vendredi 27 juin 2008

Blé, thunes, flouze et pépettes

Parce que l'argent c'est quelque chose d'important, intéressons-nous à des considérations plus matérielles que d'habitude, parlons pognon.
Je suppose que chacun sait que la monnaie japonaise est le yen que nous notons en utilisant le symbole ¥. Sur place ça ne vous servira à rien de savoir ça puisqu'en japonais ça ne se dit pas yen mais en et que ça se note avec le kanji 円 (et rarement avec le symbole européen), l'argent s'écrivant お金 (okane, le o étant honorifique). Actuellement l'euro est à 168,951 yens ; il a gagné une dizaine de yens depuis que je suis arrivé et le taux normal (compte tenu du coût de la vie, etc.) tournerait plutôt autour de 150 yens pour 1 euro.

Toujours dans les notations, il est bon de savoir que contrairement aux langues européennes qui découpe les nombres par puissances de 1000, le japonais découpe par puissances de 10000. Quelques détails pour bien comprendre : en français on a un, dix, cent, mille, puis on réutilise les mêmes mots (dix mille, cent mille) en en introduisant un nouveau au bout de trois (million, milliard) ; en japonais on a 一 (1), 十 (10), 百 (100), 千 (1000) et 万 (10000), et quatre zéros plus loin 億 (1 million). Ça paraît idiot comme ça, mais ça a quelques conséquences sur l'affichages des nombres : il faut faire gaffe à ne pas zapper un zéro en pensant voir un groupe de trois. Ceci dit, le découpage par groupe de trois et majoritairement utilisé, mais il faut tout de même faire attention. Il est également bien de connaître le kanji pour 10000 (万) vu qu'il est assez souvent utilisé pour éviter d'avoir à marquer trop de zéros.

Intéressons-nous maintenant aux pièces. Ceux qui ont déjà joué à Money Idol Exchanger reconnaîtront. Dans le sens de lecture : 1, 5, 10, 100 et 500 yens.

Pièce de 1 yen Pièce de 5 yens Pièce de 10 yens Pièce de 50 yens Pièce de 100 yens Pièce de 500 yens

On notera que la valeur faciale est toujours indiquée au moins en kanji et que la date utilise le système d'années basée sur le règne des empereurs. Pas grand chose à dire de plus, sinon que les pièces s'usent vite (la faute au matériau), et qu'on n'aime pas avoir des pièces de 1 et 5 yens (pièces non gérées par les automates), enfin comme d'habitude avec la menue monnaie. Les pièces sont plus légères et plus fines qu'en France. La plus utilisée est sans nul doute celle de 100 yens (avec ses jolies fleurs de cerisier).

Les billets maintenant. Vous avez dû remarquer que les japonais avaient moins de pièces que nous. Pour les billets c'est plus flagrant. Il n'y en a que trois de 1000, 5000 et 10000 (1万, ichiman). Contrairement aux automates qu'on a chez nous, au Japon tous acceptent les billets, au moins ceux de 1000 (qui valent néanmoins plus que nos billets de 5 euros). C'est bien pratique quand on n'a pas de monnaie sur soi. À ce propos, si vous avez besoin de pièces de 100 yens ou de changer un billet de 10000, les salles de jeu disposent de changeurs, ça peut être pratique.
Quand je vous ai dis que y'avait que trois billets, ça n'est pas tout à fait exact. Il existe en effet le légendaire billet de 2000 yens. Pas légendaire parce qu'il est vieux, mais parce qu'on n'en voit jamais. Pour vous donner une idée, j'ai appris son existence par les Français avec qui je travaille ; je n'en ai vu qu'une seule fois, c'était un habitué de la résidence qui revenait de son chez lui à Okinawa et qui a créé la surprise : certains des résidents ne savaient même pas que ça existait et pour beaucoup c'était la première fois qu'ils en voyaient un. Inutile de dire qu'il n'est pas supporté du tout par les automates.

Pour ce qui est des habitudes liées à l'argent, les Japonais utilisent très peu les cartes de paiement et je n'ai pas encore vu de chèque, tout se fait en liquide. Il n'est pas du tout anormal d'acheter sa voiture en liquide par exemple. Le billet de valeur la plus élevée n'atteignant même pas les 70€, ça peut vite donner un côté film de mafieux avec la valise remplie de billets. Le Japon étant un des pays les plus sûrs (au niveau des vols, etc.) ça n'est pas aussi dangereux qu'en France de se balader avec une grosse somme sur soi.
Au niveau des distributeurs, c'est, disons-le tout suite, pourri. Je l'avais déjà dit, mais au Japon ils ne sont pas ouverts 24h/24, ils ferment assez tôt le soir et à partir d'une certaine heure ainsi que le week-end on a droit à des frais de 100 yens (plus 5 de taxes). Pas cool. Et pour retirer depuis un compte étranger, il faut réussir à trouver une machine qui accepte votre carte, ce qui n'est pas gagné d'avance. Si vous envisagez un voyage au Japon, n'hésitez pas à emporter du liquide (japonais bien sûr) avec vous.

Il existe un autre moyen de paiement, pour les trucs du style facture (téléphone, autres paiements réguliers, ...) : le paiement par combini. Suite aux problèmes qu'avait le fournisseur Internet avec les coordonnées de mon compte bancaire, j'ai effectué mon premier paiement via ce système, et je dois dire que c'est très pratique. Vous recevez par la poste un petit carton que vous ouvrez/détachez pour voir l'équivalent de la facture (y'a tout : le détail, la date limite, ...). Il ne vous reste plus qu'à vous rendre dans un combini, sachant qu'il y en a partout et qu'ils ne ferment que tard dans la nuit (voire pas du tout), ça peut se faire à tout heure de la journée, mais le soir après être rentré tard du boulot. Vous remettez votre petit carton à l'employé ainsi que le montant du paiement. Après vous avoir rendu la monnaie, il vous demande d'attendre (au cas où vous auriez eu envie de partir tout de suite), tamponne deux fois avec l'inkan du magasin et découpe la partie du carton avec le reçu pour vous la remettre. C'est rapide, ultra-simple (même pas la peine de comprendre un mot de japonais), efficace... tout l'opposé des banques locales en gros. Ça serait bien pratique d'avoir l'équivalent en France (sauf qu'il faudrait déjà les combini).

