dimanche 6 juillet 2008

Journée d'hier

Une fois encore, récit des aventures de la veille (samedi 5 juillet), avec beaucoup de choses en vrac (transpiration, hommes presque à poil, toilettes, ... ça donne envie n'est-ce pas). Retour un jour en arrière...

Motivé par quelques trucs à faire/voir, je pars en tout début d'après-midi, direction Tenjin. Première chose : malgré un temps parfois couvert, il fait (très) chaud. Les météorologues ont annoncé le début de l'été il y a quelques jours : fini la saison des pluies (qui aura été courte et peu intense cette année), mais il fait toujours aussi humide et de plus en plus chaud.
Comme l'annonçaient de nombreuses publicités dans les transport, c'est le premier week-end de バーゲン (baagenbargain → bonnes affaires) avec des magasins qui ferment plus tard le soir pendant quelques jours pour le début des soldes d'été (oui, au Japon aussi). À la recherche de quelques articles je me balade (mais sans trop me perdre, je commence à mémoriser le dédale qu'est Tenjin) dans les magasins. Forcément, y'a du monde. Les grands magasins pour djeunz se transforment en marchés à la criée avec des vendeuses qui hurlent dans des porte-voix et des grandes banderoles tendues par-ci par-là... c'est particulier.

En attendant à un carrefour que le feu passe au vert, je remarque à ma gauche un cameraman et son coéquipier avec leur équipement, bientôt rejoints par des collègues qui arrivent en courant. Le feu étant long à passer au vert (comme toujours à Fukuoka) j'ai le temps de voir ce qui va se passer... parce que y'a sûrement un truc. En effet, quelques secondes plus tard déboule un cortège de jeunes hommes fort peu vêtus et escortés par quelques agents de police (non, pas pour cause d'exhibitionnisme, juste pour gérer la circulation).
Ça ressemble beaucoup à un 山笠 (yamakasa) dont j'avais déjà entendu parler (mais ça n'en est pas un) : des garçons vêtus d'un simple pagne (si on exclut les chaussettes) portant sur leurs épaules un de leur confrère (qui lui est plus habillé, faut dire qu'il n'a rien à porter). Plusieurs personnes accompagnent le cortège, soit en suivant, soit depuis le trottoir. Ça crie en rythme des washi/washen (j'ai pas réussi à distinguer ce que c'était). Certains portent des seaux remplis d'eau qu'ils balancent sur les porteurs (c'est qu'il fait chaud).
Ignorant le feu qui vient de passer au vert, je suis un peu le convoi qui fait une petite pose, ce qui permet de prendre quelques photos (les équipes de télévision sont toujours là et elles en profitent). Je suis abordé par un Japonais qui m'explique (surtout en anglais, mais je m'efforce de lui répondre dans sa langue) que c'est le festival des dernière année de l'université de Kyûshû. Je saisis l'occasion pour demander la date du vrai yamakasa : ça commence la semaine prochaine. Merci au guide fort sympathique.



Après ça, direction Nishijin pour une visite de Robosquare. J'y étais déjà allé un soir après le boulot (c'est juste à côté), mais je n'avais pas pu prendre de photos. C'est pas grand et on a vite fait le tour, mais y'a tout de même quelques trucs amusants. Plus de détails dans un article à venir... N'ayant pas encore déjeuné, je rentre dans un combini et achète un おにぎり (onigiri) et une brique de Kagome. Les onigiri sont des boulettes de riz de forme triangulaire, généralement accompagnées d'une feuille de nori (algue séchée) pour tenir le tout sans avoir les doigts tout collants. Pour ceux vendus en combini, le riz este totalement enveloppé, comme ça, ça tient bien. Kagome c'est une marque (parmi d'autres) de boissons multi-fruits, multi-légumes. Attention, c'est pas le multi des jus multi-vitaminés ou assimilés qu'on a en France avec 3 ou 4 produits. Non, là c'est pas le même ordre de grandeur : 18 légumes, 5 fruits (liste complète au dos de la brique), parfois plus... c'est pas un truc de p'tit joueur.

L'étape d'après ça a été de la marche, beaucoup de marche, pour aller dans la partie sud de Fukuoka. Il faisait vraiment chaud et j'avais oublié ma serviette : grave erreur... En plus arrivé sur place, y'avait pas ce pour quoi j'étais venu... information périmée sans doute. Je fais le retour en métro, parce que je suis trop fatigué pour me farcir le retour à pattes, et ça m'aurait fait rentrer à pas d'heure.
De retour à Tenjin, je constate avec satisfaction que les premiers éventails publicitaires font leur apparition. Je n'en ai pas encore parlé, mais il est courant de voir des démarcheurs distribuer des petits paquets de pseudo-mouchoirs minuscules bouts de cellulose tout fins accompagnés d'un petit carton publicitaire. Et en été comme il fait chaud, on a parfois droit à des éventails de cette forme là (pas ceux qui se replient) avec un dessin publicitaire dessus. Je dois dire que c'est très appréciable.

Pris d'un soudain d'évacuer mes déchets reinaux, je me dirige vers les toilettes de la station de Tenjin. Les toilettes publiques au Japon sont bien entretenues, contrairement à ce qu'on a en France : c'est propre, y'a du papier... et des toilettes avec jet d'eau contrôlé par des pitits boutons. J'avais pas encore eu l'occasion d'essayer ça, alors je tente l'expérience. C'était un modèle relativement simple. Y'en a des ultra sophistiqués (contrairement aux toilettes traditionnelles qui ne sont vraiment pas pratiques) : les plus modernes sont pilotés (et pas juste contrôlés) par un véritable tableau de bord force, mouvement et position du jet, possibilité d'utiliser du savon, de sécher, lunette chauffante, analyses d'urine, etc.) Ouais, ça va très loin.
Celles du métro avaient juste trois boutons principaux (les noms et logos sont les mêmes que sur la photo) plus un réglage de la force du jet et un ou deux petits boutons non testés et sans logo pour savoir de quoi il s'agit. Le premier bouton, c'est le gros rouge, celui pour arrêter le jet (il existe des modèles qui détectent quand personne n'est assis). Ensuite y'a le bouton おしり (oshiri, ça désigne votre postérieur), le jet de base. Je passe sur le 3e bouton que je n'avais pas pour passer au bouton ビデ (bide), un mot qui vient de chez nous (par l'intermédiaire de l'anglais) puisqu'il signifie bidet. Ce jet vise une partie différente : les plus perspicaces ont déjà remarqué la couleur rose du bouton ainsi que la coupe de cheveux du personnage et ont ainsi deviné à qui/quoi il peut servir.
Faut avouer, la sensation est particulière quand on ne connaît pas, et ça a au moins le mérite d'être marrant. Parmi tous ces boutons, impossible de trouver la chasse d'eau... elle devait être automatique.
Pour ceux qui veulent en savoir plus rigoler un peu, l'article Wikipédia est très complet et expose quelques particularités culturelles cocasses.

L'heure du dîner approchant étant déjà dépassée, je me mets en quête d'une boutique de ramen (j'avais envie de ça ce soir) comme on peut en voir beaucoup. Murphy oblige, c'est toujours quand on en cherche quand on a du mal à en trouver. Après ça, je suis allé profiter de mon passage à Tenjin pour taper un peu des pieds sur 4 flèches roses et bleues, histoire de dépenser le peu d'énergie qu'il me restait, avant de rentrer bien crevé.

Beaucoup de marche (pour rien) et de temps à traîner (pour rien également) mais aussi quelques expériences amusantes... je ne regrette pas.