucoup d'écrans lumineux, y'en a un peu partout. On en voit aussi en France mais beaucoup moins, et des moins gros. Deuxième chose : du fait du système d'écriture, ils ne peuvent pas se contenter d'afficheurs à segments ou d'afficheurs de faible résolution (tram bordelais par exemple) : comptez au moins 16x16 pixels pour pouvoir afficher des kanji.


Où qu'on en voit des leds ?

Je passe sur les écrans et panneaux géants qu'on peut voir en centre ville et qui sont d'une autre dimension pour ne parler que de ceux qui restent de taille plus ou moins normale. Déjà pas mal de boutiques en ont (je ne parle même pas des pachinko), des gros qui brillent, si possible entourés d'ampoules de toutes les couleurs pour attirer le client : texte, images, animation, ... on voit de tout. Mais ça reste relativement commun...
En fait, dès qu'il y a des leds ou un afficheur, même petit, il faut que ça bouge et on a droit à un chenillard, et ça concerne pas mal de choses : péage de parking, indicateurs placés devant les escalators, témoins lumineux sur les distributeurs (en plus y'a deux couleurs à chaque fois : bleu et rouge pour les boissons fraîches et chaudes), mini afficheurs sur ces mêmes distributeurs (et qui n'ont pas l'air de servir à grand chose à part faire chenillard), ... Certains Jacky vont même jusqu'à mettre des afficheurs au dessus du pot d'échappement de leur moto déjà bardée de grosses lumières bleues.


Dans le métro

Les quais du métro mais aussi les rames ont droit à des afficheurs haut de gamme, rien à voir avec les pauvres trucs du tram bordelais par exemple (ça doit être pareil pour les autres trams d'ailleurs). J'ai tout de suite été séduit par ces zolis afficheurs et leur gestion particulièrement efficace. Ça bouge pas mal dans les rames, mais j'ai quand tout de même réussi à vous prendre une photo correcte.


Comme vous pouvez le voir, on a droit à un truc de bonne taille : un écran de 128x32 leds permettant d'afficher deux lignes de 16 kanji chacune (chaque kanji faisant 16x16 pixels), le tout avec 3 couleurs différentes disponibles (simultanément bien entendu). Sur les quais il y a bien évidemment des afficheurs plus gros, avec une meilleure résolution (24x24 par kanji), mais toujours aussi bien gérés). Là ce sont uniquement des caractéristiques techniques, mais la grosse différence réside qu'au Japon ils n'ont pas des trucs tout bugués codés par des stagiaires incompétents en stage de première année. À Bordeaux les afficheurs partent régulièrement en vrille, au Japon je n'ai jamais vu ça encore.

Déjà il est impensable de se limiter à une seule police : on a donc droit à deux tailles de base, sans compter les polices pour l'affichage du texte en anglais. Chaque ligne est évidemment gérée indépendamment des autres et les messages ne se chevauchent pas comme dans le tram.
On a toujours à disposition le nom du prochain arrêt, plus des messages divers qui défilent (correspondances, mettre son téléphone en mode vibreur, version en anglais, etc.).
Dans toutes les situations, l'espace est toujours utilisé intelligemment pour une lisibilité maximale, même avec les noms de stations trop longs, comme par exemple quand il s'afficher en grand (on respire) Maidashikyudaibyouinmae (馬出九大病院前) qui, avec ses 16 kana et ses 7 kanji, est le nom de station de métro le plus long du Japon : une autre police est choisie et subit un redimensionnement intelligent.


Je me demande s'ils ont un simulateur pour ça...

jeudi 8 mai 2008

Les repas du jour

Aujourd'hui je vous propose un petit aperçu en images photos (et bien évidemment accompagnées d'explications) du genre de repas que je mange le midi au restaurant. Aujourd'hui vous aurez droit à deux exemples, d'autres suivront peut-être.


カツオムライスカレー



En rômaji ça donne katsuomuraisukaree. Après découpage on obtient katsu omu raisu karee. Explication...

  • katsu : quelque chose de pané et frit (de la viande en général), ça se reconnaît aisément sur la photo ;
  • omu : une version contractée pour dire omelette, vous savez tous ce que c'est ;
  • raisu karee pour rice curry : du riz au curry, avec le riz à gauche (sous l'omelette) et la sauce curry à droite.

