vendredi 2 mai 2008

Transports en commun

Chaque matin, pour aller travailler, j'ai environ une heure de trajet dont une bonne partie passée dans les transports en commun. Je voulais prendre des photos et puis finalement je n'ai pas eu l'occasion, et comme cet article commençait à tarder, je le fais quand même...
À Fukuoka il y a :

  • le train, géré par deux compagnies : la JR (Japan Railways, nationale) et Nishitetsu (西鉄) ;
  • le métro, trois lignes gérées par une troisième compagnie ;
  • le bus, également géré par Nishitetsu.


Bien que gérées par des organismes différents, les différentes lignes de métro et de train sont bien reliées et un seul titre de transport suffit quand on a des correspondances. Il n'y a pas de tarif unique : on paye à la distance, ce qui fait que le coût des transports est plutôt élevé par rapport à chez nous. Pour acheter son ticket ça fait un peu peur la première fois mais c'est pas si compliqué. Le tout est de savoir à combien s'élève le prix du billet en se référant au plan des lignes situé au-dessus des machines ; les noms en anglais sont affichés, et on apprend vite à reconnaître les kanji des noms de lieux. Dans les stations il y a souvent des rangées de ces machines alignées, avec l'écran, les boutons et les pièces qui tombent quand ça rend la monnaie, ça donne un petit effet pachinko quand il y a du monde (le bruit en moins).

Pour me rendre de Kashii-Miyamae (香椎宮前) à Nishijin (西陣) je commence par environ un quart d'heure de train. La petite gare où je le prends ne comporte qu'une seule voie avec des trains circulant dans les deux sens, ne pas se tromper... Pour le contrôle des billets c'est encore fait à la main avec un petit tampon à l'entrée et une (très rapide) vérification à la sortie. Aux heures de pointe c'est plus pour la forme qu'autre chose : les employés, ne pouvant suivre le rythme, se contentent de jeter un œil. L'autre fonction du contrôleur c'est aussi de dire arigatô gozaimasu (merci), en rafale quand il y a du monde. Ça doit être usant à la longue de dire ça sans discontinuer une centaine de fois.
Les rames de train ne sont pas très jeunes, il suffit de voir l'intérieur de la cabine pour s'en rendre compte : pas de siège pour le conducteur, un tableau de bord qui se limite à deux ou trois poignées... à côté de ça, celui du tramway de Bordeaux fait cockpit d'avion. Par contre, malgré leur âge, les rames sont vraiment dans un état impeccable : pas de trace ou de tags sur les parois, les sièges (rembourrés) n'ont pas le moindre accroc. On notera aussi les compétences du Japonais en matière d'occupation de l'espace : les gens sont biens répartis sur la surface disponible, y'a pas de place perdue. Du coup y'a toujours de la place pour que quelqu'un d'autre monte, sans que ça bouchonne, c'est amusant à voir. Aux correspondances par contre, c'est le gros rush, la masse se dirige d'un pas pressé vers la sortie, mais toujours bien organisée et sans accrochages.
Pendant le trajet on a bien entendu droit à une voix très enthousiaste qui vous remercie à chaque arrêt d'avoir pris le train avant de vous annoncer le prochain arrêt. Rebelote avant l'arrivée en gare en signalant bien de faire attention de n'avoir rien oublié, etc. On finit par les retenir inconsciemment les messages...

Une fois arrivé à Kaizuka (貝塚) il faut changer pour prendre le métro dont voici un plan (et une version en anglais). Là encore il faut faire attention au passage entre la ligne orange et la ligne bleue, histoire de ne pas se retrouver à l'aéroport. Il y a quelques astuces à connaître pour éviter de perdre du temps, mais ça n'a rien de bien intéressant... Comme vous pouvez le constater, chaque station est associée à un logo ayant un rapport avec le nom de la station où ce qu'on peut y trouver : Kaizuka signifie amas de coquillages, d'où le logo, Ôhorikôen est symbolisé par des pétales de cerisier, ...
Les rames de métro soient du même style que celles du train, mais le métro est tout de même plus avancé technologiquement parlant. On a notamment droit à des portillons automatiques qui feraient envie aux fraudeurs parisiens : juste deux petites plaques à hauteur des genoux (donc très faciles à enjamber) qui se ferment si on a oublié de passer son ticket. Mais au Japon ça ne fraude pas, le problème ne se pose pas. Et puis il y a aussi les superbes afficheurs à leds, sur le quai et dans les rames, bien mieux foutus qu'en France (ceci dit, c'est pas dur). Les stations sont toujours propres, on est loin du métro parisien et de ses mauvaises odeurs. Dans certaines stations ils passent un léger fond sonore de musique classique (pour détendre les gens ?).
Côté voix, là encore ça n'arrête pas, c'est même pire que dans le train : annonce de la prochaine gare et des correspondances éventuelles (en japonais puis en anglais), les informations supplémentaires pour certaines stations, les consignes diverses (à propos des téléphones portables, faire attention à la fermeture des portes, ...), etc. En France on se contente de donner le nom du prochain arrêt (parfois de manière tronquée sur certaines lignes du métro, c'est pas encore au point...), là ça n'arrête pas et c'est long, parfois plus d'une minute de parlote entre deux stations.

Rien de bien révolutionnaire, ça reste des transports en commun, mais on sent tout de suite la différence avec la France (différence de mentalité je dirais) : propreté, civisme et bon sens des passagers, atmosphère générale... et plein de blabla. L'effet important que ça a (du moins c'est ce que j'ai ressenti), c'est qu'on est plus détendu, moins oppressé, pour le mental c'est mieux. (À Tokyo c'est peut-être moins ça par contre...)