Dans les magasins, la procédure de paiement et remise de la monnaie (おつり, otsuri) est toujours la même, que ça soit dans un supermarché, un grand magasin ou un restaurant où l'échange se fait sans comptoir. Le vendeur/caissier/autre attend bien sagement que vous ayez fini de fouiller dans votre porte-monnaie avant de prendre l'argent que vous avez déposé. Puis il vous dit/rappelle la somme que vous venez de donner (~円から, ~ en kara), vous annonce combien il doit vous rendre (~円お返しです, ~ en okaeshi desu), recompte devant vous les éventuels billets qu'il a à vous rendre avant de terminer par les pièces.

La première fois, pour retirer de l'argent de son compte japonais via un automate, c'est pas trivial. Heureusement si on connaît au moins les kanji 出 et 入 (ultra courants) utilisés pour dire déposer et retirer, on arrive à trouver le bouton correspondant. Sur l'écran (tactile) d'accueil il y a tout un tas d'autres boutons dont je ne connais pas la signification. En pianotant au feeling et en regardant comment réagissait la machine, j'ai tout de même réussi à faire mettre à jour mon livret bancaire (avec les différentes opérations effectuées sur le compte) ; il faut l'insérer dans le bon sens, à la bonne page... tout un programme. Certains distributeurs permettent de choisir combien de chaque type de billet on veut, c'est pas très utile au Japon mais c'est appréciable quand même. Bien entendu, tout au long de ses démarches le client est guidé par une voix ; et à la fin, en plus du remerciement vocal, on a droit à un petit dessin animé d'une guichetière bien droite qui fait une courbette. On n'est pas prêts de voir ça en France.


Je ne suis pas ultra riche, mais étant rémunéré j'ai tout de même quelques économies. Et au vu de la conjoncture économique, il vaut mieux que je dépense ça au Japon qu'en France. Reste plus qu'à voir quoi acheter...

dimanche 22 juin 2008

天気の物語 ~ saison 5

Il y a une semaine (et avec un peu de retard) a débuté au Japon la cinquième saison de 天気の物語 (Tenki no Monogatari) : 雨季 (uki). Vous connaissez sûrement cette série réadaptée partout dans le monde, qui repasse chaque année. Toutefois, seuls certains pays (notamment en Asie de l'est et du sud-ouest) ont droit à cette saison bonus qui chronologiquement débute après la première, 春 (haru), et se termine à cheval sur la deuxième, 夏 (natsu). La localisation fait que des variantes existent suivant les pays : l'intensité de l'action n'est pas la même, certains personnages n'ont pas exactement les mêmes rôles, etc. Je vous parlerai bien entendu de la version japonaise : 梅雨 (baiu/tsuyu).
Tout de suite, un synopsis des premiers épisodes.

Prologue : rappels sur la saison 1
Dans une ambiance tendre et chaleureuse, les cerisiers alors fleurissants ont perdu leurs pétales. Les protagonistes mènent une vie paisible, entretenue par une nature clémente et généreuse. Les corbeaux ont progressivement laissé place aux insectes, c'est le temps où pleurent chantent les cigales.
Il fait bon vivre, mais cette quiétude ne saurait durer...


Épisode 1 : 厚い~ (atsui ne...) ~ Fait chauuud...
Le délégué à la température 暖かい (atatakai, doux/chaud quand c'est agréable) a laissé sa place à son remplaçant, 厚い (atsui, chaud quand c'est pas bien). Depuis, rien ne va plus : le baromètre monte, le soleil lance ses premières attaques sur les étrangers à la peau sensible.
Les transports en communs et lieux public mettent en marche leurs équipements de contre-attaque : ventilateurs, climatisation, éventails... Les publicités de エアコン (air-con(ditioner)) font leur apparition... Bien décidé à lutter contre les agissements de 厚い, un mouvement de résistance s'installe...

Épisode 2 : 雨が降る (ame ga furu) ~ La pluie tombe
Un personnage à première vue docile fait son apparition: 雨 (ame, pluie). Pour être exact, ça n'est pas sa première intervention, mais une mutation soudaine l'a transformé en une créature bien plus féroce. Elle déverse toute sa rage sur les habitants, déchaînant l'élément des eaux. Ses attaques répétées voire continues (s'étalant sur plusieurs jours) varient en intensité mais peuvent être d'une grande violence.
Face à ce nouveau concurrent, 厚い perd un peu de sa puissance : ces deux prédateurs ne font pas bon ménage... pour l'instant.

Épisode 3 : 傘 (kasa) ~ Parapluie
Bien qu'elle n'ait aucun moyen de repousser ce nouvel assaillant, la population sort son principal moyen de défense : le parapluie. Le modèle le plus courant est celui disponible dans les combini centres de ravitaillement et d'armement. Tout le monde a le sien et l'utilise, même à vélo bien entendu. Quand on n'en a pas c'est qu'on est inconscient, bizarre, ou les deux. Dès qu'on sort d'un refuge ou autre abri souterrain on déploie son bouclier, et dès qu'on rentre on le replie. Malheur à l'imprudent qui l'aura oublié : il ne ressemblera plus à grand chose une fois arrivé à destination. Mieux vaut prévenir que guérir : certains marchent le parapluie en main, même quand il ne pleut pas.
Il est très courant de laisser son parapluie à l'entrée des établissements à l'emplacement prévu à cet effet (personne n'ira le voler). Certains établissements (notamment ceux accueillant beaucoup de monde) proposent des étuis à parapluie, en gros des sacs plastiques longs et fins, ceci afin d'éviter de répandre de l'eau partout. Parfois il y a même une gentille demoiselle qui est là rien que pour vous aider à mettre votre parapluie dans le sac et une autre qui nettoie le sol dès que quelqu'un passe (c'est ça aussi le Japon).
Quand il ne pleut pas Les femmes utilisent également leur parapluie (ou une ombrelle) pour se protéger du soleil, faisant ainsi d'une pierre deux coups.