Le katsu et l'omelette ne nécessitent pas de commentaires particuliers. On a l'équivalent en France, tout le monde connaît. Pour le riz au curry, il faut savoir que c'est très courant au Japon : tous les restaurant en proposent, c'est le plat de base qui coûte pas cher et qui remplit bien l'estomac. Il est toujours servi de la même manière (d'un côté le riz, de l'autre le curry) et se mange à la cuillère (à soupe), hors du cadre de cette photo. Avis au sensibles du palais, c'est tout de même bien épicé, faites attention.

Sur la gauche de l'assiette vous avez ces petits trucs rouges à picorer. Je ne saurais pas vous dire le nom, ça doit être un légume quelconque. Au fond, en bonus, vous avez un bout du bentôt de mon voisin d'en face. Entre ça et mon assiette vous pouvez voir une tasse de thé. Le bol sur lequel sont posées les baguettes contient la soupe miso, chaude, avec quelques herbes dedans et divers ingrédients (qui donnent notamment cette couleur blanchâtre). Pour finir un peu de salade avec une sauce crudités quelconque.

Ce n'est pas un repas très cher, c'est dans la fourchette basse des prix qu'on trouve dans le quartier de Momochi : 650 yens (4€). Par contre ça nourrit bien (très bien même). Ce même restaurant sert surtout des bentô (mais cette fois-ci j'avais pris autre chose). Tant que je suis à raconter ma vie, la première fois que j'y ai mangé, on n'était assis par terre (on laisse ses chaussures et on y va en chaussettes). Il y a un petit coussin pour s'asseoir mais c'est hautement inconfortable pour les gens qui, comme moi, on des jambes dont la longueur et la souplesse rappellent des spaghettis crus : impossible de se mettre décemment en tailleur, les jambes s'en rappellent.


Le repas en pièces détachées



Là c'est dans un restaurant plus cher que la moyenne : 850 ou 900 yens (environ 5,50€), je ne me souviens plus exactement. C'est un restaurant qui fait dans le katsu, avec différents choix de viande et poissons. Le truc pour pas s'embêter (et payer un peu moins) c'est de prendre un higawari (日替わり, plat du jour, le choix pratique qui évite d'avoir à vraiment choisir).

Ce restaurant a quelques particularités amusantes. Tout d'abord la table : presque vide quand on arrive, elle se remplit de toutes sortes de choses à une vitesse assez incroyable. Bols pour le riz, soupe miso, petites coupelles, sauce soja classique, sauce pour le katsu, récipient commun pour le riz, récipient avec les graines de sésame et j'en passe... la table est vite entièrement recouverte.
Un autre truc c'est qu'on prépare soi-même la sauce pour les katsu, que vous pouvez voir dans la coupelle sur laquelle sont posées les baguettes (y'en a pas mal de sauce parce que je l'apprécie particulièrement). On commence par verser des graines de sésame dans la coupelle dont les bords sont striés (ça n'est pas un hasard). Deuxième étape : on écrase les graines au moyen des pillons (que vous pouvez voir sur la photo, entre le bol de riz et la soupe miso), ça explique les bords striés. Dernière étape : on verse un des deux sauces disponibles (la douce et la normale, pour ceux qui veulent du goût) et on mélange le tout. Il ne reste plus qu'à y tremper ses katsu. Ceux qui comme moi apprécient quand y'a du goût peuvent ajouter une sorte de moutarde (le goût est très proche) pour que ça soit meilleur.

Dans l'assiette vous pouvez voir que les katsu sont différents : il y a de la viande mais aussi une (grosse) crevette (dont on voit la queue dépasser), ainsi qu'une aubergine (le truc sombre). Comme c'est souvent le cas, les katsu sont accompagnés de chou (à droite de l'assiette, avec une sauce quelconque à côté). Dans ce restaurant, c'est chou et riz à volonté : il suffit de demander (ça explique un peu pourquoi c'est plus cher que la moyenne). On en voit se faire resservir généreusement de chou et engloutir l'immense volume en quelques bouchées, pareil pour le riz d'ailleurs.

