samedi 26 juillet 2008

Le retour des transports

Comment ? Mais il y avait déjà eu un article sur le sujet. Ssscrooc s'empressent de dire les deux élecs du fond. Oui mais j'ai quelques nouveaux trucs à dire depuis la dernière fois, et pas mal de généralités.
Pour les curieux, le site du métro de Fukuoka rassemble pas mal d'informations. En cliquant un peu partout vous pouvez tomber sur une description rames, ce qui est mis en œuvre pour se protéger des vilains terroristes, ... le tout avec des photos.

La dernière fois, j'avais parlé des machines pour acheter ses billets. Il existe évidemment des tarifs forfaitaires pour les habitués ou pour des occasions particulière. Il y en a même un bon paquet (en voici une petite partie), entre les pass normaux, les forfaits avec place de parking, les tickets valables pour se rendre dans la gare voisine, forfait voyage+hamburger, etc. Et il y a souvent une grosse campagne de pub quand une nouvelle carte de transport est annoncée. Personnellement j'ai une simple carte mensuelle (aperçu), bleue parce que je suis en garçon (pour les filles c'est rose bien entendu), valable de Kashii-Miyamae à Nishijin, ce qui est bien utile ça permet d'aller à Tenjin sans avoir à prendre de ticket.

Les transports sont toujours très ponctuels, ce qui est vraiment appréciable. Le personnel fait aussi tout son possible pour être agréable. Il y a le préposé aux gozaimasu en rafale dont j'avais déjà parlé, les お疲れ様です (otsukare sama desu, une formule pour remercier quelqu'un de son travail), l'employé qui attend l'arrivée de la rame avec une rampe qu'il dépliera devant la porte pour que l'handicapé en fauteuil puisse descendre sans encombre, etc.
Tiens, un truc sans rapport : dans certains trains de la JR il y a un système de sièges amovibles qui permet de passer de deux rangées de deux places à un carré de quatre face à face ; c'est tout bête mais c'est très sympa quand on est plus de deux pour pouvoir discuter, ou quand on veut juste se mettre tout seul (ou à deux). C'était l'anecdote du jour.

On le sait, les Japonais sont très rangés. J'avais déjà parlé des files devant les portillons qui se forment de manière très fluide (parfois un passager pressé s'intercale dans la file, mais toujours sans accrochage). Mais il y a aussi la manière d'attendre sur le quai (quand il y a la place pour, ça demande de l'espace). Ça m'a surpris la première fois que j'ai vu ça alors qu'il y avait pas mal de personnes qui attendaient. En général quand j'attends qu'une rame arrive je me pose sur le quai à un endroit quelconque, j'attends, et quand elle arrive je m'approche des portes. Les Japonais fonctionnent différemment : le train n'est même pas encore annoncé qu'ils attendent à l'emplacement des portes, bien alignés sur deux files (comme il se doit). Ça fait des colonnes de personnes bien longues qui donnent l'impression que le quai est plein, assez surprenant.

Il est amusant de regarder les nombreuses affiches des stations. Il y a tout d'abord les gagnants du concours de posters sur les bonnes manières dans les transports en commun (les affiches sont assez amusantes), et une autre rappelant ces bonnes manières. Dans le même ordre d'idée, à la fin de l'été sont aussi apparues des affiches (dessinées bien entendu) avec une madame fort triste derrière laquelle on distingue l'ombre d'un homme au sourire mauvais, le tout sur fond rose fushia avec marqué en gros チカンは犯罪 (chikan ha hanzai, la perversité est un crime), message à l'intention des mains baladeuses.
Il y a aussi la pub pour la sortie prochaine de la peluche ちかまる (chikamaru, la mascotte du métro de Fukuoka). Ils aiment bien ça au Japon, les mascottes ont la cote. Et quand je vois celle des pompiers de Fukuoka ça me rappelle fortement les pompiers Fabuland de mon enfance.

Dans les rames, il y a décidément trop de messages vocaux. Au début on s'amuse à comprendre ce qu'il veulent dire mais on a vite fait le tour et ça devient une rengaine un peu lassante, entre les consignes sur l'usage du téléphone portable, faire attention aux pieds du voisin, etc. Je n'avais pas d'enregistrement la dernière fois, aujourd'hui je vous propose cette vidéo du trajet Hakozaki/Kaizuka (le terminus), avec en bonus l'écran de led déjà évoqué. Pour une raison que j'ignore, il y a deux parties avec presque la même chose, vous pouvez commencer à 2:14. Ce trajet est le plus long et le message est vraiment minimal (quand ça parle de téléphone ça dure trois plombes) donc ça ne voit pas trop, mais en moyenne ça occupe une bonne partie du temps de voyage.

