lundi 2 juin 2008

Du port de la cravate en période estivale et de l'uniforme scolaire dans sa généralité

En ce matin du 2 juin, j'ai reçu un mail (en japonais bien sûr) expliquant qu'à l'ISIT, de juin à septembre inclus, c'était la période du eco style (エコスタイル), avec la règle du no necktie (ノーネクタイ, pas de cravatte). Eco pour économique ou eco pour écologique j'en sais trop rien, l'idée étant qu'il est ridicule de continuer à porter une cravate si c'est pour mettre la clim à fond à cause de la chaleur. Durant cette période, les hommes d'affaire laisse le costume à la maison et passent à des vêtements plus légers.
Il faut dire que l'été au Japon est (très) chaud et (très) lourd, j'aurais l'occasion d'en parler plus en détail une autre fois.

Les dates du 1er juin et du 1er octobre n'ont pas été choisies de manière aléatoire. Elles font en quelque sorte partie de la culture japonaise et correspondent au passage des uniformes/costumes d'hiver (fuyu fuku) à ceux d'été (natsu fuku), et vice-versa. Après recherches, il s'avère que ces deux jours ont même un nom koromogae (衣替え, de 衣 vêtement et 替 changer).
En pratique, ça fait déjà une ou deux semaines que les élèves ont commencé à passer progressivement à l'uniforme d'été (il faut dire qu'il fait plus chaud que la moyenne à Kyûshû). Le changement n'a donc pas été soudain, même s'il semblerait que ça soit l'usage : il peut tout de même y avoir quelques dérogations à la règle, pour diverses raisons.

Pour ceux qui ne le sauraient pas, les élèves japonais se doivent de porter l'uniforme. Ceci concerne tous les collèges et lycées ainsi que les universités et écoles primaires voire maternelles ou c'est moins systématique. En général, l'uniforme inclut également le survêtement de sport (aux couleurs de l'école), parfois les chaussures ou encore le sac de cours (ce qui fait que les élèves prennent parfois un deuxième sac).
Il est plus que banal de voir des jeunes japonais en uniforme à toute heure de la journée, y compris le week-end et pendant les vacances (j'aurais tendance à dire que ça concerne surtout les filles, mais il faut dire qu'en ville on en croise plus que des garçons). Ça fait vraiment partie du paysage quotidien. Une première raison ce sont les clubs scolaires (sports, arts, mais pas seulement) qui ont lieu (entre autres ?) le week-end, et également pendant les vacances. Je suis arrivé au Japon pendant celles qui précèdent la nouvelle année scolaire, bah au début j'ai eu un doute sur le fait que ça soit vraiment les vacances, vu que je voyais pas mal d'élèves en uniforme.


Sur le chemin pour aller travailler, j'ai l'occasion de voir un bon nombre d'uniformes différents, auxquels viennent s'ajouter ceux que je vois à l'occasion d'excursions diverses. On peut les séparer en trois catégories (trois pour les filles), avec souvent le même duo fille/garçon mais parfois quelques mélanges ou particularités. Plutôt que de tout vous décrire de manière approximative, vous aurez droit à des liens vers des photos, c'est plus parlant.

On va commencer par l'uniforme le moins courant qui ne concerne que les filles et limité à un ou deux établissements (lycées pour filles je pense). Il s'agit d'une robe portée par dessus une chemise blanche. Ça peut ressembler à ça même si ceux que je vois ont des bretelles beaucoup plus courtes. Ce type est peu répandu (j'ai d'ailleurs eu du mal à trouver une photo ressemblante).

Ensuite viennent les uniformes type blazer/veste. Les filles ont droit à une jupe et à une veste. Les couleurs varient, en général dans les tons sombres (gris/noir, bleu marine), on voit parfois également du vert foncé, du beige ou de l'écossais (pour le bas uniquement). L'uniforme est agrémenté d'un ruban ou d'une courte cravate qui surmonte la poitrine. Sur cette photo, à gauche l'uniforme d'été et à droite celui d'hiver, sur celle-ci c'est marqué. Pour les garçons, un pantalon remplace la jupe et la veste est souvent très proche de celle des filles comme l'illustre cette photo. Certains doivent se farcir une cravate (les pauvres), mais c'est loin de concerner tous les établissements (même si en revanche c'est pas facile de trouver des photos).
Pour l'uniforme d'été, la veste ou le blazer est abandonné et on se contente d'une chemise (avec souvent la marque de l'école quelque part). Petite photo de groupe.

Pour finir, le duo classique : uniforme marin pour les filles et gakuran (学ラン) pour les garçons. L'uniforme marin est bien ancré (ah ah...) dans la culture japonaise, on en voit assez souvent sur des affiches, dans des pubs ou chez les personnages de fiction (ou pour des trucs plus obscures...). L'uniforme est en général sombre en été et blanc en été (comme pour le type précédent). Le foulard est parfois remplacé par un simple ruban. Quand il fait un peu froid mais qu'elles n'ont que l'uniforme d'été, certaines écolières portent un fin gilet beige (c'est très rarement une autre couleur), je ne sais pas s'il fait partie de l'uniforme mais y'a des chances.
Pour les garçons, le gakuran (y'a pas l'air d'avoir un équivalent en français) est, comme le montre, la photo (tenez, une autre) avec des boutons assez gros portant souvent la marque de l'école. En été, les élèves abandonnent cette veste et se limitent à une simple chemise plus pratique. Le pantalon est également allégé.


Quelques points supplémentaires relatifs aux demoiselles. Il arrive fréquemment que la couleur du liseré de l'uniforme marin ou du foulard/nœud diffère selon l'année d'étude (ceci concerne essentiellement les uniformes marins). Pour les garçons, il y a peut-être une différence au niveau des boutons du gakuran mais c'est pas aussi visible, comme vous pouvez l'imaginer.
Les jupes sont le plus souvent plissées et arrivent globalement au niveau des genoux. La taille pouvant varier selon l'établissement et le caractère de la propriétaire.


Si vous voulez plus d'exemples, on trouve aisément tout plein de photos d'uniformes féminins, moins facilement masculins. Sachez tout de même garder un regard critique : on tombe sur pas mal de costumes de fiction (encore du cosplay). Et si certains sont facilement identifiables pour leur exubérance, ça n'est pas toujours le cas, par exemple le premier était un faux (à défaut d'avoir trouvé mieux).