Et la lumière fut

Ça fait quelques temps que les démarches avaient commencé, ça y'est. Le type de BBIQ est venu tirer les câbles de fibre optique. Tout n'a pas été simple. Pour une fois la demande effectuée par le gérant de la résidence (de ce côté là c'était pas trop compliqué) on reçoit une enveloppe bien remplie. Certains papiers sont faciles à repérer, comme celui rassemblant les identifiants divers (connexion, mail, ...) ou le schéma des câbles branchements. Par contre il y a tout plein d'autres papiers, tout en japonais bien sûr. Une fois virées toutes les papiers pour avoir également le téléphone, il ne reste plus gros chose et on repère alors l'unique papier à remplir et à envoyer dans l'enveloppe fournie : le formulaire pour le prélèvement.
En France c'est déjà pas toujours très clair, mais en japonais c'est autre chose. Le reverse est un peu long mais on finit par y arriver (au moins j'aurai appris à reconnaître quelques kanji au passage). Reste ensuite le problème de l'envoi par courrier... Cette étape a été magistralement chintée évitée par un gros coup de chance : le point de livraison de l'enveloppe est situé 3 étages en dessous de là où je travaille.
Tout n'est pas fini, il faut ensuite réussir à déchiffrer les gribouillages du gérant de la résidence qui signale que BBIQ a appelé pour dire qu'il y avait un problème avec la banque. Ils n'ont pas aimé la différence dans la casse des caractères quand j'ai écris mon nom. Heureusement qu'un des Français de l'ISIT avait eu le même problème, parce que c'est pas le genre de truc qui se devine... Pour expliquer ça aux voisins 3 étages plus bas (on apprécie d'être à côté) ça n'a pas été de tout repos, par contre on a été bien reçu (ils offrent le thé, notamment).
Finalement le type est venu installer tout le bazar, mais y'en a un autre qui doit venir pour vérifier que tout marche bien. On ne sait jamais, au cas où le BBIQ User Guide Book de plus de 100 pages comprenant (entre autre) toutes les étapes (illustrées de captures d'écran légendées) nécessaires pour la configuration de la connexion pour 6 versions d'OS, 4 navigateurs et autant de clients mails, ne suffirait pas...

Le Japon est plutôt bien avancé dans le passage au tout fibre optique. Les services de vidéo à la demande et compagnie ont l'air d'être pas mal développé également. Par contre pour les prix, c'est pas excessif, mais ça reste plus cher qu'en France (y'a pas Free pour tirer par le bas). Par exemple pour BBIQ, hors offres spéciales, mois gratuits et compagnie, pour une connexion indépendante normale, c'est 5575 yens, soit environ 36€ et 315 yens de plus (2€) pour avoir également le téléphone.

Partie plus technique maintenant. Il s'agit d'une connexion fibre optique 100 Mbits. La fibre arrive jusqu'à une petite boîte qui fait bien creux à laquelle est relié le PC, par un câble Ethernet, avec une connexion PPPoE.
Performances maintenant. Pour le temps de latence, au vu des tests que j'ai fait, c'est pas mauvais du moment qu'on ne se ballade pas trop loin (genre en France) : 2 ms pour le serveur web de BBIQ, 20 pour Google, 295 pour l'enseirb, 307 pour Free ou OVH.
Du côté du débit, je suis monté à 4Mo en download, pour l'upload je lancerai Bittorrent pour voir mais ça devrait être largement suffisant.

lundi 5 mai 2008

Grignotage japonais

En plus des plats servis pendant les repas ou des choses connues en France, il y a plein d'autres recettes ou ingrédients japonais à tester, avec essentiellement des desserts ou trucs à grignoter. Je fais régulièrement des nouvelles expériences, avec plus ou moins d'appréhension et plus ou moins de succès.
Voici une première liste (j'ai encore le temps de découvrir d'autres trucs) agrémentée de quelques liens quand y'a besoin (ou pas, histoire de partager les trukalakon que je trouve), parce qu'il paraît que je dois mettre des photos. On trouve très facilement des tonnes photos en cherchant (surtout avec les noms japonais), si vous en voulez plus.


Petits pains
J'essaie régulièrement des desserts dans la pseudo boulangerie du Hallo Day que j'ai déjà évoquée. Ils proposent des desserts sucrés et mais aussi des trucs salés, c'est d'ailleurs pas toujours évident de savoir à quoi on a affaire. Il n'y a rien de particulièrement remarquable sur le goût. Par contre, on remarque que les Japonais aiment bien ajouter de la crème, une pâte sucrée ou du chocolat à l'intérieur de leurs pâtisseries (c'est valable pour d'autres choses d'ailleurs). Du coup parfois c'est un peu la surprise quand on croque (y'aura-t-il quelque chose dans le beignet ?). Niveau chocolat, c'est pas encore ça par contre, ils pourraient être plus généreux sur les quantités : difficile de faire des enrobages plus fins, difficile de trouver du vrai chocolat noir, ...