En plus des messages sonores, il y a les messages visuels, la pub. Ce qu'on peut dire c'est qu'il y en a un paquet (cliquez sur l'image pour des détails, vous avez aussi les liens en haut pour les autres espaces et même la grille de tarifs), parfois mêlés aux consignes diverses (attention aux portes, etc.). C'est amusant les pubs parce que ça occupe quand on essaie de les déchiffrer, ça permet d'être un peu au courant des trucs du moment (l'annonce des soldes, les derniers films, la sortie de MGS4, ...), de voir des pubs marrantes et/ou ridicules, ... Régulièrement dans le train on a droit l'intégrale, par exemple la pub rouge vif Mama Pasta partout, difficile de la rater. En ce moment c'est la série des open campus, journées porte ouvertes pour les université. Les vacances d'été on commencé la semaine dernière ; en ce milieu d'année scolaire, c'est choisir pour quelles universités on va postuler (entrée sur concours). Et il y a de tout : en plus des formations usuelles on peut par exemple voir des école comme celles destinées aux futures épouses où on apprend à faire la cuisine, s'occuper des enfants, ...


Plus le temps passe et plus je me dis que le métro est endroit vraiment très représentatif du Japon. On y retrouve tout plein d'éléments caractéristiques du pays, des habitudes des gens, des usages, etc. Autant de choses qui font que, pas de doute, je suis bien au Japon.

lundi 21 juillet 2008

Courrier

Il y a deux semaines j'ai envoyé une série de cartes postales, elles doivent toutes être arrivées à destination maintenant. Comme il faut bien que je parle de quelque chose, parlons courrier, lettres, cartes, ...

Le but n'étant pas de faire dans la longueur, je vous épargne les lapalissades du genre le Japon a un service postal pour aborder les choses plus (a)typiques. Les bureaux de poste, boîtes aux lettres et compagnie se repèrent facilement grâce au 〒, le symbole postal japonais. En plus la couleur de la poste c'est le rouge, donc ça se voit bien. Si vous êtes au Japon et que vous avez du courrier à envoyer, même si vous ne parlez pas un mot de japonais ça se passera sans problème.
Première étape, je me suis rendu dans un bureau de poste (j'ai la chance d'en avoir un petit en bas de l'immeuble où je travaille). Je suis le seul client, pas besoin d'attendre. Je me présente au guichet avec mes enveloppes (non timbrées) que je présente à l'aimable employée qui n'aura pas manqué de me saluer. Pour la forme je dis que j'en ai cinq, à destination de la France et du Royaume-Uni, mais ça n'était pas nécessaire. En France, habituellement c'est à ce moment là qu'on vous invite suggère refoule vers les automates, ou si vous avez de la chance, qu'on vous demande si vous voulez des timbres. Là, l'employée vérifie rapidement les enveloppes, tapote sur sa caisse : ça fera 550 yens (environ 3,50€). Je paye, j'ai droit à un petit papier (une offre quelconque que l'employée essaie de m'expliquer, voyant que je n'arriverai pas à comprendre, j'acquiesce poliment et je pars), terminé. On apprécie la simplicité et la rapidité du service. Notez que dans l'histoire je n'ai pas vu à quoi ressemblaient les timbres japonais...

J'avais déjà parlé du format des adresses dans le troisième article, reprenons avec un exemple complet : l'adresse à utiliser si vous voulez m'écrire.
813-0012 福岡県福岡市東区香椎駅東1丁目11番23号
Vous avez, dans l'ordre :

  • 813-0012, le code postal, information redondante qui dépend de la préfecture et de la ville ;
  • 福岡県 (Fukuoka-ken), la préfecture ;
  • 福岡市 (Fukuoka-shi), la ville (ici c'est le même nom que la préfecture, mais c'est un cas particulier) ;
  • 東区 (Higashi-ku), le quartier ;
  • 丁目 (choume), numéro de quartier-plus-petit (difficile de trouver un mot), l'idée c'est que c'est une subdivision du 区 (ku) ;
  • 番 (ban, numéro quand on compte une série), désigne le pâté de maison (séparé du reste par des rues) ;
  • 号 (gou, numéro au sein d'un groupe, oui il y a plein de manière de compter en japonais), le bâtiment dans le pâté de maisons.
Il est fréquent de ne pas utiliser de kanji pour les nombres et de les séparer juste par des tirets (c'est plus simple à écrire), d'ajouter le nom du bâtiment, celui de l'appartement, etc. (rien d'exceptionnel).
Si vous avez à envoyer un courrier au Japon, sachez que vous pouvez tout à fait écrire l'adresse en alphabet latin sans trop vous soucier de l'ordre des éléments (le système est permissif). Par exemple vous pouvez vous passer du Fukuoka-ken Fukuoka-shi et juste indiquer Fukuoka City, ça passera comme une lettre à la poste... c'est le but d'ailleurs.