Épisode 4 : 風来たぁぁ!! (kaze kitaaa!!) ~ Le vent est arrivé !
Dans ce épisode, la dernière menace entre en scène. Venue tout droit de la mer, le vent souffle fort à Fukuoka. Ça n'a rien d'inhabituel et c'est constant tout au long de l'année, mais suivant la période il est plus ou moins dangereux. Quand il souffle un peu violemment, c'est une arme très efficace contre les parapluies dont la maniabilité se voit fortement réduite. Dans le pire des cas, ceux-ci se retrouvent hors d'usage (plus ou moins rapidement suivant la qualité), et parfois laissés agonisants sur le bord du trottoir.


Épisode 5 : 合体だ!湿度100% (gattai da! shitsudo 100%) ~ Fusion ! humidité 100%
Afin d'éradiquer la résistance des habitants, les trois ennemis ont décidé de se rassembler et d'unir leurs forces. La tension monte, on pressent que le pire est à venir... La pluie se réchauffe et atteint progressivement la température ambiante, si bien qu'elle ne rafraîchit plus. Qu'il pleuve ou pas l'air se charge d'humidité, et pas qu'un peu. Pour se faire une idée : aujourd'hui, 43% à Paris contre 94% à Fukuoka. Le parapluie qui avait déjà bien du mal à protéger les jambes de la pluie (c'est long des jambes) ne peut rien contre cette espèce de pluie là, de l'eau qui vient de nulle part... ou plutôt de partout à la fois (de la pluie sans nuages dans le ciel, c'est possible).
Le vent frais en été c'est bien, mais quand il est chaud c'est autre chose. C'est comme le vent froid en hiver mais inversé : on a encore plus chaud. Inutile d'ouvrir la fenêtre parce que vous étouffez chez vous, c'est bon au début de la saison mais faut vite oublier : le courant d'air (quand il y en a) ne va pas aider. Si certains de vous se demandaient pourquoi dans les épisodes précédents la population n'utilisait pas d'autres moyens de protection contre la pluie telle que l'imperméable, vu la chaleur vous pouvez oublier (le Japon a peut-être la réputation d'avoir un fort taux de suicide, mais quand même).
Tous ces facteurs cumulés font que quand on sort (par exemple du train bien ventilé, mais aux vitres couvertes de buées), on est très vite moite et on goutte de partout. Ça n'est pas (que) de la transpiration mais surtout l'humidité ambiante. Afin de s'essuyer le visage et de rester à peu près sec, beaucoup de Japonais suivent un des conseils importants donné par H2G2 et s'équipent d'une serviette, une face towel (par contre pour le babel-fish, faudra repasser).


次回予告 (jikaiyokoku) ~ prochain épisode
厚い et de 雨 ne sont pas encore au maximum de leur puissance et sont encore supportables. À venir : des torrents d'eaux qui peuvent être impressionants, une chaleur vraiment insoutenable, ... Jusqu'où cela ira-t-il ? (Suspense... ou pas.)
La saison se termine à la fin du mois (dans certains régions, elle est raccourcie et les épisodes les plus durs sont retirés). Après, on enchaîne sur l'été, plus sec mais plus chaud. À suivre donc...


L'avis du public sur cette saison supplémentaire ? Malgré un scénario un peu original, elle ne présente pas d'intérêt particulier. Beaucoup de passages lourds et une ambiance oppressante la rende pénible à suivre. La première et surtout la troisième saison (春, haru, printemps et 秋, aki, automne) sont bien plus agréables et sont de loin les meilleures.

lundi 16 juin 2008

Musique

J'ai déjà eu l'occasion d'évoquer quelques éléments de la musique japonaise dans les sujets précédents, cette fois-ci c'est le sujet du jour. Ne connaissant rien à la musique japonaise traditionnelle (passés les taiko et l'enka non contemporain), je n'en parlerai pas. Je me limiterai à ce qu'on peut entendre actuellement, en me basant sur ma vie au Japon, mes nombreuses heures passées sur StepMania, ce que j'ai appris via Internet et ma culture personnelle en général (afin de vous mettre quelques liens).

Comme partout, la musique (dans la langue : 音楽, ongaku, formé de son et de agréable/plaisant) prend une place importante dans la société japonaise, notamment chez les jeunes. Le Japon n'a évidemment pas la même culture musicale que l'Europe (son occidentalisation n'a commencé qu'à partir de la fin du XIXe siècle). Le retard a bien sûr été comblé depuis et les Japonais ont maintenant accès à l'ensemble des grands classiques occidentaux (plus ou moins récents). Ils ont également des artistes représentant les différents styles de musique existants, etc. Le but étant de présenter la musique japonaise, je traiterai ce qui la différencie des autres.


Jeu

Avant de commencer, un petit jeu : saurez-vous associer chaque musique au lieu où je l'ai entendue ?
Les réponses sont disponibles à la fin de l'article.

Les musiques (un peu de tout : y'a du connu... ou pas, du japonais... ou pas).

  1. オー・ツー (O2), qui sert de générique à un anime à succès.
  2. Divers tubes américains célèbres des années 80.
  3. Le thème d'Indiana Jones.
  4. Les Morning Musume (morceau pris au pif).
  5. Remix non rock de 世界はそれを愛と呼ぶんだぜ.
  6. 海雪 (Mer de neige) par Jero, le rappeur américain.
  7. Un remix techno de la célèbre Ievan Polkka.
  8. Une version instrumentale de Eyes on Me tirée du jeu Final Fantasy VIII.
  9. Une version instrumentale de The Sounds of Silence.


Les lieux (chacun peut servir plusieurs fois, histoire de rendre ça plus intéressant).
  • Mandarake, un magasin consacré aux manga, anime et jeux-vidéo.
  • Ce restaurant, dont le thème est la nostalgie (indice).
  • Hallo Day, le supermarché où je vais faire mes courses.
  • Le restaurant Hamakatsu, un peu plus classe que la moyenne (et plus de personnes âgées aussi).
  • Une station de métro.
  • Un autre restaurant donc je n'ai pas parlé.
  • Une salle d'arcade de Kashii.