Pain melon
Non, les melon pan (メロンパン) n'ont pas goût de melon. Le nom vient de sa forme striée. Ce sont des gros petits pains (environ 10cm de diamètre, en général) avec une texture proche de celle de la brioche. La pâte est sucrée et il doit aussi y avoir une sorte de crème, certains on également des pépites de chocolat incrustées. C'est pas cher (j'ai le même à la maison pour 100 yens), c'est bon (miam), et ça remplit bien.

Mmmmh, de l'aloe
Vous avez sûrement tous déjà vu une pub de produit vaisselle, shampoing ou ou autre à l'aloe (vera). Moi aussi. Donc forcément, quand j'ai vu des yaourts avec marqué aloe (アロエ) dessus, j'en ai pris (en plus y'avait des morceaux de fruit). La texture fait penser aux litchis, le goût c'est celui qui va avec l'odeur (en moins fort), c'est bon.

Frrrwwwwiii
Les Japonais aiment bien les fraises, quand il y a un dessert chocolaté il y a souvent l'équivalent avec une pâte/crème de fraise à la place du cacao. C'est aussi valable pour les barres chocolatées et autres, par exemple des Kit Kat à la fraise (j'ai pas encore vu ceux au thé vert, mais je sais que ça existe), et aussi du Crunch à la fraise si mes souvenirs sont bons. En plus les fraises c'est bien, c'est rose/rouge, ou en voit souvent pour faire kawai, ça doit leur plaire.

Le chocolat aux fruits (ou l'inverse)

Encore un produit qui a suscité ma curiosité : du chocolat aux fruits. Il y a avait plusieurs parfums, j'ai pris le plus spécial je pense : mangue. Comme le montre le montre la photo c'est du Rich Fruit Chocolate. Quand on ouvre le paquet il se dégage une puissante odeur, on les sent les 31% de fruit. Le chocolat c'est pas du noir, c'est du blanc ; ça explique la couleur atypique de ce qu'on commence à hésiter à appeler chocolat.
Pour ce qui est du goût c'est... hum... comment dire... dégueulasse (ma réaction à chaud), j'ai pas d'autre mot. Les trois autres Français qui ont essayé n'ont pas trouvé ça bon non plus. Tout comme l'odeur, ça a un fort goût de fruit, mais auquel vient s'ajouter le gras du chocolat : ça donne une pâte assez écœurante. Si vraiment vous vouliez essayer, prévoyez au moins de quoi boire à portée de la main.

Pâte de haricots rouges, anko (ou an tout court)
On trouve pas mal de desserts fourrés de cette pâte de haricots rouges, dans du pain notamment, et j'aime beaucoup. C'est un ingrédient très répandu au Japon. Le goût est plus atténué que de la confiture et la texture fait penser à euuh... une mousse mais bien plus dense, en tout cas c'est bien.

J'ai de la chance™, les daifuku (大福)
Littéralement grande chance (大 signifie grand, c'est un kanji simple et fréquent, 福 signifie chance/fortune, c'est le même que dans Fukuoka). Ce sont des boules/disques de pâte de riz fourrées (avec de l'anko notamment). La particularité c'est que la pâte n'est pas cuite. Elle est donc encore un peu farineuse et surtout très élastique : quand on mort dedans il faut vraiment tirer pour arracher un morceau. La pâte de riz n'a pas un goût très prononcé, celui-ci vient donc essentiellement de ce qui est à l'intérieur. C'est pas mauvais et la texture très étrange fait que c'est amusant d'essayer au moins une fois.

Une belle brochette de boulettes
Les dango (団子) sont des petites boules de pâte de riz alignées sur une tige de bois (comme une brochette) avec éventuellement une pâte ou un sirop/sauce quelconque par dessus. Je dirais qu'il y a au moins 3 boules par tige (ou c'est rare deux par deux), parfois plus. Le nom est assez imagé puisqu'il est formé de 団 (brigade ou groupe, le même que dans Ouendan ou que le groupe SOS), et de 子 (enfant, qu'on retrouve dans plusieurs noms d'aliments en forme de petites boules).
J'avais dis à une certaine personne que j'essaierai d'en trouver pour faire une description du goût, j'ai enfin réussi à en trouver. Par contre c'était en supermarché, donc ça n'est peut-être pas ce qui se fait de mieux. Deux types de la grande famille des dango étaient en vente : mitarashi (à gauche) et ankeka (à droite).