Le japonais pouvant s'écrire de haut en bas et de droite à gauche, en plus des formats d'enveloppes qu'on a chez nous, les Japonais utilisent aussi des enveloppes verticales. À noter que les enveloppes n'ont rien pour fermer : pas d'autocollant ou de colle à lécher, prévoyez du ruban adhésif si vous voulez fermer. Dans les magasins on peut aussi trouver des enveloppes ornées de rubans/cordons de différentes couleurs (noir, blanc, rouge et or), le format est systématiquement vertical. Sur les modèles bas de gamme ça sera un simple dessin, mais en général vous avez des vrais rubans (comme ici) et une enveloppe qui se rapproche plus du tissu que du papier ; il peut aussi y avoir de jolis décorations, ou des plus moches (j'en ai vu des assez spéciales, blindées de rose avec une petite robe de poupée en tissu... très japonais). Ces enveloppes sont utilisées directement, soit repliées autour d'une vraie enveloppe (ça donne un truc assez épais au final).
On utilise ces enveloppes spéciales pour envoyer de l'argent (accompagné d'un petit mot) en guise de cadeau pour divers événements : mariage, naissance, funérailles, ... ; la couleur des rubans variant selon l'événement en question (il convient donc de ne pas se tromper). Je n'ai pas expérimenté la chose, mais il paraît qu'il y a des tarifs spéciaux pour ces enveloppes (certaines pouvant atteindre des poids assez importants). Détail culturo-linguistique : il serait déplacé d'envoyer une somme avec un 4 dedans (par exemple : 42000 yens), 4 (四) pouvant se lire shi qui s'écrit aussi 死 et signifie alors mort.

Pour terminer, les cartes postales. Ceux qui en ont reçu remarqueront qu'elles ne sont pas faites pour écrire l'adresse au verso. Les cartes sont achetées bien protégée dans un petit sachet plastique et vous l'envoyez dans une enveloppe. J'ai été un peu surpris par le choix proposé dans le magasin ou je suis allé en acheter. (Je précise que je n'ai pas fait 36 endroits, je n'ai donc pas une vision globale de ce qui est proposé.) Déjà, vous ne trouverez pas de petite boutique donnant sur la rue avec des séries de cartes postales pour les touristes. Ce type de carte est très difficile à trouver, pour ne pas dire inexistant. On trouve bien quelques jolies photos sans rapport avec Fukuoka mais que très très peu de clichés des lieux caractéristiques de la ville. Le style est moins excentrique/déconne que ce qu'on peut voir en France. Bizarrement les cartes pour souhaiter un bon anniversaire ou équivalent sont rares. Parmi ce que je ne m'attendais pas à trouver : des cartes de vœux en français (mais bon, le français c'est cool, ça peut se comprendre), des cartes représentant des affiches de pub françaises du début du siècle et même une carte de La guerre des boutons (mais qu'est-ce que ça fout là ?).


Bon... je crois que j'ai fait le tour, en mélangeant un peu tout... Quand je reçois du courrier à la résidence (déjà il faut repérer son nom parmi tous les kanji, quand c'est écrit en petit c'est pas toujours facile) c'est le plus souvent des trucs tout en japonais avec des formulaires très bien expliqués... mais en japonais, des tonnes de papier remplis de kanji et devant lesquels ont se sent impuissant (ça veut dire tous ces trucs là ?). J'imagine même pas le Japonais exilé en France face aux incompréhensibles papiers de l'administration française.

mercredi 16 juillet 2008

Le festival Yamakasa

Après le Dontaku d'il y a deux mois, la ville de Fukuoka a organisé comme chaque année un autre festival : le Yamakasa (山笠, aussi orthographié Yamagasa) de Hakata Gion (oui c'est encore le quartier d'Hakata qui s'y colle). L'événement s'étend sur deux semaines (du 1er au 15 juillet), les premiers jours étant surtout destinés aux préparatifs.