Enka, J-pop, musique étrangère

L'enka (演歌) est un style musical que j'avais rapidement évoqué. Le terme est également assez vague, et peut désigner des styles un peu différents. C'est une musique populaire, plutôt ancienne (début du XXe siècle) et surtout plus douce. En gros ce sont les lentes chansons romantiques qui parlent d'amour, de cerisiers en fleur, etc. Chanter de l'enka en kimono c'est évidemment plus mieux.

Le terme J-pop (japanese pop) désigne la musique japonaise populaire. C'est un terme très général et on y case l'essentiel de la musique moderne qui bouge un peu, notamment le J-rock (japanese rock, qui n'avait pas deviné ?). De ce fait, c'est aussi le style de musique qu'on entend le plus. Pour la petite histoire, les termes J-Rock, J-Pop, J-Music et Visual Kei (un autre dérivé japonais) sont depuis quelques mois des marques déposées en France (du grand n'importe quoi).
Je n'ai pas de morceau particulier à vous donner, le plus simple c'est de faire une recherche et de piocher dans ce qui sort, ça donnera un bon aperçu. Pour ce qui est plus spécial, j'en parlerai plus loin, avec des extraits adaptés (attention aux oreilles).

Contrairement à la France qui consomme beaucoup de musique américaine (ou tout du moins anglophone), le Japon se satisfait beaucoup plus de ses productions locales. Je ne dis pas qu'ils ne n'écoutent que de la musique japonaise, mais les proportions sont très différentes de ce qu'on a en France. On entend vraiment très peu de musique non japonaise (au moins ils n'ont pas à imposer des quotas). En plus des artistes américains, les jeunes écoutent également de la K-pop (korean pop, la Corée n'est pas loin de chez eux).
Pour ce qui est de la chanson française, c'est le néant, à part quelques anciens classiques (comme Edith Piaf) ou quelques rares chansons compatibles avec les goûts japonais (en plus comme c'est en français c'est kakkoii, cool/classe/stylé). Il y a aussi quelques groupes japonais qui s'essaient à de la J-pop en français. Rigolez pas, les paroles sont pas si ridicules que ça et elle a plutôt une bonne prononciation. On est loin de ce genre de désastre (admirez les sous-titres de qualité)... la France se débrouille mieux (ou pas).


Popularité musicale

En France on a droit à de sublimes émissions telles que la Star'Ac qui déterminent qui sera la nouvelle star dans les cris et les larmes (ou les grincements de dents, au choix). Au Japon ils ont évidemment des émissions musicales, elles ont parfois aussi pour objectif de faire le tri parmi des artistes, mais le plus souvent c'est juste pour chanter. Vous avez dû le remarquer dans la vidéo de Poupée de cire, poupée de son : il y a les paroles qui défilent, à la manière d'un karaoke. Ça c'est parce que les Japonais aiment bien chanter. Ils sont d'ailleurs de grands adeptes du karaoke (カラオケ) que j'aurai l'occasion de détailler une autre fois. Et s'ils peuvent chanter devant la télé, il le font.

Au Japon, on ne parle pas vraiment de stars mais surtout d'idoles (アイドル), le terme étant essentiellement utilisé pour les artistes féminins. (Remarque au passage : le terme d'idole n'est pas limité à la chanson, mais dans notre cas on se limitera à ça.) La particularité japonaise c'est le caractère très éphémère de la carrière d'une idole. Toutes connaissent une période de gloire pendant laquelle la popularité est au max ; mais tout évolue très vite et ça ne peut durer que quelques mois. Certaines parviennent à avoir du succès sur la durée, mais c'est plutôt rare (surtout comparé au nombre d'idoles qui sombrent dans l'oubli).
Ce système fait qu'à peu près n'importe qui est susceptible de devenir une idole, même des filles très jeunes : une demoiselle mignonne (c'est très important d'être kawaii) se fait remarquer alors qu'elle chante avec un copain guitariste près d'une bouche de métro (j'en ai vu à Tenjin), et hop c'est parti : télé, concerts, défilés en maillot de bain, interviews... l'idole est adulée par des tas de fans qui pourront tout savoir d'elle : date de naissance, taille, mensurations et groupe sanguin (je n'ai toujours pas compris l'intérêt porté au groupe sanguin) et la voir régulièrement à la télé.

Le phénomène ne concerne pas tous les artistes non plus. Certains groupes célèbres dépassent la durée de vie de quelques années à laquelle sont limitées la plupart des idoles. Parfois c'est un peu plus tordu, comme dans le cas des Morning Musume (モーニング娘), un groupe de filles dont les membres changent régulièrement (parfois pour suivre une carrière de leur côté).
Si on fait une recherche sur Youtube à japanese idol ou à アイドル on ne tombe pas sur des idoles en train de chanter... En prenant des noms au pif, ça marche mieux, y'a de quoi se faire plaisir peur.


Musique et jeux-vidéos

Beaucoup de grands firmes du jeu-vidéo (surtout jeux console) sont japonaises. Il va sans dire que la musique est un élément important d'un jeu, voire crucial pour certains. Passé le stade des premières générations de consoles, quand les évolutions technologiques ont permis d'atteindre une qualité audio satisfaisante, des bandes originales de jeux-vidéos ont commencées à être commercialisées (à la manière des bandes originales de films).
Avec le développement des jeux-vidéo, les japonais ne sont évidemment plus les seuls à faire ça, mais ils avaient déjà commencé eux. Des concerts de musiques de jeux organisés par de grands orchestres ont aussi lieu plusieurs fois par an (un peu partout dans le monde).
Parmi les grands noms ont peut citer Nobuo Uematsu (compositeur pour la série des Final Fantasy) ou encore Koji Kodi (à l'origine des musiques de Super Mario et The Legend of Zelda, entre autres).