Les boules de pâte de riz étaient identiques. Comme pour les daifuku, ça n'a pas de goût très fort ou très caractéristique, c'est juste de la pâte de riz. C'est un peu mou mais bien plus ferme que les daifuku (ça garde leur forme de boule), normal vu que c'est cuit cette fois. C'est assez nourrissant comparé à la taille que ça a (c'est le riz). Le goût est entièrement déterminé par ce qu'on met sur ces boulettes de riz (qui sont surtout là pour que ça soit nourrissant justement).
Sur les mitarashi c'est une sauce dont la couleur et la consistance font penser à du miel, mais le goût est nettement différent. C'est un genre de sirop à base de sauce soja, avec du sucre et peut-être autre chose. Le mélange n'est pas fameux, j'ai pas trouvé ça bon.
Les ankeka c'est bien par contre. Comme leur nom l'indique, c'est à base de haricots rouges (an), avec des petits morceaux en plus.

dimanche 4 mai 2008

Hakata Dontaku

Ce week end était celui du Hakata Dontaku (博多どんたく), un célèbre événement qui se déroule à Fukuoka chaque année. Et si je n'ai pas pu être présent à la coupe de France de robotique qui se te tenait également ce week-end, en tant que membre d'Eirbot, pour faire du bruit et passer de bons moments, j'ai tout de même pu bien m'amuser. Y'avait aussi du bruit, une mascotte abeille, un lapin rose et des pom pom girls ; il manquait juste des robots et du Nutella.


Matsuri, animations, stands

Avant d'entrer dans le cœur du dontaku, parlons un peu de ce qu'il y a autour... En japonais matsuri (祭り) signifie festival ou fête, on lui ajoute souvent le préfixe honorifique o (お). À chaque matsuri on a droit à divers stands vendant notamment de la nourriture, et des stands de jeu. On trouve toujours le même genre de choses.
Côté nourriture, beaucoup de takoyaki (boules de poulpe frites) et brochettes du genre, de la glace pilée avec du sirop de fruit dessus, des fruits (gros raisin, pommes) entourées d'une grosse couche de sirop durci, ... (toujours pas de dango (団子), malheureusement). Parmi les autres stands on voit pas mal avec des Wii, des DS, des PSP et les jeux qui vont avec, parfois accompagnés de modèles (réalistes) d'armes à feux. Moi aussi ça m'a surpris, surtout qu'au début je pensais que c'était à vendre, mais en fait il s'agit d'une sorte de loterie (on tire un ticket et on a un lot), sauf que y'a que ce genre de lots à chaque fois. Côté jeux y'a pas des masses de trucs : poissons rouges à attraper avec un petit filet (qui se déchire si on y va comme un bourrin), jeu de tir (de très prêt) à la carabine où il faut abattre un lot pour le remporter. D'autres stands proposent des produits divers : petits accessoires, peluches, ... Il y avait aussi deux ou trois stands qui vendaient... des insectes, et y'avait des clients.




Plusieurs animations avaient lieu, notamment aux endroits (parcs entre autres) où il y avait des stands. Des scènes étaient installées et des groupes de danseurs et musiciens, enfants et adultes, se succédaient. Ça allait du spectacle scolaire au joueurs de taiko en passant par les danses de geishas (note : ce ne sont pas des geishas avec maquillage en général, ça reste plus simple, mais j'emploierai ce terme parce que c'est pratique d'en avoir un), pas toujours très motivant mais toujours très motivés. Les taiko sont des tambours de tailles diverses (souvent assez gros), chaque groupe est composés de plusieurs personnes et de tambours différents. En plus du rythme et des variations entre les musiciens, les joueurs frappent soit au centre, sur sur le bord du tambour pour un son plus aigu et plus rapide (je n'apprends rien aux joueurs de Taiko: Drum Master).
Pour les groupes de danse, il y a en de plusieurs types différents. On notera notamment des groupes assez nombreux, en costume, avec des danses très dynamiques. Ils devaient avoir chaud, parce que le soleil tapait souvent fort (j'ai pris mes premiers coups de soleil). Dans le genre plus calme et plus lent il y a les groupes de danseuses avec la panoplie traditionnelle complète : kimono à grandes manches + ôbi (large ceinture) + zôri (les sandales, mais pas celles en bois) + tabi (les chaussettes qui vont avec), chapeau avec des (faux) pétales de cerisiers éventail et/ou ombrelle et/ou (fausses) branches cerisiers en fleurs. Le tout est très coloré, les couleurs sont vraiment vives.
Pour la musique qui accompagne, il y a un peu de tout, même pour les groupes de danse traditionnelle. La seule constante doit l'enka pour les geishas, même s'il est parfois modernisé (rassure-toi JD, on est encore très loin de Jero, et y'a pas de djeunz à casquette).
Une fois comme intermède, on a eu droit à la petite Dareka, tel âge, habillée comme-ça a perdu sa môman. On a aussi vu des gens qui distribuaient des sacs poubelles et une pince, faisant appel au sens civique de chacun pour ramasser les déchets qui traîneraient par terre (faut dire que les rares poubelles sont vite pleines lors de tels événements).