La première chose qu'on remarque, ce sont les grandes statues éparpillées dans Fukuoka, à Hakata et dans quelques coins très fréquentés comme Tenjin. Un plan est était disponible pour ceux qui voudraient toutes les voir (il y en a environ une douzaine). Comme on peut le voir sur la photo, c'est grand, très grand ; il y a deux côtés à voir à chaque fois, et c'est toujours à peu près le même genre de décoration : un amoncellement de créatures très colorées (surtout dorées en fait). Les emplacements de ces statues marquent les étapes des courses, le vrai événement du Yamakasa.



Comme pour le Dontaku, le Yamakasa réunit un nombre important de personnes dans les rues, aussi bien spectateurs qu'acteurs. Les participants sont là pour faire la course. Des haies sont installées sur la route et les Japonais équipées des chaussures de sport dernier cri se... ouais non, en fait c'est très différent : ils sont en équipes (des groupes de 50 personnes minimum) et doivent trimballer sur leurs épaules une charge qui pèse... très lourd (il ont l'air de souffrir).
Des petites courses s'étalent sur toute la durée du festival. Une grande répétition a eu lieu samedi à 4h de l'après-midi, permettant à chacun d'y assister en famille. Le parcours est un peu plus court que celui de la vraie course, celle qui s'est déroulée mardi (dernier jour du festival) également à 4h... mais du matin cette fois-ci (les participants sont motivés !).
Je suis juste allé à la course de samedi (avec le deuxième stagiaire, un japonais et deux coréens) mais pas à celle de mardi (j'étais pas en forme, sinon j'y serais peut-être allé... ou pas). N'étant pas allé aux deux, je ne peux pas vous donner les différences, mais à celle de samedi il n'y avait pas trop de monde (il faisait juste chaud).
Sur la photo ci-dessous, une partie d'un groupe, actuellement ils ne courent même pas mais y'en a au moins qui portent des trucs. Des explications sur leur tenue un peu plus loin...



Lors de la course, les équipes se succèdent tour à tour : les Japonais ont beau être dangereux sur les routes, ils ne vont pas faire du coude à coude sur une rue de quelques mètres de larges avec des trucs énormes sur les épaules. En fait, dans chaque groupe, il y a ceux qui triment et qui se farcissent le machin à porter, ceux qui sont sur le machin en question et qui encouragent vivement, et les autres qui gambadent autour. Comme pour le Dontaku : le principal c'est de descendre dans la rue. Les femmes ne participent pas (faut dire, c'est très select, tenue incorrecte exigée), toutefois les filles en bas âge sont acceptées (ça n'est pas réservé aux adultes).
Tous les participants portent un vêtement particulier constitué d'une veste courte nouée sur le devant, d'un pagne traditionnel et de sandales+chaussettes. La veste arbore souvent un signe caractéristique du groupe, comme le nom et numéro de quartier.
Ils sont en plus équipés d'un bout de corde pour les aider à porter leur lourde charge (même ceux qui ne portent rien du tout). Une autre tradition est d'encourager les porteurs en criant un truc genre de ho-hisse mais pour courir (l'explication est minable, je sais). Le dernier truc c'est de balancer de l'eau sur les porteurs ; des gros récipients (bleus vif, pour pas qu'on puisse les rater) sont disposés aux points clé du parcours pour que les participants équipés de seaux (plus petits, mais de même couleur) puissent se réapprovisionner en eau afin d'asperger leurs copains.
En général une bonne partie du groupe arrive un avance pour défiler un peu et attendre ceux qui suivent, puis le gros arrive avec la statue en courant, et suivi par les derniers ; certains tricheurs participants fatigués n'hésitent pas à couper pour se placer en avance sur un point plus avancé du parcours.

Pour finir et compenser l'absence de liens de cet article (pas inspiré...) et parce qu'une photo c'est trop figé, voici une vidéo du passage d'un convoi, for your eyes only (ben oui, y'a pas de son).
La vidéo (6,24 Mo)


C'était une journée sympathique, malgré la chaleur. J'ai trouvé ça moins spectaculaire que le Dontaku (plus répétitif aussi), mais ça vaut le coup d'œil. Ceci dit, l'ambiance à 4h du mat' doit être bien différente, avec le soleil qui doit tout juste commencer à pointer son nez.

vendredi 11 juillet 2008

Robosquare

Comme annoncé, un article consacré à Robosquare. Euuh... c'est quoi ce machin ? Comme le nom le suggère, malgré l'absence de t, c'est un espace consacré à la robotique et situé dans TNC TV building pas loin de là où je bosse (et où je déjeune régulièrement).
Ça n'est pas très grand, on en fait vite le tour, mais ça vaut le coup si on passe dans le coin. Vous pouvez trouver des informations sur www.robosquare.org (une version en anglais existe, mais elle est bien moins complète). Pour compléter les quelques photos qui vont suivre je vous conseille vivement la visite virtuelle qui fait bien le tour de tout ce qu'il y a (les informations sont en japonais mais vous avez l'image).


