mercredi 16 juillet 2008

Le festival Yamakasa

Après le Dontaku d'il y a deux mois, la ville de Fukuoka a organisé comme chaque année un autre festival : le Yamakasa (山笠, aussi orthographié Yamagasa) de Hakata Gion (oui c'est encore le quartier d'Hakata qui s'y colle). L'événement s'étend sur deux semaines (du 1er au 15 juillet), les premiers jours étant surtout destinés aux préparatifs.

La première chose qu'on remarque, ce sont les grandes statues éparpillées dans Fukuoka, à Hakata et dans quelques coins très fréquentés comme Tenjin. Un plan est était disponible pour ceux qui voudraient toutes les voir (il y en a environ une douzaine). Comme on peut le voir sur la photo, c'est grand, très grand ; il y a deux côtés à voir à chaque fois, et c'est toujours à peu près le même genre de décoration : un amoncellement de créatures très colorées (surtout dorées en fait). Les emplacements de ces statues marquent les étapes des courses, le vrai événement du Yamakasa.



Comme pour le Dontaku, le Yamakasa réunit un nombre important de personnes dans les rues, aussi bien spectateurs qu'acteurs. Les participants sont là pour faire la course. Des haies sont installées sur la route et les Japonais équipées des chaussures de sport dernier cri se... ouais non, en fait c'est très différent : ils sont en équipes (des groupes de 50 personnes minimum) et doivent trimballer sur leurs épaules une charge qui pèse... très lourd (il ont l'air de souffrir).
Des petites courses s'étalent sur toute la durée du festival. Une grande répétition a eu lieu samedi à 4h de l'après-midi, permettant à chacun d'y assister en famille. Le parcours est un peu plus court que celui de la vraie course, celle qui s'est déroulée mardi (dernier jour du festival) également à 4h... mais du matin cette fois-ci (les participants sont motivés !).
Je suis juste allé à la course de samedi (avec le deuxième stagiaire, un japonais et deux coréens) mais pas à celle de mardi (j'étais pas en forme, sinon j'y serais peut-être allé... ou pas). N'étant pas allé aux deux, je ne peux pas vous donner les différences, mais à celle de samedi il n'y avait pas trop de monde (il faisait juste chaud).
Sur la photo ci-dessous, une partie d'un groupe, actuellement ils ne courent même pas mais y'en a au moins qui portent des trucs. Des explications sur leur tenue un peu plus loin...



Lors de la course, les équipes se succèdent tour à tour : les Japonais ont beau être dangereux sur les routes, ils ne vont pas faire du coude à coude sur une rue de quelques mètres de larges avec des trucs énormes sur les épaules. En fait, dans chaque groupe, il y a ceux qui triment et qui se farcissent le machin à porter, ceux qui sont sur le machin en question et qui encouragent vivement, et les autres qui gambadent autour. Comme pour le Dontaku : le principal c'est de descendre dans la rue. Les femmes ne participent pas (faut dire, c'est très select, tenue incorrecte exigée), toutefois les filles en bas âge sont acceptées (ça n'est pas réservé aux adultes).
Tous les participants portent un vêtement particulier constitué d'une veste courte nouée sur le devant, d'un pagne traditionnel et de sandales+chaussettes. La veste arbore souvent un signe caractéristique du groupe, comme le nom et numéro de quartier.
Ils sont en plus équipés d'un bout de corde pour les aider à porter leur lourde charge (même ceux qui ne portent rien du tout). Une autre tradition est d'encourager les porteurs en criant un truc genre de ho-hisse mais pour courir (l'explication est minable, je sais). Le dernier truc c'est de balancer de l'eau sur les porteurs ; des gros récipients (bleus vif, pour pas qu'on puisse les rater) sont disposés aux points clé du parcours pour que les participants équipés de seaux (plus petits, mais de même couleur) puissent se réapprovisionner en eau afin d'asperger leurs copains.
En général une bonne partie du groupe arrive un avance pour défiler un peu et attendre ceux qui suivent, puis le gros arrive avec la statue en courant, et suivi par les derniers ; certains tricheurs participants fatigués n'hésitent pas à couper pour se placer en avance sur un point plus avancé du parcours.

Pour finir et compenser l'absence de liens de cet article (pas inspiré...) et parce qu'une photo c'est trop figé, voici une vidéo du passage d'un convoi, for your eyes only (ben oui, y'a pas de son).
La vidéo (6,24 Mo)


C'était une journée sympathique, malgré la chaleur. J'ai trouvé ça moins spectaculaire que le Dontaku (plus répétitif aussi), mais ça vaut le coup d'œil. Ceci dit, l'ambiance à 4h du mat' doit être bien différente, avec le soleil qui doit tout juste commencer à pointer son nez.