Dontaku, cortège haut en couleurs

Ce qui fait l'événement ce sont bien sûr les dontaku, une parade dans laquelle défile toutes sortes de groupes. L'événement est de grande ampleur : pendant plus de 10 heures réparties sur deux jours, près de 150 groupes différents se succèdent (d'après le guide, certains étant là les deux jours) soit plus de 10000 personnes (d'après une estimation personnelle, ça pourrait être beaucoup plus).

Le dontaku tombe pendant la Golden Week et attire de l'extérieur de Fukuoka, les rues sont pleines de monde, ce qui demande donc une bonne organisation. À mon humble avis, l'événement n'aurait pas été aussi agréable sans ça. On peut bien sûr compter sur l'auto-discipline des Japonais : même sans barrières, pas une seule personne n'empiète sur la route où les groupes défilent. Entre chaque groupe, les gens en profitent pour traverser, dirigés par quelques policiers. Pour ce qui est de voir, on apprécie vraiment d'être plus grand que la moyenne. Même si parfois c'est assez serré, il y a toujours la place de passer sur les trottoirs noirs de monde, que ça soit à pieds ou en fauteuil roulant : les gentils policiers, équipés de panneaux adaptés, gèrent la circulation... des piétons. J'ai tout de même vu un incident : une femme à vélo qui voulait avancer alors que ça n'était pas son tour (elle ne voulait pas écouter le gentil monsieur, la vilaine) ; quatre policiers sont arrivés immédiatement on ne sait trop comment (téléportation ?) pour la bloquer de manière très efficace et sans aucun contact physique. L'incident n'a pas duré plus de 30 secondes tout compris, les policiers et la responsable ont disparu aussi vite qu'ils étaient arrivés, j'étais soufflé.

Le gros point fort des dontaku c'est leur très grande variété : ça va des groupes professionnels aux associations de quartier en passant par les fanfares étudiantes et les entreprises de toutes tailles. En plus des personnes, la plupart du temps il y a un char décoré, traditionnellement tiré/poussé (en pratique beaucoup de fourgonnettes). On a aussi droit à des drapeaux, des ballons, des mascottes, etc. Tout est toujours très coloré, on en a plein les yeux et ça donne du dynamisme et de la gaieté à l'ensemble. On n'hésite pas à sortir le cyan flashy, le orange fluo, le vert vif. (Par contre pour faire des photos pas floues, c'est dur, vous m'excuserez. Surtout que mon appareil est lâchement tombé à court de batterie sans prévenir, le vil.)
Bien que très variés, les groupes sont tout de même rassemblés en diverses catégories, voici une liste de ce qu'on peut voir, avec plus ou moins de détails.

  • Les institutions publiques ou privées (police, pompiers, scouts, ...), souvent des fanfares avec des majorettes.
  • Les groupes scolaires, essentiellement lycées (et certainement chers, payant ils le sont tous), avec costumes et fanfares. Et y'a pas juste deux trois élèves avec : ce sont des vraies fanfares de plus de 50 personnes avec instruments et majorettes.
  • Quelques hana-jidosha (花自動車, littéralement automobile fleurie), des petits camions décorés de dessins et de fleurs avec plein d'ampoules dessus. Ça a l'air d'être un des éléments clé du festival, mais en réalité ça n'était pas si génial que ça (en plus y'a en pas beaucoup), parmi les chars des groupes de gens, y'en a des bien plus sympa à voir.
  • Les groupes de danseurs (ou cercles comme ils les appellent) dont la finalité est le dontaku, parmi lesquels on retrouve ceux qu'on voyait aux différentes animations. Il y a beaucoup de groupes de femmes en kimono (avec accessoires) mais on en voit aussi pas mal d'autres, par exemple avec des masques comiques et faisant des danses plus diversifiées (les kimono de femmes ça limite les mouvements).
  • Les groupes étrangers ou en rapport avec des pays ou préfectures différents : Brésiliens, tambours d'Okinawa, groupe Amérique et country, ...
  • Les associations et entreprises diverses, parfois en rapport avec la danse et parfois non. Ça peut aller de la grosse boîte (branche ouest de Coca-Cola au Japon) à l'hôpital du coin, d'un/club association de musique et danse au centre de remise en forme, en passant par l'association de soutien d'un quartier de Fukuoka.