Les présentations sont faites, franchissons ensemble le portail gardés par deux robots, dont un qui doit venir de je ne sais quel manga (y'avait évidemment un Gundam, mais sur le côté et hors champ). On tombe tout d'abord sur une série de petits robots, la plupart fabriqués dans le cadre d'un tournoi de robots footballeurs humanoïdes dont quelques matchs sont diffusés sur des écrans en hauteur. Ils ne sont pas bien grands et c'est de la mécanique/électronique bien propre : rien à voir avec un certain robot patché au carton et les tripes à l'air (mais ils sont télécommandés, c'est tout de suite plus facile). Sur la droite vous pourrez remarquer une poupée robots (à grands pieds). Qu'est-ce qu'elle fait là ? J'en sais pas plus que vous...


Après ces petits robots il y a les plus gros (certains sont assez imposants) et non domestiques. La première fois que je suis allé à Robosquare il n'y avait personne et j'ai donc eu droit à des explications sur les différents engins : un ou deux robots pour aider les secours dans la recherche de survivants dans des décombres (utilisés après le 11 septembre par exemple), des robots de surveillance, et puis des plus rigolos comme モスペン君2番 (MosuPen-kun n°2). J'avais déjà évoqué les petits paquets publicitaires de pseudo-mouchoirs minuscules bouts de cellulose tout fins, bah ce robot est là pour en distribuer. En pratique il a du mal à s'acquitter de cette tache (surtout quand la pile est trop pleine), mais quand il réussit à vous tendre son généreux présent avec sa pince et détecte que vous l'avez pris vous avez droit aux remerciements d'usage accompagnés d'une jolie frimousse (oui, le visage sur l'écran s'anime).


Pour finir, il y a un bon nombre de robots domestiques commercialisés : robot aspirateur (bruyant et qui a beaucoup de mal à retourner à son emplacement de repos), les chiens robots de chez Sony qui font mumuse avec une baballe et font un semblant de danse (par contre quand ils se déplacent, c'est bancal), un robot radio en forme de cylindre et monté sur deux roues qui danse tourne dans tous les sens en rythme avec la radio qu'il diffuse (j'comprends vraiment pas l'intérêt, c'est vraiment 100% gadget : le son venant d'en bas ça doit pas être génial... même bon, d'après la vidéo c'est le bonheur ultime de se trémousser sur son parquet avec ça dans les pattes). Et puis il y a l'ami des personnes âgées dans les maisons de retraite, l'ami de la petite fille seule à l'hôpital (toujours d'après la vidéo, les acteurs avaient l'air tellement heureux...) : パロ (Paro) le phoque.
J'avais déjà vu cette créature quelques semaines auparavant, au boulot. Un après-midi on entend de drôles de sons venir d'un bureau à côté : un employé avait apporté son Paro (il travaille dans le même domaine, c'était pas pour l'accompagner mentalement). Plusieurs employés (surtout ées en fait) attirée par le bruit se sont amusés à caresser l'animal (il réagit en poussant des cris bruits de phoque... ou pas) et à commenter les quelques mouvements et fonctionnalités. La grosse bête (c'est pas tout petit comme engin) possède plusieurs capteurs sur le corps, tourne la tête quand on l'appelle (j'ai bien l'impression que la réaction est la même pour tous les sons), bouge un peu, cligne des yeux, ... c'est à peu près tout. Pour recharger ce protégé moderne de Brigitte Bardot vous avez une prise en forme de tétine à lui mettre dans la bouche (ils ont pensé à tout). Le bouton marche/arrêt est plus dur à trouver par contre, ce qui lui a vallu opération à cœur ouvert de la part d'un employé en quête du fameux interrupteur. C'est pas tout ça, mais ça devient vite pénible ses gémissements.