Comme j'en avais déjà parlé, les Japonais sont à l'origine de nombreux jeux musicaux avec notamment la série Bemani de Konami. Platine DJ, danse avec les pieds, danse avec les bras, guitare, batterie, chant, taiko, ... tout y passe. Ces jeux dit de rythme consistent principalement à jouer (de différentes manières) des notes prédéfinies en rythme avec une musique qui passe en fond. Les jeux de rythme s'exportent plutôt bien en Europe et aux États-Unis, mais au Japon on va plus loin...

Un jeu qui marche très fort au Japon : Vocaloid2. La recette est simple : la voix d'une actrice/chanteuse/autre japonaise est enregistrée et samplée de manière à avoir tous les sons vocaux possibles. Le joueur n'a plus qu'à assembler les morceaux en ajustant quelques paramètres (longueur de la note, variations d'intonation, ...) et ça donne des trucs comme ça. Sur celle-ci le résultat n'est vraiment pas génial, Poupée de cire, poupée de son là c'est un peu mieux. En fait, la voix est surtout adaptée à la J-pop (ça a été fait pour ça) et plus particulièrement celle qu'on peut entendre dans les dessins animés japonais, les anime (genre ça). Plusieurs opus (avec des voix différentes) sont sortis, et le personnage de Hatsune Miku (初音ミク) issu du jeu s'est déjà taillé une bonne place chez les otaku japonais.

Un autre jeu (encore un, on va se demander où je vais trouver tout ça), 100% japonais, sorti sur arcade puis sur console : THE iDOLM@STER. Comme le titre le suggère (ou pas), le joueur incarne un producteur chargé de la carrière d'une idole qu'il aura au préalable choisie parmi une liste de modèles disponibles et nommée bien entendu. Une fois entraînée (mini-jeux), habillée (la garde-robe fait office de collection) et équipée de divers accessoires(cadeaux des fans, ...), l'idole peut monter sur scène pour sa prestation qui déterminera si oui ou non elle gagnera en popularité.


Le reste, les trucs qui font le plus peur

La J-pop alimente les jeux-vidéos mais également, comme on peut facilement l'envisager, tout ce qui est anime. Il faut savoir qu'un anime commence (opening) et finit (ending) quasi systématiquement par un générique en musique.
Si vous pensiez qu'on ne pouvait pas faire pire que les chanteuses telles qu'Alizée ou Priscilla qu'on a en France et/ou que je vous avais montré le pire... bin non, j'ai dégotté pire. Il ne faut pas oublier les jeux japonais qu'on ne verra jamais chez nous en raison d'un fossé culturel trop important avec ce genre de truc (comment la chanteuse fait pour garder sa voix ? même avec du post-traitement ça y va fort).
Il y a aussi tout ce qui est musique dôjin, ou y'a un peu de tout : de l'orchestral, des chansons normales ou d'un autre espace-temps). En cherchant un jeu, j'ai eu l'occasion d'aller dans un magasin spécialisé, j'ai été surpris de voir que les albums de Touhou (pour ceux qui voient ce que c'est) remplissaient une bonne moitié des étalages, dont une bonne partie avec des albums officiels.

On va finir sur un (long) medley qui, ne serait-ce que par la performance technique qu'il n'est pas donné à tous de pouvoir apprécier, donne un bon aperçu de ce dont sont capables les Japonais. (Je vous rassure tout de même : comme à la télé, on montre surtout les cas particuliers, c'est loin de concerner la majorité.)


Réponses du jeu

Rapidement, parce qu'il faut que j'aille au dodo. Heureusement, il n'y a pas d'explications à donner, même si les résultats surprendront peut-être certains.
  1. オー・ツー : salle d'arcade.
  2. Divers tubes américains célèbres des années 80 : le restaurant nostalgie.
  3. Indiana Jones : au supermarché.
  4. Les Morning Musume : le restaurant dont je n'avais pas parlé.
  5. Remix de 世界はそれを愛と呼ぶんだぜ : au supermarché.
  6. Le pseudo-enka : salle d'arcade.
  7. Remix de Ievan Polkka (aka. Loituma) : Mandarake.
  8. Eyes on Me (FF8) : Hamakatsu, le restaurant un peu plus classe.
  9. The Sounds of Silence.



Pfiou, c'était long... J'ai bien mérité mon dodo, histoire de me reposer le cerveau, les yeux et les oreilles (c'est dur à tous les niveaux de faire des recherches).

vendredi 13 juin 2008

Personnages populaires

Dans la rue, les transports en commun ou les magasins, on croise régulièrement les mêmes personnages de fiction qui ont une certaine popularité auprès du public japonais. Ceux-ci sont notamment dérivés en toutes sortes d'accessoires (souvent décoratifs). Je ne ferai pas une approche exhaustive du sujet (je n'ai pas les informations nécessaires) mais me contenterai de dresser une liste des quelques personnages que j'ai l'occasion de voir couramment (et qui peut ne pas être représentative de la popularité réelle).


Contexte et terme

Avant de commencer à parler des personnages proprement dit il convient de dresser un peu le cadre. Les Japonais (enfin surtout les Japonaises) aiment beaucoup accrocher des tas de trucs à leurs affaires et sont très fans de peluches (grandes ou petites) ou autres accessoires divers (ne me dites pas qu'en France c'est pareil... ça ne l'est sûrement pas autant). Par exemple, les filles aime bien attacher des straps (comprendre : des babioles qui pendouillent) à leur téléphone portable (rien de très spécial), avec parfois des exagérations comme par exemple des peluches deux à trois fois plus grosses que l'appareil lui-même. Il m'est arrivé de voir des trucs assez extravagants comme un gros nœud rose vif de 25cm de large accroché à un sac : faute de pouvoir choisir leur tenue vestimentaire, les élèves soumises à l'uniforme scolaire personnalisent.

Si dans un magasin vous passez à côté d'un groupe de filles agglutinées autour de petites babioles dans un environnement où prédomine le rose, vous avez toutes les chances d'entendre un « Kawaiiiiii~ ! ». L'adjectif kawaii (可愛い) signifie mignon et est un mot important au Japon (comme je le disais dès mon premier article, on voit pas beaucoup de petits dessins mignons, etc.). Il y aurait vraiment beaucoup à dire sur le sujet (partiellement abordé ici), beaucoup de liens à mettre, etc. mais ça n'est pas l'objet de l'article. Retenons surtout que les Japonais ont tendance à abuser du terme et que chez eux le kawaii n'a pas le caractère gamin voire ridicule qu'il peut avoir chez nous, c'est même un argument de vente. Ne vous fiez donc pas trop aux apparences : un truc mignon n'est pas forcément destiné aux enfants ou accessible à n'importe qui.


