vendredi 11 avril 2008

いただきます

La nourriture au Japon est sensiblement différente de ce qui se fait en France et plus généralement en Europe et ceci à plusieurs niveaux : déroulement du repas, organisation de la table, ingrédients, ... Premier tour d'horizon de la cuisine japonaise avant d'aborder les plats plus en détail.
Remarque : prendre des photos en plein restaurant n'étant pas forcément bien vu, je n'ai pas encore eu l'occasion de prendre des photos de repas, heureusement il y a ce qu'il faut sur le net.

Contrairement à la France où aller au restaurant coûte assez cher, au Japon il est très courant d'y aller, notamment pendant la pause quand on travaille. On en trouve un bon nombre et ils ne sont jamais vides (le midi ils sont même souvent pleins). Les prix tournent en général autour de 700 yens (4,5 €). Le soir, pour l'instant c'est surtout des plats préparés type bentô dont j'ai parlé hier. Le problème des bentôs c'est qu'ils sont fait pour être consommés le jour mais et ne se conservent pas donc longtemps. Quand c'est vraiment la dèche il y a les cup noodles ou équivalents, des nouilles instantanées pas chères mais qui ne remplissent pas trop l'estomac. Eh oui, au Japon aussi le plat du pauvre de l'étudiant ce sont des pâtes.

En France le repas est divisé en trois phases : entrée, plat principal et dessert, avec dans la plupart des cas un plat unique dans son assiette. Le repas japonais fonctionne différemment, un peu à la manière d'un plateau repas : on a devant soi tout une série d'éléments et on pioche dedans dans l'ordre qu'on veut jusqu'à ce qu'il n'y ait plus rien. Le contenu dépend bien évidemment du repas, mais certains éléments reviennent souvent.

  • La soupe miso : servie chaude dans un petit bol, on y a toujours droit. Elle est essentiellement composée d'algues, d'herbes et de soja qui trempent dans une sauce opaque. On y va un peu au feeling avec ses baguettes pour y pêcher quelque chose avant de la boire.
  • Les trucs frits (frit se dit yaki) : les Japonais en sont très friands (hum, pardon). Tamagoyaki (sorte de rondelles d'omelette enroulée sur elle-même, pas mauvais du tout), yakisoba (les soba sont un type de nouilles), karage (poulet frit), etc. Beaucoup de repas en contiennent.
  • Le riz, bien sûr. Servi dans un bol qui sert aussi à retenir ce qui pourrait tomber (quand les bouchées sont trop grosses). C'est dur riz rond (et non long, comme en France), toujours collant (sinon avec des baguettes c'est même pas la peine).
  • Du choux, des mélanges de légumes : le choux est mangé cru et remplace en quelque sorte la salade, les légumes accompagnent le poisson ou la viande. Il y a aussi régulièrement des légumes en lamelles, finement découpés et qui se picorent. (Pas vu de courgettes pour l'instant, juste des aubergines.)
  • Du daicon : la première fois que j'en ai goûté c'était dans l'avion et c'était pas fameux, ce n'est qu'après que j'ai appris ce qu'étaient ces rondelles jaunes et croquantes. Ceux qui sont sur place sont meilleurs mais c'est pas exceptionnel. Le daicon est un gros radis blanc et on a souvent droit à quelques tranches.
  • Des nouilles, de plein de types différents : soba, nouilles de soja (elles sont translucides, c'est rigolo), spaghettis comme chez nous (il paraît que c'est plutôt un plat de filles là-bas), udon (des grosses pâtes), pâtes à ramen, plus d'autres sûrement.
  • De la sauce à base de soja (y'a beaucoup de soja au Japon) : il y en a toujours un pot sur la table, pour assaisonner son chou, son tofu (il paraît que dans le riz, ça ne se fait pas).

Pour ce qui est des fruits, il faut aller faire ses courses soi-même. Certains fruits (bananes, ananas) sont tout à fait corrects, autant au niveau du goût que du prix, d'autres comme les tomates ont une tête bizarre et sont beaucoup plus cher quand France. On trouve également du thé (en bouteille également) et pas mal de produits/arômes bizarres/étranges, mais ça sera pour une autre fois.

Comme vous le savez, au Japon on utilise des baguettes, ou hashi (はし). On utilise tout de même des cuillères pour certains plats japonais (comme le riz au curry) ou produits européens (le yahourt à la baguette c'est pas super). Les baguettes japonaises sont courtes (contrairement aux baguettes chinoises) et en bois (les baguettes coréennes sont en métal, c'est lourd...). La nourriture est adaptée à l'utilisation des hashi mais parfois c'est tout de même dur, par exemple pour découper le poisson (il résiste) ou le tofu (tout mou, il se dépiaute complètement, pour réussir à choper les morceaux après...).
Quand les morceaux sont trop gros (une grosse bouchée de poulet par exemple), on croque un bout et/ou on laisse tomber le reste dans son bol de riz.
Les Japonais n'ont pas du tout la même notion de propreté quand il s'agit de manger. Manger bruyamment c'est le signe qu'on trouve ça bon et peut être vu comme un compliment à la personne qui a préparé le plat. Quand on mange des ramens, on aspire les pâtes bruyament, c'est la bonne manière de faire. Il n'est pas rare non plus de voir des Japonais la bouche collée au coin de leur plateau et y ratissant les dernières bouchées de leur repas.

Et tout ça, c'est beau ? c'est bon ? c'est bof ? C'est nippon ni mauvais ?
N'étant ni gastronome ni très exigeant (je ne trouve pas le RU mauvais, c'est pour dire), je ne saurais donner d'avis valable. Dans l'ensemble je trouve ça bon. Les bentôs sont pas mauvais dans l'ensemble, même chose pour les restaurants. Les repas sont variés et j'aime bien le concept du repas à choix multiples où on choisit ce que va être la bouchée suivante au gré des envies.


ごちそうさま



いただきます (itadakimasu) est une formule de début de repas, l'équivalent de bon appétit.
ごちそうさま (gochisôsama) est une formule prononcée quand on a fini son repas, pour remercier.