C'est à peu près tout. Je passe sur la mini-boutique qui permettait d'acheter quelques petits trucs (de remarquable y'avait juste un piano à queue miniature, électronique, avec des boutons à la place des touches). Des petites animations ont lieu de temps en temps mais je n'y étais pas au bon moment. C'était relativement modeste mais intéressant au moins une fois : on a sûrement tous vu ce genre de robots à la télé ou sur des vidéos vantant le produit, voir ça en vrai permet de se faire une meilleur idée de la chose... et de voir que la réalité est plus chaotique.

dimanche 6 juillet 2008

Journée d'hier

Une fois encore, récit des aventures de la veille (samedi 5 juillet), avec beaucoup de choses en vrac (transpiration, hommes presque à poil, toilettes, ... ça donne envie n'est-ce pas). Retour un jour en arrière...

Motivé par quelques trucs à faire/voir, je pars en tout début d'après-midi, direction Tenjin. Première chose : malgré un temps parfois couvert, il fait (très) chaud. Les météorologues ont annoncé le début de l'été il y a quelques jours : fini la saison des pluies (qui aura été courte et peu intense cette année), mais il fait toujours aussi humide et de plus en plus chaud.
Comme l'annonçaient de nombreuses publicités dans les transport, c'est le premier week-end de バーゲン (baagenbargain → bonnes affaires) avec des magasins qui ferment plus tard le soir pendant quelques jours pour le début des soldes d'été (oui, au Japon aussi). À la recherche de quelques articles je me balade (mais sans trop me perdre, je commence à mémoriser le dédale qu'est Tenjin) dans les magasins. Forcément, y'a du monde. Les grands magasins pour djeunz se transforment en marchés à la criée avec des vendeuses qui hurlent dans des porte-voix et des grandes banderoles tendues par-ci par-là... c'est particulier.

En attendant à un carrefour que le feu passe au vert, je remarque à ma gauche un cameraman et son coéquipier avec leur équipement, bientôt rejoints par des collègues qui arrivent en courant. Le feu étant long à passer au vert (comme toujours à Fukuoka) j'ai le temps de voir ce qui va se passer... parce que y'a sûrement un truc. En effet, quelques secondes plus tard déboule un cortège de jeunes hommes fort peu vêtus et escortés par quelques agents de police (non, pas pour cause d'exhibitionnisme, juste pour gérer la circulation).
Ça ressemble beaucoup à un 山笠 (yamakasa) dont j'avais déjà entendu parler (mais ça n'en est pas un) : des garçons vêtus d'un simple pagne (si on exclut les chaussettes) portant sur leurs épaules un de leur confrère (qui lui est plus habillé, faut dire qu'il n'a rien à porter). Plusieurs personnes accompagnent le cortège, soit en suivant, soit depuis le trottoir. Ça crie en rythme des washi/washen (j'ai pas réussi à distinguer ce que c'était). Certains portent des seaux remplis d'eau qu'ils balancent sur les porteurs (c'est qu'il fait chaud).
Ignorant le feu qui vient de passer au vert, je suis un peu le convoi qui fait une petite pose, ce qui permet de prendre quelques photos (les équipes de télévision sont toujours là et elles en profitent). Je suis abordé par un Japonais qui m'explique (surtout en anglais, mais je m'efforce de lui répondre dans sa langue) que c'est le festival des dernière année de l'université de Kyûshû. Je saisis l'occasion pour demander la date du vrai yamakasa : ça commence la semaine prochaine. Merci au guide fort sympathique.



Après ça, direction Nishijin pour une visite de Robosquare. J'y étais déjà allé un soir après le boulot (c'est juste à côté), mais je n'avais pas pu prendre de photos. C'est pas grand et on a vite fait le tour, mais y'a tout de même quelques trucs amusants. Plus de détails dans un article à venir... N'ayant pas encore déjeuné, je rentre dans un combini et achète un おにぎり (onigiri) et une brique de Kagome. Les onigiri sont des boulettes de riz de forme triangulaire, généralement accompagnées d'une feuille de nori (algue séchée) pour tenir le tout sans avoir les doigts tout collants. Pour ceux vendus en combini, le riz este totalement enveloppé, comme ça, ça tient bien. Kagome c'est une marque (parmi d'autres) de boissons multi-fruits, multi-légumes. Attention, c'est pas le multi des jus multi-vitaminés ou assimilés qu'on a en France avec 3 ou 4 produits. Non, là c'est pas le même ordre de grandeur : 18 légumes, 5 fruits (liste complète au dos de la brique), parfois plus... c'est pas un truc de p'tit joueur.