Personnages Disney

Disney est également largement connu en Europe (inutile de vous les présenter) mais j'ai dès les premiers jours qui ont suivi mon arrivée à Fukuoka, j'ai constaté (dans la rue et surtout les magasins) que les Japonais ont tout plein d'accessoires à l'effigie de stars de la marque. Attention cependant, pas tous les personnages Disney : sont concernés ceux présentant un potentiel kawaii suffisant. Parmi les vedettes on trouve Minnie et Mickey, Winnie l'Ourson, Stitch (je comprends moins le succès pour cette bestiole mais on la voit souvent). Pas question de voir Dingo par contre : il est plus kowai (effrayant) que kawaii.


Hello Kitty

Avec ses moustaches et son nœud, Hello Kitty (ハローキティ) est un personnage très bien placé sur l'échelle du kawaii. On le voit aussi en Europe, et il a évidemment un gros succès dans son pays d'origine : le Japon. On le voit un peu partout, sur toutes sortes d'articles, et pas juste des petits accessoires à accrocher. Admirez donc ce magnifique ordinateur portable NEC LaVie G et ses accessoires (aux États-Unis ils préfèrent les HK47). Le mois dernier, le personnage a même été nommée ambassadrice du tourisme en Chine et à Honk-Kong par un ministre tout sourire.


AnPanMan

Ce héros de série pour enfants se voit également un peu partout mais est tout de même moins répandu (car destiné aux enfants). Avec sa tête ronde assortie de trois boules rouges, il se reconnaît vite fait. Les personnes attentives se rappelleront que an désigne de la pâte de haricot rouge, pan du pain et donc que AnPanMan (アンパンマン) est l'homme pain fourré à la pâte de haricot-rouge. Il a aussi un paquet de copains (pain melon, pain brioché, pain au curry, ...).


Doraemon

Le manga dont est il provient n'ayant été exporté que très tardivement en Europe et aux États-Unis, Doraemon (ドラえもん) n'est pas très connu chez nous. Au Japon en revanche il est non seulement vraiment très connu mais également très populaire (un des Japonais avec qui j'ai l'occasion me disait que c'était son personnage préféré). Comme pour les autres personnages, on voit de nombreux portes-clefs ou autres. Le costume dont j'ignorais ce que c'était, c'était un costume Doraemon justement (comme pour le Pikachu : combinaison intégrale).
Devançant Hello Kitty de quelques mois, Doraemon a également été nommé ambassadeur du Japon.


Gundam

Pour terminer, plus qu'un personnage c'est un ensemble de personnage, de robots pour être précis. Gundam (ガンダム) est une licence japonaise de mechas (robots humanoïdes, comme Goldorak, plus connu en France). En près de 30 ans d'existence, un nombre incroyable de manga, anime, jeux et autres produits sont sortis, et ça continue toujours aussi fort. Pour la petite anecdote, j'ai un collègue de travail, un cravateux proche de la retraite, qui suit toujours activement les séries télévisées (comme quoi, y'a pas d'âge pour ça). Vu qu'il y a une quantité impressionnante de personnages, je vous laisse faire une recherche pour des images. Contrairement aux personnages précédents, là on n'est plus dans le kawaii et dans les straps pour portables mais dans un univers pour garçons. Typiquement, dans les magasins on trouve souvent des modèles de Mobile Suits (les robots humanoïdes). Dans la grande surface à côté de chez moi ça remplit plusieurs rayons, quasiment autant que les CD de musique.



Comme d'habitude, j'ai mis plus de temps que prévu pour écrire l'article. 2h30 passées, ça me fait une excuse pour ne pas trouver de conclusion (ou pas).

dimanche 8 juin 2008

2008年6月7日(土)

Au programme : un mélange des divers petits trucs qui ont eu lieu hier, samedi 7 juin 2008. Rien de sensationnel, assez pour écrire deux trois trucs.

Le premier événement dont je n'ai pris connaissance que quand il a commencé, à savoir le matin aux alentours de 9h, c'était qu'il y avait une fête dans le lycée voisin à la résidence. D'habitude il y a toujours du bruit (entraînements sur le terrain de sport, répétition de l'orchestre, ...) mais cette fois-ci c'était pas pareil. Pas le même genre de bruit, l'entrée avait été rapidement décorée et il y avait un bon nombre d'élèves et d'extérieurs. Il s'agissait à coup sûr du gakuensai (学園祭, festival scolaire) (annuel) de l'établissement.
Parmi le public : de la famille (enfin je suppose) mais aussi des élèves d'autres établissements (pas le même uniforme). Ça faisait plus de monde que d'habitude dans les petites rues voisines de Kashii. L'événement s'est arrêté assez tôt (ça a l'air d'être une habitude au Japon) puisqu'à 16h l'accès était fermé et les élèves commençaient à ranger. C'était animé mais pas tant que ça. J'ai une vue sur une facade du bâtiment et on ne voyait rien de bien spécial dans les salles. Voici une photo de l'entrée (prise incognito depuis une terrasse de la résidence...), on constate qu'il n'y a rien à voir.



Le deuxième événement c'était un matsuri (祭り, festival/fête) au sanctuaire de Kashii. J'avais eu l'information je ne sais plus où, je ne sais plus quand. Je passe donc pour jeter un œil dans la matinée. En réalité il n'y avait pas grand chose. Quelques stands avec de quoi manger ou boire, un avec des ballons surprise et une scène où se succédaient divers artistes, le tout agrémenté de quelques lampions... c'était vraiment petit.L'ensemble était installé dans le petit parc entre l'entrée du temple proprement dit et la route. Aucun événement dans le temple proprement dit, on en fait très vite le tour.
Le festival se déroulant sur deux jours (samedi et dimanche) j'y suis retourné aujourd'hui mais il n'y avait pas plus de choses. Il y avait un stand où ils préparait du chikara-machin (je ne connaissais pas le deuxième kanji, mais chikara signifie force/pouvoir). C'était de la pâte de riz qui était écrasée et malaxée en direct. C'était servi avec une sauce (dont je ne suis pas très fan), ça donnait un truc très quelconque.