Les groupes ne se content pas de marcher : chaque groupe a sa (ou ses) chorégraphie(s) et accompagnée de musique (là encore, c'est très varié, même si y'en a une traditionnelle qui revenait très souvent). La performance des groupes est évidemment très variable (autant du point de vue de la qualité de réalisation que de l'originalité) : les groupes de danse ou les fanfares se débrouillent mieux que les employés du centre de remise en forme pour personnes âgées. En revanche, chaque groupe avait au moins son costume pour afficher son identité. Pour faire du son, en plus des instruments classiques, des froufrous des pom pom girls, des mégaphones, amplis et autres appareils modernes, il y a des sortes de crécelles et surtout des espèces de spatules en bois (les mêmes que pour servir le riz semble-t-il) qu'on frappe l'une contre l'autre. Quand 50 personnes le font en même temps ça s'entend.

Au niveau des intervenants, là encore c'est très varié, même si dans l'ensemble on constate qu'il y a beaucoup plus de femmes que d'hommes (ce qui peut se comprendre, les hommes sont sûrement moins attirés par les groupes de dontaku). Parfois on voit un majorette ou un pom pom boy (?) perdu au milieu d'un groupe exclusivement féminin, ça fait sourire. Pour ce qui est de l'âge, il y a vraiment de tout partout. Il y a pas mal de majorettes de 4 ou 5 ans et les groupes de geishas comptent beaucoup de femmes âgées (évaluer l'âge des gens c'est pas mon fort, mais je dirais au moins 60 ans pour les plus âgées). Dans les groupes d'entreprises ou d'associations, tous les employés sont là, avec parfois leurs enfants, qu'ils soient jeunes ou vieux, à pieds ou en fauteuil roulant.
Un autre truc qui marque, c'est qu'à part quelques personnes un peu fatiguées par les 1200 mètres (de mémoire) du trajet, les gens qui défilent ont vraiment l'air de s'amuser, la joie est sur les visages. La plupart sont également sur-motivés et ont de l'énergie à revendre. Et là encore, ça concerne tous les groupes et toutes les tranches d'âge. On sent qu'ils aiment ça les Japonais : se déguiser, défiler, danser.



Ces deux jours, bien qu'un peu fatiguants étaient vraiment sympa. C'était tellement varié (je me répète) qu'on n'avait pas de quoi s'ennuyer. Les couleurs, les sons, la joie que montrent les personnes du cortège font que quand on repart, on est de bonne humeur (sauf peut-être quand on est un vieux grincheux).

vendredi 2 mai 2008

Transports en commun

Chaque matin, pour aller travailler, j'ai environ une heure de trajet dont une bonne partie passée dans les transports en commun. Je voulais prendre des photos et puis finalement je n'ai pas eu l'occasion, et comme cet article commençait à tarder, je le fais quand même...
À Fukuoka il y a :

  • le train, géré par deux compagnies : la JR (Japan Railways, nationale) et Nishitetsu (西鉄) ;
  • le métro, trois lignes gérées par une troisième compagnie ;
  • le bus, également géré par Nishitetsu.


Bien que gérées par des organismes différents, les différentes lignes de métro et de train sont bien reliées et un seul titre de transport suffit quand on a des correspondances. Il n'y a pas de tarif unique : on paye à la distance, ce qui fait que le coût des transports est plutôt élevé par rapport à chez nous. Pour acheter son ticket ça fait un peu peur la première fois mais c'est pas si compliqué. Le tout est de savoir à combien s'élève le prix du billet en se référant au plan des lignes situé au-dessus des machines ; les noms en anglais sont affichés, et on apprend vite à reconnaître les kanji des noms de lieux. Dans les stations il y a souvent des rangées de ces machines alignées, avec l'écran, les boutons et les pièces qui tombent quand ça rend la monnaie, ça donne un petit effet pachinko quand il y a du monde (le bruit en moins).