L'étape d'après ça a été de la marche, beaucoup de marche, pour aller dans la partie sud de Fukuoka. Il faisait vraiment chaud et j'avais oublié ma serviette : grave erreur... En plus arrivé sur place, y'avait pas ce pour quoi j'étais venu... information périmée sans doute. Je fais le retour en métro, parce que je suis trop fatigué pour me farcir le retour à pattes, et ça m'aurait fait rentrer à pas d'heure.
De retour à Tenjin, je constate avec satisfaction que les premiers éventails publicitaires font leur apparition. Je n'en ai pas encore parlé, mais il est courant de voir des démarcheurs distribuer des petits paquets de pseudo-mouchoirs minuscules bouts de cellulose tout fins accompagnés d'un petit carton publicitaire. Et en été comme il fait chaud, on a parfois droit à des éventails de cette forme là (pas ceux qui se replient) avec un dessin publicitaire dessus. Je dois dire que c'est très appréciable.

Pris d'un soudain d'évacuer mes déchets reinaux, je me dirige vers les toilettes de la station de Tenjin. Les toilettes publiques au Japon sont bien entretenues, contrairement à ce qu'on a en France : c'est propre, y'a du papier... et des toilettes avec jet d'eau contrôlé par des pitits boutons. J'avais pas encore eu l'occasion d'essayer ça, alors je tente l'expérience. C'était un modèle relativement simple. Y'en a des ultra sophistiqués (contrairement aux toilettes traditionnelles qui ne sont vraiment pas pratiques) : les plus modernes sont pilotés (et pas juste contrôlés) par un véritable tableau de bord force, mouvement et position du jet, possibilité d'utiliser du savon, de sécher, lunette chauffante, analyses d'urine, etc.) Ouais, ça va très loin.
Celles du métro avaient juste trois boutons principaux (les noms et logos sont les mêmes que sur la photo) plus un réglage de la force du jet et un ou deux petits boutons non testés et sans logo pour savoir de quoi il s'agit. Le premier bouton, c'est le gros rouge, celui pour arrêter le jet (il existe des modèles qui détectent quand personne n'est assis). Ensuite y'a le bouton おしり (oshiri, ça désigne votre postérieur), le jet de base. Je passe sur le 3e bouton que je n'avais pas pour passer au bouton ビデ (bide), un mot qui vient de chez nous (par l'intermédiaire de l'anglais) puisqu'il signifie bidet. Ce jet vise une partie différente : les plus perspicaces ont déjà remarqué la couleur rose du bouton ainsi que la coupe de cheveux du personnage et ont ainsi deviné à qui/quoi il peut servir.
Faut avouer, la sensation est particulière quand on ne connaît pas, et ça a au moins le mérite d'être marrant. Parmi tous ces boutons, impossible de trouver la chasse d'eau... elle devait être automatique.
Pour ceux qui veulent en savoir plus rigoler un peu, l'article Wikipédia est très complet et expose quelques particularités culturelles cocasses.

L'heure du dîner approchant étant déjà dépassée, je me mets en quête d'une boutique de ramen (j'avais envie de ça ce soir) comme on peut en voir beaucoup. Murphy oblige, c'est toujours quand on en cherche quand on a du mal à en trouver. Après ça, je suis allé profiter de mon passage à Tenjin pour taper un peu des pieds sur 4 flèches roses et bleues, histoire de dépenser le peu d'énergie qu'il me restait, avant de rentrer bien crevé.

Beaucoup de marche (pour rien) et de temps à traîner (pour rien également) mais aussi quelques expériences amusantes... je ne regrette pas.

jeudi 3 juillet 2008

À bicyclette

Ça fait longtemps que j'ai prévu d'en parler, et même si y'a pas grand chose à dire j'y vais. Cet article est bien entendu dédié à notre réac national pour qui [url=http://www.pierrequiroule.net/blog/2007/08/06/on-finira-tous-a-velo/]on finira tous à vélo[/url]. En tous cas les Japonais ça fait longtemps qu'il s'y sont mis. Vélo se dit 自転車 (jitensha) qui ressemble beaucoup à 自動車 (jidôsha) qui signifie automobile ; si on regarde les kanji : 自 = soi-même, 転 = rouler/tourner, 車 = véhicule et 動 = bouger, un vélo est donc un véhicule qu'on fait rouler soi-même alors qu'une voiture est un véhicule qui bouge tout seul (automatique).
Alors qu'on voit relativement peu de scooters ou de motos (on en entend surtout, des gougnafiers qui font pétarader leur engin y'en a aussi, malheureusement), des vélos on en croise énormément. Quelles sortes de machines ? Principalement des vélos de ville avec pneus plats, garde-boue et très souvent un porte-bagages et/ou un panier à l'avant. On voit aussi quelques petits vélos à haut guidon et petites roues. Les modèles type VTT (guidon droit et pneus crantés) sont plus rares, alors qu'en France on voit surtout de ça. Et qui roule à vélo ? Tout le monde : ça va des collégiens sur le chemin de l'école à la mamie qui va faire ses courses en passant par le salary-man de retour du bureau.