Le truc qui pouvait faire qu'on reste un peu était la scène, très similaire à ce qu'on pouvait voir au dontaku, avec des pauses assez longues donc je ne suis pas resté très longtemps. J'ai eu l'occasion de voir l'orchestre d'une école. La photo est prise de biais pour qu'on puisse voir tous les participants, y compris l'élève à la batterie et une partie des pom-pom girls pseudo-danseuses au dynamisme faiblard. On notera tout de même deux choses : premièrement la très forte majorité de filles (plus de 90%) et l'uniforme du type pour lequel je n'avais pas de photo dans le précédent article
J'en profite pour signaler que ledit article qui comportait un nombre de erreurs/lapsus/oublis importants (état de fatigue avancé) qui le rendaient partiellement illisible a subi une phase de strification. Si ça se reproduit, je vous rappelle que j'accepte les mails d'insulte et que je suis ouvert à toute remarque ou rapport d'erreur.




Le deuxième truc que j'ai eu l'occasion de voir, c'était des danses de femmes en kimono avec accessoires divers. On ne se rend pas bien compte de ce que ça peut donner avec des photos, donc aujourd'hui vous aurez droit à une vidéo d'une vingtaine de secondes de la performance de deux japonaises (avec même un lancer d'éventail). Ça ne sont pas des groupes professionels donc ça reste simple et parfois un peu bancal.
Pour le son, imaginez de l'enka (演歌)... Sur Youtube on a du mal à trouver des morceaux d'enka normal de qualité correcte, et en cherchant dans la langue c'est pas mieux puisqu'on tombe sur de l'enka chanté par un Noir américain au look de rappeur qui cartonne au Japon ou de la J-Pop remixée soit-disant version enka pour un jeu-vidéo qui cartonne aussi au Japon. Heureusement, il y a tout de même un ou deux trucs décents.

Vidéo de la danse (5,85 Mo)


Pour la soirée, on avait prévu d'aller à Tenjin manger des sushis. Avant de commencer, quelques informations d'ordre général... Un sushi (寿司 ou 鮨 ou 鮓) est un plat à base de riz accompagné (en général) de poisson cru et trempé dans de la sauce soja avant d'être dégusté. N'allez pas demander à un Japonais que dans son pays on mange des sushis tous les jours ou même souvent. On vous a déjà demandé si en France on mangeait tous les jours ou même souvent avec plusieurs séries de fourchettes, couteaux et cuillères ? Moi oui. Bah c'est la même chose pour eux avec les sushis. Il s'agit d'un plat de luxe et dans les restaurants proposant du poisson de grande qualité, les prix peuvent dépasser les 1500 yens (10 €) l'unité.

Heureusement, tous les restaurants qui proposent des sushis ne sont pas aussi hors de prix. Pour les bourses modestes il y a les kaitenzushi (回転寿司) : des assiettes avec des sushis défilent sur un tapis roulant et on pioche une assiette qui nous intéresse. (Je vous laisse faire une recherche) pour des photos.) Le prix d'une assiette dépend de son motif et de sa couleur. S'il n'y a pas ce qu'on veut qui passe (notamment pour les sushis chers) on peut aussi demander au cuisinier qui se tient au centre du du tapis roulant. Pour aller avec ça, on a aussi droit à du thé, naturellement. Avec ses baguettes, on trempe les sushis dans la sauce soja, en essayant que le riz reste avec le poisson (ce qui n'est pas toujours facile). Dans les restaurants plus chics on mange avec ses doigts (ce qui est plus simple pour tremper le bon côté du sushi).

C'était la première fois que je goûtais des sushis, et globalement je trouve ça bon. Je précise globalement parce qu'il en existe pas mal de types, plus ou moins bon. Les sushis ne sont pas toujours fait avec du poisson cru : poisson cru, légumes, poisson et légume, sous forme de maki (en rouleau, entouré d'algue séchée ou nori), viande, ... Pour que le riz avec ce qui va avec il y a plusieurs solutions : un ruban de nori, envelopper le riz de manière intelligente ou ajouter du wasabi qui fait office de colle. On est resté sur des assiettes abordables et les plus chères ne sont pas forcément les meilleures. Quelques exemples :

  • maguro : un classique, simple mais efficace ;
  • saumon : pareil, c'est toujours bon (même cru) ;
  • unagi : de l'anguille à ne pas tremper dans la sauce soja, ça fond dans la bouche et c'est vraiment bien ;
  • un truc blanc dont je ne connais pas le nom : c'était dur (pas fondant du tout) du coup j'ai moins aimé (les Japonais préfèrent paraît-il) ;
  • un truc avec des tentacules : y'avait beaucoup de wasabi, ça fait peur à certains Européens mais on ne sent pas les tentacules en fait, et le goût n'a rien de particulier.

Il y avait des clients qui avaient sur leur table une pile immense d'assiettes : de (très) gros mangeurs. Un sushi ça n'a l'air de rien, on a l'impression que y'a rien à manger, c'est petit... mais costaud. À raison de deux sushis par assiettes, avec quatre ou cinq assiettes on a déjà de quoi être bien calé. Ce qui fait que pour moins de 1000 yens (6,50 €) on peut manger des sushis à sa faim.