Pour me rendre de Kashii-Miyamae (香椎宮前) à Nishijin (西陣) je commence par environ un quart d'heure de train. La petite gare où je le prends ne comporte qu'une seule voie avec des trains circulant dans les deux sens, ne pas se tromper... Pour le contrôle des billets c'est encore fait à la main avec un petit tampon à l'entrée et une (très rapide) vérification à la sortie. Aux heures de pointe c'est plus pour la forme qu'autre chose : les employés, ne pouvant suivre le rythme, se contentent de jeter un œil. L'autre fonction du contrôleur c'est aussi de dire arigatô gozaimasu (merci), en rafale quand il y a du monde. Ça doit être usant à la longue de dire ça sans discontinuer une centaine de fois.
Les rames de train ne sont pas très jeunes, il suffit de voir l'intérieur de la cabine pour s'en rendre compte : pas de siège pour le conducteur, un tableau de bord qui se limite à deux ou trois poignées... à côté de ça, celui du tramway de Bordeaux fait cockpit d'avion. Par contre, malgré leur âge, les rames sont vraiment dans un état impeccable : pas de trace ou de tags sur les parois, les sièges (rembourrés) n'ont pas le moindre accroc. On notera aussi les compétences du Japonais en matière d'occupation de l'espace : les gens sont biens répartis sur la surface disponible, y'a pas de place perdue. Du coup y'a toujours de la place pour que quelqu'un d'autre monte, sans que ça bouchonne, c'est amusant à voir. Aux correspondances par contre, c'est le gros rush, la masse se dirige d'un pas pressé vers la sortie, mais toujours bien organisée et sans accrochages.
Pendant le trajet on a bien entendu droit à une voix très enthousiaste qui vous remercie à chaque arrêt d'avoir pris le train avant de vous annoncer le prochain arrêt. Rebelote avant l'arrivée en gare en signalant bien de faire attention de n'avoir rien oublié, etc. On finit par les retenir inconsciemment les messages...

Une fois arrivé à Kaizuka (貝塚) il faut changer pour prendre le métro dont voici un plan (et une version en anglais). Là encore il faut faire attention au passage entre la ligne orange et la ligne bleue, histoire de ne pas se retrouver à l'aéroport. Il y a quelques astuces à connaître pour éviter de perdre du temps, mais ça n'a rien de bien intéressant... Comme vous pouvez le constater, chaque station est associée à un logo ayant un rapport avec le nom de la station où ce qu'on peut y trouver : Kaizuka signifie amas de coquillages, d'où le logo, Ôhorikôen est symbolisé par des pétales de cerisier, ...
Les rames de métro soient du même style que celles du train, mais le métro est tout de même plus avancé technologiquement parlant. On a notamment droit à des portillons automatiques qui feraient envie aux fraudeurs parisiens : juste deux petites plaques à hauteur des genoux (donc très faciles à enjamber) qui se ferment si on a oublié de passer son ticket. Mais au Japon ça ne fraude pas, le problème ne se pose pas. Et puis il y a aussi les superbes afficheurs à leds, sur le quai et dans les rames, bien mieux foutus qu'en France (ceci dit, c'est pas dur). Les stations sont toujours propres, on est loin du métro parisien et de ses mauvaises odeurs. Dans certaines stations ils passent un léger fond sonore de musique classique (pour détendre les gens ?).
Côté voix, là encore ça n'arrête pas, c'est même pire que dans le train : annonce de la prochaine gare et des correspondances éventuelles (en japonais puis en anglais), les informations supplémentaires pour certaines stations, les consignes diverses (à propos des téléphones portables, faire attention à la fermeture des portes, ...), etc. En France on se contente de donner le nom du prochain arrêt (parfois de manière tronquée sur certaines lignes du métro, c'est pas encore au point...), là ça n'arrête pas et c'est long, parfois plus d'une minute de parlote entre deux stations.

Rien de bien révolutionnaire, ça reste des transports en commun, mais on sent tout de suite la différence avec la France (différence de mentalité je dirais) : propreté, civisme et bon sens des passagers, atmosphère générale... et plein de blabla. L'effet important que ça a (du moins c'est ce que j'ai ressenti), c'est qu'on est plus détendu, moins oppressé, pour le mental c'est mieux. (À Tokyo c'est peut-être moins ça par contre...)