Forcément, il faut de quoi parquer tous ces vélos. Toutes les écoles, résidences, gares et autres ont leur garage à vélo dédié, mais ça ne suffit pas. Il n'est pas rare de voir des parkings sauvages s'installer à divers endroits, par exemple à la sortie des stations de métro. Parfois (j'ai entendu ça ce matin en fait) une camionnette passe en diffusant un message comme quoi la fourrière passe bientôt (sous-entendu : les gens sont vivement invités à récupérer leur véhicule).
Le Japon étant un pays ayant un des taux les plus faibles de vol/insécurité/criminalité, il n'est pas rare de voir des vélos (ou même des scooters) sans aucune protection. Parfois y'a un cadenas mais il reste sur le guidon. En tout cas vous ne verrez pas de roue attachée à un poteau sans le cadre qui va avec ou de personne emporter sa selle avec lui de peur qu'on la lui vole.
Sur la photo ci-dessous, un exemple caractéristique de parking sauvage de vélos. Le bâtiment sur la droite c'est le dôme de Fukuoka, et c'est jour de match ; donc fatalement, des masses de gens parquent leur deux-roues aux alentours. On ne voit qu'une petite partie mais il faut bien imaginer que c'est comme ça tout autour du dôme.



Et maintenant, un petit point sur la sécurité. En France les vélos sont considérés comme des véhicules et roulent donc sur la route. Au Japon, ils roulent sur le trottoir ; il faut dire qu'ils ne feraient pas long feu au milieu des voitures, quand on voit la conduite des Japonais. Il n'y a pas de pistes cyclables ou de voies réservées sur les trottoirs (ou alors c'est vraiment très rare), parfois les passages cloutés délimitent une bande pour les vélos qui est gentiment ignorée. Car oui, les vélos roulent au milieu des piétons, si bien que le danger d'un vélo face à une voiture est déporté au danger d'un piéton face à un vélo. Coup de guidon au dernier moment, freinage brusque à un mètre, ... les cyclistes sont guère meilleurs que les automobilistes. En plus, j'ignore pourquoi, mais le plus souvent les freins font un bruit à côté duquel le crissement d'un bout de métal sur un tableau noir est une douce mélodie : vous êtes content de ne pas avoir été écrasé mais vos oreilles s'en souviennent.
Quand il pleut, la plupart des cyclistes déploient leur parapluie. Bizarrement il n'y a pas de collisions, malgré la conduite à une main. On sait tous que le téléphone au volant c'est mal... mais les Japonais, le téléphone au guidon ça ne les gêne pas. Bien entendu, les cyclistes expérimentés maîtrisent le combo parapluie + téléphone portable... C'est pas fait pour rassurer le piéton tout ça.
Le vélo peut également se transformer en transport en commun : le porte-bagage prend alors toute son importance, permettant d'accueillir un passager. Quand y'a trois personnes sur un vélo, c'est plus folklorique, et on a de la peine pour celui qui pédale. Dans la section deux-roues surpeuplés, mention spéciale au scooter monoplace roulant (alors que la nuit est déjà tombée) avec quatre passagers : le conducteur, un passager partageant la selle avec lui, une troisième personne placée entre le guidon et le conducteur et un dernier accroché au guidon, dos à la route (et qui ne verra donc pas le mur approcher)... et ils n'avaient pas tous leur casque (comme c'est étrange).
Bref, c'est pas super rassurant tout ça. Pour l'instant je n'ai pas vu d'accident mais plusieurs fois ça n'est pas passé loin.


Un week-end, quand la saison des pluies sera passée, j'irai bien essayer de louer un vélo ou en acheter un d'occasion (c'est pas cher) pour me balader aux alentours de Kashii, côté campagne. C'est plus sympa que de juste voyager en train, et à pieds on ne peut pas aller très loin. Reste plus qu'à savoir où trouver ça...