Il serait difficile de parler du Japon sans employer des mots japonais ou sans faire allusion à la langue. Et certains points abordés ne pourront se comprendre qu'avec un minimum de connaissances du fonctionnement du japonais. Voici donc un rapide topo pour présenter le B.A. BA.
Syllabaires
Le japonais fonctionne par syllabes (les consommes sont toujours associées à une voyelle). Deux syllabaires (les kana) de 46 caractères chacun permettent d'écrire l'intégralité de ces sons : les hiragana (ex. : ひらがな) et les katakana (ex. : カタカナ). Ils correspondent directement à une syllabe à prononcer, ce qui rend la lecture immédiate (contrairement au français où le lien écriture/prononciation est plus tordu). Il n'existe que 3 exceptions et un cas particulier que nous verrons plus tard. Les katakana ont été étendus pour permettre de représenter des sons non japonais.
Les katakana sont utilisés pour les mots et noms d'origine étrangère. Pouvoir les lire est bien utile car ils permettent de reconnaître des mots (essentiellement tirés de l'anglais) sur la sonorité, et donc d'y comprendre quelque chose au milieu de tous les kanji.
Kanji
Les kanji (ex. : 漢字) sont les caractères d'origine chinoise. Ils servent pour les radicaux des verbes, un bon nombre de noms, etc. et permettent également de différencier les homonymes (assez nombreux), et aussi de séparer visuellement les éléments dans la phrase (on rappelle qu'il n'y a pas d'espaces en japonais).
Les kanji sont très nombreux : il y a 1945 kanji officiels (plus 284 pour les noms propres) mais il en existe bien plus. Chaque kanji a dans la plupart des cas plusieurs prononciations (plusieurs dizaines pour les cas extrêmes), mais chacun reste (en général) associé à un sens ou une idée donnée. La lecture des kanji est donc difficile, et leur apprentissage demande du travail. Connaître beaucoup de kanji est une marque d'érudition.
Dans la vie courante, on apprend vite à en reconnaître quelques uns, notamment pour les noms de lieu. Parfois, les kanji sont accompagnés de furigana (la prononciation écrite en petit au-dessus ou à côté en utilisant un des syllabaires), ce qui permet de tout de même les lire.
Rōmaji
C'est la transcription en alphabet latin des syllabes japonaises, celle que j'utiliserai ici. Elle n'utilise que des caractères normaux excepté le ō qui correspond à un o long. Par soucis de commodité il peut aussi être noté ô ou encore ou (comme pour les hiragana).
Quelques petites différences apparaissent parfois dans la manière de transcrire, mais elles sont minimes.
Prononciation
Si vous lisez ou retenez un mot, autant qu'il soit prononcé correctement. La prononciation du japonais n'est pas difficile à lire. Certaines règles qui peuvent sembler étranges viennent du fait que la transcription est directement tirée de l'écriture en kana.
- Les voyelles : a, i, o se prononcent comme en français, e se prononce é, u est à cheval entre le ou et le u (ça varie suivant les personnes).
- Les consommes : s se prononce comme dans sa, ch se prononce comme dansmatch, sh se prononce comma dans chat, le h est aspiré, le f est plutôt soufflé, le j se prononce comme dans jazz, le r est un l (L) tirant sur le r français , le reste c'est comme en français.
- ou est un o long, ei est diphtongué et souvent proche d'un e long.
- Quand un y suit une consomme, on lie les deux : myo se prononce comme dans myosotis.
- Quand on parle un peu vite, quelques diphtongues apparaissent.
- Quand on parle à vitesse normale, des voyelles sont omises : shiku est prononcé ch'coup, un masu final est prononcé masse, ...
- Une consomme double (ex. : yatta) se prononce plus longtemps (on insiste dessus).
Hum... après coup, ça fait un peu compliqué, mais en pratique c'est plus simple.
Les 3 exceptions dont je parlais sont parfois directement transcrites corrigées, il s'agit de syllabes prononcées différemment quand elles sont utilisées comme particules (comprendre seules dans un mot) :
- la particule ha se prononce wa (également dans konnichiha et konbanha) ;
- la particule he se prononce e ;
- la particule wo se prononce wo.
Le cas particulier est un n qui peut se placer sans voyelle après. Il est prononcé en général comme en français, et tire parfois vers gn ou m en fonction de ce qui suit ; en pratique ça vient instinctivement.
Finalement c'était plus qu'un petit topo. Promis, la prochaine fois ça ne sera pas un cours.
Ai goto mai tofuru (I got my TOEFL)
Ça n'apparaît peut-être pas clairement, mais le japonais n'utilise qu'un nombre très réduit de sons : peu de voyelles, des consommes qui manquent à l'appel, etc. L'avantage pour nous c'est que c'est pas dur de prononcer du japonais. Par contre l'inverse c'est vraiment pas ça. Essayez de faire prononcer du français ou de l'anglais à un Japonais, il y en a qui se débrouillent plutôt bien mais le plus souvent c'est pas très compréhensible : tu devient tsu, j'ai devient djé, etc. Je ne vous dis pas le nombre de fois que j'ai dû épeler mon nom (les r ils ne connaissent pas).
Petit exemple : le lendemain de mon arrivée on est allé faire un petit tour dans un magasin
Dans le même genre, au début on est étonné, voire choqué de voir que La France Juice (ラ・フランスジュース) est le nom donné au jus de poire (il est où le rapport ?), et puis on s'habitue...