Pas de phrase de conclusion aujourd'hui. Enfin si, juste celle-là et... euuh... histoire de mettre quelque chose : dans le titre (土) c'est pour dire la date est un samedi.

lundi 2 juin 2008

Du port de la cravate en période estivale et de l'uniforme scolaire dans sa généralité

En ce matin du 2 juin, j'ai reçu un mail (en japonais bien sûr) expliquant qu'à l'ISIT, de juin à septembre inclus, c'était la période du eco style (エコスタイル), avec la règle du no necktie (ノーネクタイ, pas de cravatte). Eco pour économique ou eco pour écologique j'en sais trop rien, l'idée étant qu'il est ridicule de continuer à porter une cravate si c'est pour mettre la clim à fond à cause de la chaleur. Durant cette période, les hommes d'affaire laisse le costume à la maison et passent à des vêtements plus légers.
Il faut dire que l'été au Japon est (très) chaud et (très) lourd, j'aurais l'occasion d'en parler plus en détail une autre fois.

Les dates du 1er juin et du 1er octobre n'ont pas été choisies de manière aléatoire. Elles font en quelque sorte partie de la culture japonaise et correspondent au passage des uniformes/costumes d'hiver (fuyu fuku) à ceux d'été (natsu fuku), et vice-versa. Après recherches, il s'avère que ces deux jours ont même un nom koromogae (衣替え, de 衣 vêtement et 替 changer).
En pratique, ça fait déjà une ou deux semaines que les élèves ont commencé à passer progressivement à l'uniforme d'été (il faut dire qu'il fait plus chaud que la moyenne à Kyûshû). Le changement n'a donc pas été soudain, même s'il semblerait que ça soit l'usage : il peut tout de même y avoir quelques dérogations à la règle, pour diverses raisons.

Pour ceux qui ne le sauraient pas, les élèves japonais se doivent de porter l'uniforme. Ceci concerne tous les collèges et lycées ainsi que les universités et écoles primaires voire maternelles ou c'est moins systématique. En général, l'uniforme inclut également le survêtement de sport (aux couleurs de l'école), parfois les chaussures ou encore le sac de cours (ce qui fait que les élèves prennent parfois un deuxième sac).
Il est plus que banal de voir des jeunes japonais en uniforme à toute heure de la journée, y compris le week-end et pendant les vacances (j'aurais tendance à dire que ça concerne surtout les filles, mais il faut dire qu'en ville on en croise plus que des garçons). Ça fait vraiment partie du paysage quotidien. Une première raison ce sont les clubs scolaires (sports, arts, mais pas seulement) qui ont lieu (entre autres ?) le week-end, et également pendant les vacances. Je suis arrivé au Japon pendant celles qui précèdent la nouvelle année scolaire, bah au début j'ai eu un doute sur le fait que ça soit vraiment les vacances, vu que je voyais pas mal d'élèves en uniforme.


Sur le chemin pour aller travailler, j'ai l'occasion de voir un bon nombre d'uniformes différents, auxquels viennent s'ajouter ceux que je vois à l'occasion d'excursions diverses. On peut les séparer en trois catégories (trois pour les filles), avec souvent le même duo fille/garçon mais parfois quelques mélanges ou particularités. Plutôt que de tout vous décrire de manière approximative, vous aurez droit à des liens vers des photos, c'est plus parlant.

On va commencer par l'uniforme le moins courant qui ne concerne que les filles et limité à un ou deux établissements (lycées pour filles je pense). Il s'agit d'une robe portée par dessus une chemise blanche. Ça peut ressembler à ça même si ceux que je vois ont des bretelles beaucoup plus courtes. Ce type est peu répandu (j'ai d'ailleurs eu du mal à trouver une photo ressemblante).

Ensuite viennent les uniformes type blazer/veste. Les filles ont droit à une jupe et à une veste. Les couleurs varient, en général dans les tons sombres (gris/noir, bleu marine), on voit parfois également du vert foncé, du beige ou de l'écossais (pour le bas uniquement). L'uniforme est agrémenté d'un ruban ou d'une courte cravate qui surmonte la poitrine. Sur cette photo, à gauche l'uniforme d'été et à droite celui d'hiver, sur celle-ci c'est marqué. Pour les garçons, un pantalon remplace la jupe et la veste est souvent très proche de celle des filles comme l'illustre cette photo. Certains doivent se farcir une cravate (les pauvres), mais c'est loin de concerner tous les établissements (même si en revanche c'est pas facile de trouver des photos).
Pour l'uniforme d'été, la veste ou le blazer est abandonné et on se contente d'une chemise (avec souvent la marque de l'école quelque part). Petite photo de groupe.

Pour finir, le duo classique : uniforme marin pour les filles et gakuran (学ラン) pour les garçons. L'uniforme marin est bien ancré (ah ah...) dans la culture japonaise, on en voit assez souvent sur des affiches, dans des pubs ou chez les personnages de fiction (ou pour des trucs plus obscures...). L'uniforme est en général sombre en été et blanc en été (comme pour le type précédent). Le foulard est parfois remplacé par un simple ruban. Quand il fait un peu froid mais qu'elles n'ont que l'uniforme d'été, certaines écolières portent un fin gilet beige (c'est très rarement une autre couleur), je ne sais pas s'il fait partie de l'uniforme mais y'a des chances.
Pour les garçons, le gakuran (y'a pas l'air d'avoir un équivalent en français) est, comme le montre, la photo (tenez, une autre) avec des boutons assez gros portant souvent la marque de l'école. En été, les élèves abandonnent cette veste et se limitent à une simple chemise plus pratique. Le pantalon est également allégé.


Quelques points supplémentaires relatifs aux demoiselles. Il arrive fréquemment que la couleur du liseré de l'uniforme marin ou du foulard/nœud diffère selon l'année d'étude (ceci concerne essentiellement les uniformes marins). Pour les garçons, il y a peut-être une différence au niveau des boutons du gakuran mais c'est pas aussi visible, comme vous pouvez l'imaginer.
Les jupes sont le plus souvent plissées et arrivent globalement au niveau des genoux. La taille pouvant varier selon l'établissement et le caractère de la propriétaire.


Si vous voulez plus d'exemples, on trouve aisément tout plein de photos d'uniformes féminins, moins facilement masculins. Sachez tout de même garder un regard critique : on tombe sur pas mal de costumes de fiction (encore du cosplay). Et si certains sont facilement identifiables pour leur exubérance, ça n'est pas toujours le cas, par exemple le premier était un faux (à défaut d'avoir trouvé mieux).